Sylas se trouvait juste en face de moi, il tenait fermement le gros coussin me permettant de frapper. Il me disait de prendre mon temps, de ne pas trop forcé, ni même de frapper trop fort. Je l'écoutais puisqu'il me connaissait, c'était mon entraîneur, donc il connaissait mon fonctionnement, il savait qu'il ne fallait pas me chercher et que je ne devais pas me laisser emporter par mes coups. Un coup, puis un autre, j'étais dans ma bulle. J’enchaînais les coups qu'il me disait de faire sans broncher jusqu'à ce que, derrière, près de la porte une voix retentit. Nous étions les seuls dans le centre, du moins dans cette pièce. Je n'y portai pas attention, du moins au début. « Tu l'as vu ? Il ne sait même pas se battre, il frappe comme une fille. C'est assuré qu'il paie son adversaire pour gagner ses matchs, il est nul. » Tête à cul, ce qu'ils disaient sur moi ne m'embêtait pas, ils verront d'eux même que c'est faux et il se retrouveront menton au sol, subjugué.  Je continue mes frappes en silence remarquant que Sylas leur lançait régulièrement des regards et je compris pourquoi. Ils s'étaient rapproché. « J'ai entendu dire qu'il avait des soeurs, elles doivent sûrement être bien roulés, je me les ferais toutes les deux, en même temps. » Oups. Je me recule, me tourne vers se duo. Je fais craquer mon cou et m'approche des cordons. « Davis, arrête, non! » Je pris appuie sur le poteau de coin et sauté au dessus des cordons. Je m'avance vers eux. La langue sale me remarque et se met à rire. « Qu'est-ce que tu-- » J'en avais assez de l'entendre. Je sers le poing et lui coupe la parole on le frappant directement sur le nez. Il poussa un hurlement et me rendit le coup, en double. Mon nez se mit à  saigner, mais je n'en avais rien à faire. Je sers les poings à nouveau et le martèle de coup, il se retrouve au sol, sous mon pois. Son copain avait quitté au pas de course. Derrière, Sylas avait son portable en main, paniqué. « Docteur Rinley. Je vous en pris faites quelque chose, j'ai besoin de vous, Davis est complètement fou. Merde... DAVIS! » Il laisse tomber son portable au sol et saute à travers le ring pour venir m'éloigner de ma victime. Je poussai un hurlement de guerre en serrant les poings. Deux collègue de sylas se joigne à lui pour me tenir loin du corps inactif du jeune homme.

Avec un nouveau patient, calepin en main ainsi qu'un stylo dans la main voisine, je scrutais la femme qui parlait de son enrôlement dans l'armée et pour tout vous dire, je ressentais ce sentiment. Gribouillant quelques choses entre les lignes, je croisais donc mes jambes pour jeter un coup d'oeil à l'horloge. Je n'étais pas vraiment dans mon assiette pour tout vous dire. Je pensais trop en ce moment, il y avait Jules qui se trouvait à l'hôpital à cause d'un connard de la route et j'avais hâte de retourner le voir même si mon frère aîné avait une tête de mule. « Je peux vous assurer, mademoiselle Harvey, que vous en n'êtes dans rien pour cette histoire. » Lui adressant un sourire, elle se vit rassurée par mes propos. Fermant mon calepin, je hochais la tête pour pouvoir faire le tour de mon bureau et de ouvrir mon ordinateur afin de prendre un nouveau rendez-vous. « On se revoit la semaine prochaine, mercredi. Ça vous va ?. » Elle fit un signe de la tête pour venir me prendre dans ses bras instinctivement. Je n'étais pas vraiment chaleureuse à cette idée mais si ça pouvais l'aider, alors je n'avais rien à dire. « Merci beaucoup. » La voyant marcher vers la porte pour la fermer sur son chemin, je poussais un long soupir pour me laisser tomber sur ma chaise de bureau. Enfin j'allais pouvoir sortir de ce bureau. Me levant en prenant ma manette, voilà qu'on venait à me téléphoner. Jetant mon sac par terre maladroitement, je pris mon portable et de le porter à mon oreille. « Docteur Rinley. Je vous en prit faite quelque chose, j'ai besoin de vous, Davis est complètement fou. Merde... DAVIS!. » Entendais-je derrière la ligne. « Allô ? ALLÔ ??... Merde. » Enfilant mon manteau, je marchais d'un pas décider pour descendre les escaliers et m'approcher de ma voiture qui était à l'entrée. Sans attendre, je mis les clés dans le contact pour rouler jusqu'à la salle de sport où certains couraient hors du gym. Me garant dans le stationnement, je courais difficilement avec mes talons hauts pour pousser la porte et voir ces hommes sur Billy. Tentant de m'approcher des hommes qui tenaient Billy, je levais ma main comme pour essayer de me protéger de toute éventualité de coups. « MONSIEUR DAVIS ! CALMEZ VOUS !. »           

J'étais en train de perdre la tête, j'étais en train de devenir fou, avais envie de tuer se fils de pute, personne ne parle de Mika, ou même de Lizzie comme ça, ça me rend dingue et je si quelqu'un ne m'arrêtait pas, j'allais le tuer et comme de fait, Sylas arrive au bon moment pour me reculer. Je me débat comme un psychopathe jusqu'à ce qu'à l'aide de deux de ses collègues, ils me plaquent au sol. Je me débat, mais ils étaient tout de même assez lourd,, faut dire que trois sur moi, malgré que j'aie perdu le contrôle, c'était impossible de me redresser. Je le savais, mais je continuais à forcer pour sortir de là. Je regarde la raison de ma perte et tente de lui atrapper le pied, mais sans succès, jusqu'à ce que je me libère par miracle. Sûrement une faiblesse de leur part. J'entend la voix de Sylas qui me hurle d'arrêter, mais je me rue vers lui à nouveau jusqu'à ce que le plus costaud m'attrape par les épaules et me lance vers le ring. Les deux gardes se placèrent entre la victime et moi et prirent position pour m'arrêter à nouveau. Sylas se place entre lui et moi et me regarde droit dans les yeux. « Billy, arrête! » Une dizaine de minutes à me hurler dessus, n'aide absolument pas ma cause. J'étais une cause perdue, j'avais envie de l'étriper. Je n'entends même pas la porte s'ouvrir. Je vois une chevelure blonde passé dans mon champ de vision, mais je ne m'en préoccupe même pas. Du moins jusqu'à ce que sa voix retentisse. « MONSIEUR DAVIS ! CALMEZ VOUS ! »  En l'espace de deux secondes, mon corps se fige et ne force plus. Il est en position statut, mes muscles raides. Mes yeux fixé vers le jeune homme je comprends ce qui vient de se passer et me secoue pour qu'on me lâche. Je crache au sol, un mélange de salive et de sang. Je passe ma main sous mon nez pour essuyer le sang. Je regarde mes jointures, couvertes de sang, mais pas le mien. Je lève les yeux vers Sylas, paniqué et je tourne le dos me retrouvant nez à nez avec Ivy Renley. Je la regarde de haut en bas et fige à nouveau, le regard tout aussi noir que quelques minutes plus tôt. « Vous faites- quoi ici Docteur. »

Moi qui pensait m'en tenir à aller voir mon frère à l'hôpital, voilà que mon boulot prenait encore toutes mes obligations. Je savais que Jules avait raison sur le fait que je travaille trop en ce moment et que j'allais tomber malade mais je ne pouvais pas juste m'en tenir à rester chez moi sans aider les autres qui sont dans mon entourage. Tenant fermement le volant dans mes mains en roulant un peu en haut des limites, il y avait deux ou trois fois que je manquais de faire un face à face avec une autre voiture qui venait à sens inverse puisque j'étais fatiguée. Je pensais trop à mes problèmes ou même de veiller jusqu'aux petites heures du matin pour répondre à toutes les demandes de mes clients. Mon bureau était grand et j'avais engager un autre psychologue pour m'aider dans mes nouvelles démarches sauf que j'avais trop de paperasses à répondre. Arrivant finalement à destination, je ne pris pas le temps de mettre ma voiture comme il le faut dans une place de stationnement et de descendre de la voiture. Courant jusqu'à la porte d'entrée, j'entendais ces hurlements ou même la voix de Billy résonner jusqu'à mes oreilles. Me mordillant la lèvre inférieure, je me dirigeait vers les hommes tout en levant mes mains dans les airs. Lui ordonnant de se calmer, il vint à tourner la tête pour me regarder sans continuer les mouvements qu'il exécutait depuis quelques secondes auparavant. Le voyant, les mains en sang ainsi que quelques parcelles de son corps, j'eue un mouvement de recul. Cela me faisait penser aux sautes d'humeur de mon ex-mari et disons-le, je devais surmonter cette peur à nouveau. Lorsqu'il se retournait pour me regarder de haut en bas, je dévia aussitôt le regard. Je ne pouvais surtout pas le regarder. « Vous faites quoi ici Docteur. » Aucun mot ni aucun son ne sortit de ma bouche en quelques instants. J'étais totalement pétrifiée par ce que je voyais, jamais je n'aurais cru que c'était aussi intense à être dans sa peau à l'instant présent. Prenant un long souffle, je lui fis face pour plonger mes prunelles dans les siennes, je pouvais presque lire ses pensées les plus sombres. « On m'a appeler pour vous calmer monsieur Davis. Pour que ayez agi de la sorte, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas chez vous et il faut m'en dire plus. » Je tentais de lui faire signe de la main pour qu'il puisse s'asseoir sur une chaise afin qu'il puisse se calmer et que je puisse faire mon boulot. J'ignorais si il allait m'écouter, mais je marchais vers l'une des chaises pour m'y asseoir après avoir mise l'autre en face de moi. Posant mes lunettes sur le bout de mon nez, je le fixait du regard comme pour lui démontrer qu'il n'avait pas le choix de m'écouter. « Je me fiche que nous soyons dans votre gym, devant vos amis. Mais vous êtes mon patient et votre santé m'est importante avant tout. »          

Je devais porter la poisse aujourd'hui. De un, je perdais les pédales, je devenais fou juste parce qu'un connard avait osé parlé en mal de mes soeurs. Pour moi, c'était une raison suffisante pour devenir fou, du moins que mes nerfs me lâche. J'avais exagéré et je le savais, mais ce n'était pas dans mon but. Par le passé je l'aurais complètement ignoré, même s'il avait parlé de mes soeurs, mais je ne sais pas, depuis trois ans, il m'est impossible d'empêcher ses pulsions d'agressivités. Je ne crois pas qu'une psychologue, ou même un médecin pourrait m'aider là dedans. J'ai sûrement été victime d'un dérèglement mental durant mes années de torture. Sylas savait quoi faire, même s'il savait que je ne serais pas content de la voir. Il sait très bien qu'après des excès d'agressivités comme ça, j'avais toujours cette période noir incontrôlable qui me rendait aigre et surtout froid. Ce n'était pas parce que je ne voulais rien savoir de l'autre personne, c'était simplement pour les protéger. Les protéger de moi. Le fait que Ivy soit présente me fait, d'un côté plaisir, mais d'un autre côté, je n'avais pas envie de lui faire peur. Je la regarde, sans pour autant réagir. Je me tourne, agrippe ma veste sur le ring et l'enfile. Je pousse ma capuche sur mon front. Peu importe ce qu'elle me dira, dans l'état dans laquelle je suis, c'était hors de question que je lui parle. Je passe entre elle et la chaise qu'elle avait placé pour moi et repousse la chaise. Je me dirige vers la porte arrière et attrape mon paquet de cigarette en chemin. Je le frappe à deux trois reprises et une cigarette en ressort. Je l’attrape avec mes lèvres et une fois rendu dehors, à l'arrière, je l'allume. Je lève les yeux au ciel, les dents serré derrière ma cigarette. Je savais bien qu'elle me suivrait, elle est entêtée et elle est doué à son travail. Je fume en silence regardant mes mains, quel gâchis, mais quel libération.

Depuis mon commencement dans le domaine, de tous les patients que j'avais en ce moment, Billy était le cas le plus difficile que j'avais eue à avoir dans toute ma vie. Disons-le, certains avaient peur de lui et quelques fois je me demande pourquoi j'avais dis oui pour le prendre sous mon aile, mais quelque part au fond de moi on me disait de lui ouvrir les bras et de faire mon travail. Mon don n'était pas conçu pour délaisser les personnes qui en avaient besoin car rien qu'en scrutant son regard, je pouvais voir qu'il avait la rage et qu'il devais tout faire évacuer. Nicolas m'avait tellement fait du mal que je ne savais pas non plus à qui me confier sur le plan moral. Bref, tandis que je voyais Billy dans cet état, j'eus de la difficulté à avaler ma salive car ça faisais en sorte que j'avais ces mêmes images en tête depuis beaucoup trop d'années pour que je puisse les voir s'envoler. Mon ex-mari avait sût me faire du mal que ce soit sur le plan physique ou psychologique. Pourquoi avais-je endurer ce calvaire pendant deux longues années sans me dire si c'était une bonne chose ou pas ? Ayant ce même regard dur et froid pour lui faire comprendre que je devais l'aider au plus vite avant qu'il ne soit trop tard, je pris une chaise en face de la mienne et de lui faire signe de prendre place. Mais malheureusement pour moi, il fit comme si il n'avait rien d'important. Comme un vulgaire déchet. Fronçant le regard lorsqu'il enfila sa veste pour passer entre les deux chaises et de se diriger vers la porte, je me redressais pour regarder autour de moi et de me diriger vers la même place que Billy. Poussant la porte pour me rendre à l'arrière, il observait le ciel avec une cigarette entre les lèvres. Il pouvait me repousser, me hurler dessus, jamais je n'allais céder ce que je voulais à cet instant présent. Jetant un coup d'oeil vers Billy, je glissais une main dans mes cheveux afin de passer quelques mèches derrière mon oreille sans quitter l'homme du regard. « Inutile de vous cacher monsieur Davis. Vous êtes mon patient et ce n'est pas pour rien qu'on m'a appeler. C'est parce qu'on s'inquiète pour vous. » Il me faisais toujours dos alors je vint à le contourner pour me positionner en face de lui, le regard fixé intensément dans le sien. Je vint à prendre sa cigarette pour la lui retirer et lui voler une bouffée, comme pour lui dire que je n'allais pas lâcher.