Nous sommes au début du printemps. La vie suit son train-train quotidien. Les oiseaux chantent, les chats se font écrases par les voitures en voulant traverser la rue à toute vitesse, les chiens pissent sur les pneus, le facteur distribue son courrier, la grand-mère d'à-côté se rattrape de justesse à la rampe avant de se prendre le nez dans l'escalier -hier elle a raté la rampe-... Bref, une journée comme toutes les autres.

Au faite, je m'appelle Mike. Je suis né en Corée (du Sud). Mes parents, étant de haut diplômés et voulant toujours plus d'argents, ont déménager quand j'avais 2 ans. J'ai eu le temps de m’acclimater. Je parle Coréen, Chinois, Anglais et Français... mes parents aiment l'éducation poussée. Mais je suis une tête, cela ne m'a pas posé trop de problème. Mon père est avocat et ma mère directrice générale d'une entreprise architecturale. Je vois plus les domestiques que mes parents.

J'ai aussi un don assez spéciale, je n'en ai jamais parlé à mes parents ou à qui que ce soit d'autres d'ailleurs. D'aussi loin que je m'en souvienne, je l'ai toujours possédé. Il fait partie de moi. Je peux lire dans les pensées des gens, aussi clairement que s'ils me parlaient directement. C'est assez étrange, mais cela peut s'avérer utile;

Quand j'étais en primaire, j'évitais grâce à lui de me prendre des boulettes de papier dans le dos ou encore, si on me volait mon déjeuné ou une carte de ma collection de pokémon, je savais immédiatement qui était le coupable -et le lui faisais payer-. Bon ensuite, avec les années, il y a certaines pensées qui... sont déroutantes. La bande de fille qui me déshabillent du regard ça ne me pose aucuns problèmes... mais le mec psychopathe qui ne pense qu'au sang... je m'en serais bien passé ! Enfin soit, mon don n'est pas tous les jours "un don" mais peut tourner en "malédiction".

Je fais des études pour devenir avocat. Ce n'est pas vraiment par choix, mais plus par obligation. Mon père est avocat, c'est "très important que je reprenne la succession" surtout que je suis fils unique.


Je suis au café, sirotant tranquillement ma boisson quand l'alerte est lancée. Les cris dans ma tête son insupportable.

- Au secours, vite, vite cachons nous
- Courons
- Dépêche-toi, laisse mistigri, il va savoir se débrouiller
- Lâche le frigo, amène toi !
- ...

J'entends les pensées de tout le monde... je n'avais jamais perçu autant de pensée en même temps, qu'est-ce qui se passe. Serait-ce parce qu'il y a une panique générale ? ARGh!

* Je m'évanouis *

Je me réveille quelques heures plus tard allongé sur une banquette. Un médecin -je suppose- se penche vers moi et me fou une lumière aveuglante dans les yeux.

- Il reprend connaissance
- Et bien mon garçon. Une petite panique et tu t'évanouis.

Connard. Attends que je me mette debout, tu vas voir si je panique.

BOUM !

Une détonation ! Les pensées des gens reviennent, ça recommence. Il faut que je bloque mon esprit, sinon je ne tiendrai pas et l'autre va encore croire que je suis une chochotte. Je suis toujours au café, sur une banquette à l'intérieur. Les gens courent. Les militaires crient de s'éloigner. J'entends quelqu'un crier qu'il y a le feu au centre commercial. C'est l'heure où il y a le plus de monde au centre commercial. Il doit y avoir des morts. Mon gsm vibre. Je décroche. C'est ma mère qui me demande si je suis sain et sauf. Elle m'annonce que mon père devait aller au centre commerciale aujourd'hui, elle n'a pas de nouvelle de lui.