A vrai dire, je suis d’un naturel plutôt mystérieux et je n’aime pas trop m’étaler. Enfin si, dans mon lit après une bonne journée bien fatigante. Mais sinon, très peu pour moi le déballage en public de ma vie privée. Mais après tout, il faut quand même que l’on apprenne à se connaitre un peu, non ? Donc je vais lâcher un peu de leste sur mes principes et vous en raconter un peu plus sur moi.

Par un été plutôt chaud, un trois juillet mille neuf cent quatre vingt treize, vers cinq heures du matin, j’émis mon premier cri. Mon père, Joshua Jefferson, était militaire à la base de Burlington. Jeune sous officier de vingt cinq ans, frais et disposé à devenir père de famille des plus normaux. Quand à ma mère, elle aussi travaillait pour l’armée de terre, dans la base de la ville. D’ailleurs, c’est ainsi qu’ils se sont rencontrés. Elle faisait partie de la troupe de mon père, qui lui, était son supérieur hiérarchique. Pour m’élever durant les premiers mois de ma vie, ma mère se mit en retrait de l’armée, congé maternité. Puis ma grand-mère dut prendre le relais quelques mois plus tard, puisqu’ils étaient appelés sous les drapeaux, à servir le pays.

Je vivais donc provisoirement entre ma grand-mère, veuve d’un militaire et mes parents, entre deux missions sur le terrain. Mais deux années passèrent entre ces vas-et-viens, lorsque celui-ci allait devenir définitif. Un jour que mes parents devaient revenir de mission, ils ne sont hélas jamais revenus debout. L’état nous avais rapatrié leur corps. Je n’avais que deux ans à cette époque là. Tout se bouleversa dans ma petite tête d’enfant. Je ne réalisais pas encore ce qui venait de se passer. Le long terme et le temps ferait son effet…

Puis je commençais à grandir, ma grand-mère ne rajeunissant pas. Un petit garçon de cinq ans commençait à l’épuiser. C’est aussi à cette période de ma vie que je commençais à être un peu perturbateur. Je n’étais pas bien méchant mais j’avais tendance à être un petit garçon très nerveux. On comprend mieux pourquoi j’épuisais ma grande mère. Fort heureusement, mes oncles et tantes étaient là pour l’aider. C’est souvent mon oncle maternel qui me prenait en charge, histoire de décharger sa mère. J’étais donc balloté de maisons en maison, ce qui ne contribuait pas à ma stabilité.

Deux ans plus tard, lorsque j’avais sept ans, ma grand-mère quitta elle aussi ce monde. Nouveau bouleversement dans ma vie d’enfant. Nouveau changement de foyer, j’allais habiter maintenant constamment chez mon oncle, en compagnie de mes cousins. C’est à cette période que la stabilité commençait à se faire ressentir. Mais ce manque passé avait laissé quelques traces dans ma psychologie. C’est en grandissant que je montrais des prémices de troubles bipolaires. Du moins, à cette époque, personne ne s’en doutais encore. Mon oncle pensait que mes écarts de comportements étaient dus aux divers traumatismes passés.

C’est à l’âge de dix ans que mon oncle se décida à m’envoyer vers un médecin. Du moins, à en parler au premier lieu au médecin de famille. Très vite, il m’orienta vers un pédopsychiatre. Après plusieurs rendez-vous, celui-ci décela une bipolarité. Du moins, il ne posa pas de diagnostic ferme et définitif. Mais il avait émit cet avis qui selon lui était fort probable. Le diagnostic se confirmerais ou pas dans quelques années. En effet, cela était assez difficile de déceler une forme juvénile. C’est alors qu’un suivi psychologique fut mit en place.

C’est alors qu’au cours de ma thérapie, il été conseillé à mon oncle de m’inscrire soit à une activité sportive ou une activité en lien avec les animaux. En effet, cela me permettrait de m’aider à surmonter mon trouble bipolaire. Après avoir essayé les deux un certains temps, il c’est avéré que j’avais une attirance plus prononcée pour les animaux. Plus particulièrement pour les chevaux, même si dans le fond, la grande majorité des animaux domestiques m’attiraient.

J’allais régulièrement dans un ranch ou je montais une monture avec qui j’avais tissé un lien assez particulier. En sa compagnie, j’étais comme transformé, apaisé. Le stress disparaissait, les excès de colère aussi, bref, un adoucissement de mes symptômes.

L’adolescence confirmait mon trouble psychologique et le couperet venait de tomber. Bipolaire. J’étais bipolaire. J’en avais les symptômes. De surcroit, je tissais une relation toujours aussi particulière avec mon cheval. Quand j’ai eu dix sept ans, celui-ci est tombé malade et à succombé. Cela m’a anéanti et n’as fait qu’empirer un peu ma bipolarité. J’étais tres lié à lui. C’est alors que je m’étais promis de devenir vétérinaire. Je savais pertinemment que le parcours allait être long et semé d’embûches, mais j’allais y arriver.

A l’âge de dix-huit ans, je rentrais enfin à l’université. Je n’étais pas un élève brillant, mais je m’en sortais plutôt pas mal. Je réussi à intégrer un cursus de médecine vétérinaire. J’allais certes suivre un cursus général, mais je souhaitais me spécialiser en médecine équine. C’est aussi en première année que je fis la découverte pleine de ma sexualité. J’ai rencontré une fille sur le campus qui en apparence me plaisait. Je pensais être attiré par elle. Mais au bout de quelques semaines, quand il à fallu aller plus loin, je me suis rendu compte que j’étais déçu.  Je ne m’attendais pas à ça.

C’est alors qu’un camarade de promotion me jeta un mauvais sort, comme j’appelais ça ainsi. J’étais irrémédiablement attiré par lui et je n’arrivais pas à m’en défaire. Je n’arrivais pas à l’oublier. Hélas, ce ne fut pas réciproque. C’est lors d’une virée en ville que je rencontrais enfin le premier garçon qui m’a fait comprendre et découvrir mon homosexualité. C’est à ce moment là que je compris pleinement le pourquoi du comment. Le pourquoi j’étais toujours proche des garçons, qu’ils m’attiraient plus que les filles.

Quelques années plus tard, c'est-à-dire maintenant, je suis en sixième année de médecine vétérinaire. Je suis un jeune homme de vingt quatre plutôt mystérieux. Même majeur et en âge d’être indépendant, je suis toujours très proche de mon oncle. C’est l’un des seuls qui arrive à me canaliser, avec peut être une ou deux autres personnes. Après tout, il me gère depuis maintenant dix-sept ans. Pourtant, je suis arrivé à sept ans dans sa vie alors qu’il n’avait pas plus que mon âge à peine…