Je me présente Amelia Brown. Je suis né(e) le 17/08/1994 à Burlington, ce qui me fait 21 ans et promis, j'ai toutes mes dents ! Je suis en ville depuis 21 ans. Pour moi, les plus sexy sont les hommes et je suis actuellement célibataire. Je suis étudiante en art et j'aime ce que je fais. Oh je vous ai pas dit... je n'ai pas de don. Niveau caractère, on dit de moi que je suis courageuse, douce, amusante mais également maladroite, naïve ainsi que impulsive. On me dit souvent que je ressemble à Imogen Poots mais en plus canon évidement. Et dernière petite info', j'appartiens au groupe I'll Be There for You et je suis un scénario.
 

« Elle est où maman? », demande Amelia, levant le nez de ses céréales. Comme à l’habitude, son père reste évasif, trop maladroit pour réellement aborder le sujet avec sa fille. Il est incapable de lui expliquer que sa mère est malade. Qu’un cancer ronge ses poumons, et que les médecins n’arrivent pas réellement à la soigner. Il caresse doucement la tête d’Amelia, qui esquisse un léger mouvement de recul. Elle est adolescente, en pleine crise par ailleurs, et les absences répétées de sa mère lui tombent sur les nerfs tout autant que la manie qu’a son père de la traiter comme une gamine. « Tu voudrais pas passer le week end chez ta grand-mère? » C’est toujours comme ça, il répond toujours à ses questions par une autre. Elle soupire, hausse les épaules. Il y avait une époque où la perspective de passer deux jours à se faire couvrir de bisous et de petites attentions la rendait immensément heureuse. Mais elle n’a plus huit ans. Elle soupire, repousse son bol, et monte se préparer à sa chambre. Enfilant l’uniforme qu’elle doit porter au lycée, elle se dirige vers la salle de bain, histoire d’emprunter un peu de maquillage dans l’armoire de sa mère. Et c’est ainsi qu’elle les remarque enfin, ces fichus flacons. Elle ne reconnaît aucun nom parmi ces nombreux médicaments, mais devine aussitôt que quelque chose cloche. Sa mère n’est pas occupée au boulot… sa mère se meurt.


Le soleil l’aveugle partiellement alors qu’elle observe le cercueil descendre lentement dans la terre. Moins de six mois après sa découverte, Amelia doit observer sa mère se faire enterrer. Elle voudrait ressentir de la colère, envers les médecins qui n’ont pas pu la sauver, envers son père qui a trop attendu avant de lui dire la vérité, envers sa mère qui ne s’est pas suffisamment battue. Mais elle ne ressent qu’un immense vide, et c’est dans cet état que les semaines suivantes s’écoulent. À l’école, elle remarque qu’elle obtient certains traitements de faveur. Ses professeurs sont plus indulgents avec elle, ses copines font tout pour la faire rire. Elle parvient à maintenir un rythme de vie passablement correct, mais ressent toujours cette absence d’émotion, ce vide intense, effrayant. La seule chose qui lui plaît, en ce moment, c’est de s’enfermer dans sa chambre et de peindre. Elle exprime tout ce qu’elle ne ressent pas, tout ce qui est trop profondément noué en elle.


Alors que son professeur s’obstine à expliquer une règle d’algèbre compliquée, Amelia laisse son regard s’égarer sur le nouvel élève de sa classe. Lorsqu’il s’est brièvement présenté avant de rejoindre la place qu’on lui a assigné, elle l’a aussitôt trouvé intéressant. Il dégage quelque chose de particulier. C’est comme si elle pouvait deviner qu’il n’avait pas eu un parcours « normal », qu’il avait lui aussi vécu des épreuves difficiles. À la pause, elle se décide de l’aborder, trouve un prétexte bidon. Et aussitôt, la conversation coule entre eux. Elle se surprend à rire de bon cœur pour la toute première fois depuis la mort de sa mère, et lui en est profondément reconnaissante. Au fil du temps, ils lient une amitié profonde, mais c’est plus que ça. Elle réalise qu’elle s’attache à lui plus qu’elle ne l’aurait souhaité, qu’elle ressent pour lui une attirance toute nouvelle. Mais elle n’ose pas le lui avouer, par peur de voir voler en éclat la seule relation qui compte vraiment à ses yeux. Et, de toute manière, il ne faut que quelques semaines avant qu’il se mette à sortir avec une autre fille, l’une des plus populaires de l’école… Elle enfouit donc son béguin au plus profond d’elle, et se contente d’être sa meilleure amie.


Cinq ans plus tard, à peu près rien n’a changé. Elle est toujours aussi amoureuse de Luke, incapable de se détacher de lui, incapable de lui avouer ses sentiments. Par ailleurs, on ne lui a jamais connu de petit-ami sérieux depuis qu’elle a rencontré son meilleur ami. Elle a réussi à faire le deuil de sa mère, et même si une part d’elle reste brisée à jamais, elle est pétillante, épanouie, heureuse. Elle a commencé des études en art, concentration peinture, et les critiques de ses professeurs sont généralement élogieuses. Elle vit toujours chez son père, mais meurt d’envie de se prendre un appartement, désirant voler de ses propres ailes.