(oscar wilde) ▽ « L'homme est un animal raisonnable qui se met régulièrement en colère lorsqu'on lui demande d'agir en accord avec les préceptes de la raison. »

Une soirée. Voilà ce qu'un ami m'avait proposé ce soir-là. Loin de moi l'idée que j'étais contre mais en général, on aboutissait à pas grand-chose avec lui. Quoi qu'il puisse proposait, il avait un imprévu, un empêchement de dernière minute mais plus le temps passé, plus je me disais que pour une fois il viendrait. En effet, le matin même, il m'avait appelé pour savoir si j'étais libre le soir. Bien entendu j'ai dit oui sans pour autant lui demander l'adresse et l'heure, au cas où comme je l'avais précisé, qu'il annule. Or, la journée est passé tellement vite qu'il ne m'a pas envoyé de message dans l'après-midi pour dire qu'au final il ne pouvait pas. Tout ça pour dire, qu'on avait finit par conclure à une soirée au Red Square. Question tenue je restais dans le plus simple, t-shirt uni noir avec une chemise à carreaux blanche et grise. Bien sûr un jean et mes converses noires, rien de plus basique pour une simple soirée entre copains. Prenant ma voiture, je vérifiais avant de démarrer que mon camarade ne m'avait pas annulé ce rendez-vous. Aucun message. Rassuré, je fis tourner le contact et pris la route, direction la ville. Une fois arrivé près de la discothèque, je peinais à trouver une place où me garer, jusqu'à qu'une voiture sorte de sa place. J'en profitais alors rapidement pour me mettre à sa place. Éteignant le moteur, j'avais reçu un appel pendant mon trajet, je priais pour que ce ne soit pas lui. Manque de bol. Comme toujours, un truc de prévu... De toute manière, au point où j'en étais je n'allais pas faire demi-tour, je pouvais bien y aller tout seul et puis, ça me changerait les idées. La musique battait son plein et déjà une grosse ambiance régnait dans la discothèque. M'approchant vers le bar, je pris place sur un siège et me commandai une vodka. Soudain, je crus reconnaître une tête qui m'était bien familière, prenant mon verre, je vins m'installer à côté d'elle, priant pour que ce soit bien elle. « Aphrodite ? »

(oscar wilde) ▽ « L'homme est un animal raisonnable qui se met régulièrement en colère lorsqu'on lui demande d'agir en accord avec les préceptes de la raison. »

Même si le temps avait passé, Aphrodite n'avait en rien changé. Du moins physiquement, elle était toujours aussi svelte et même assise, elle semblait ne pas avoir tant grandi que ça. Malgré les années qui avaient défilé, j'avais finalement réussi à la reconnaître. Quoiqu'une demoiselle roussinette, c'est pas trop difficile de ne pas s'en souvenir. Disons surtout que ça ne court pas les rues « Ouais, c'est bien moi. » lui dis-je avec le sourire. Un millier de question me traverser l'esprit bien que certaine revenaient souvent. « Tu es ici depuis longtemps, en ville ? » Il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas revu, ni même entendu parler d'elle. J'avais juste entendu un écho comme quoi, elle était partie à l'étranger pour ses études, rien de plus et pas moins. Sur ce coup-là, elle avait su être discrète ce qui de mémoire, était plutôt rare. En effet, Aphrodite cherchait continuellement à se faire remarquer et obtenait tout ce qu'elle désirait à ses fins. Ce qui m'importait peut car malgré ça, je l'appréciais quand même pour ce qu'elle était avec moi. Par contre, j’espérais seulement qu'elle était reste la même personne que j'avais connue autrefois, que ce voyage ne l'avait pas changé. « Qu'est-ce que tu deviens depuis tout ce temps dis-moi ? La dernière fois qu'on s'est vus, on s'est quitté tellement brutalement que je ne me rappelle plus ce que tu voulais faire. » Attendant sa réponse, je bus une gorgée de vodka et puis soudain, une main agrippa mon épaule. Me retournant étonné, un de mes camarades de classe me salua, lui répondant à sa poignée de main je revins très vite sur Aphrodite. Car oui, une amie perdue de vue est plus importante qu'une personne où vous avez la capacité de la voir cinq fois par semaine en cours. Entre autres, j'avais aussi envie de savoir ce qu'elle était devenue, quelles étaient ses envies, ce qu'elle faisait de son temps libre. Pouvoir une nouvelle fois partagé du temps ensemble comme on le faisait, bien que ce sera un peu plus différent que nos "jeux d'enfants" d'autrefois. Finissant cul sec mon verre, une idée vint me frapper la tête. « La musique est plutôt entraînante, ça te dit de danser ? »

(oscar wilde) ▽ « L'homme est un animal raisonnable qui se met régulièrement en colère lorsqu'on lui demande d'agir en accord avec les préceptes de la raison. »

« Je suis moi-même très heureux de te revoir Aphro'. Tu m'as manqué aussi. » Je disais cela sous le ton de la sincérité bien sur. Depuis cet été-là, je n'avais pas arrêté de penser à elle, jusqu'à que le temps passe et que mes sentiments s'atténuent. Cependant, la revoir ce soir-là, m'avaient fait réveiller justement de vieilles émotions que j'avais partagées en sa compagnie et ça, c'était inoubliable. Comment oublier une personne si extraordinaire ? Tout du moins avec moi car je savais très bien ce qu'il en était autrement. Elle faisait sa fière, sa belle mais pas en ma compagnie et ça, j'appréciais beaucoup de sa part. « Ha ha, j'ai toujours vécu ici voyons -rire- » De mémoire, il me semblait me souvenir avoir vu un article dans le magazine Morrow's, comme son nom de famille. Oui, ça me revenait, Aphrodite voulait faire du mannequinat et être journaliste. Tout du moins je pensais que c'était ça, sans pour autant en être certain. Juste un vague souvenir. Il faut dire que le temps avait passé tellement vite et il s'était passé beaucoup trop de choses pour que je me souvienne du moindre détail de nos deux mois de folie. C'est quand elle me confirma de tout ce que je supposais qu'il m'avait bien semblé l'avoir remarqué dans une des couvertures de ce fameux magazine. J'étais content pour elle, la jeune rousinette avait réussi à avoir son bonheur. « Sérieusement, j'ai entamé des études d'éleveur équin pour pouvoir reprendre le ranch familial. Tu t'en souviens je suppose ? Et -rire- hé hé oui je m'en souviens de tes parents. Très direct de mémoire mais ça n'empêche pas que nous avions passé de très bons moments ensemble mine de rien. » Après l'intervention de mon camarade de classe, Aphrodite enchaîna par la suite qu'elle acceptait volontiers de danser et se levait par la même occasion. Je ne m'éternisais pas à rester assis, lui prit la main et l'emmena avec moi sur la piste de danse. Rester assis trop longtemps n'était pas dans mes habitudes, hormis en cours mais c'était différent. Dans le sens où on n'avait pas le choix d'être assis et d'écouter un professeur qui vous rabâche les mêmes choses tous les jours, c'était juste barbant.

Lui tenant toujours la main, nous nous faufilions entre les danseurs déjà à fond dans la musique. Pris par l'ambiance, je levais mon bras pour la faire passer en dessous et récupérer son autre main. Tirant -doucement je vous rassure- son bras droit vers moi et éloignant son bras gauche, je fis un déplacement de ma hanche sur le côté et vice-versa. Recommençant par la suite à lever cette fois-ci nos deux bras vers le haut et en faisant un tour sur nous-même. Je refis la même chorégraphie jusqu'à la fin de la musique. Ce n'était pas exceptionnel mais c'est tout ce que j'avais pu apprendre. J'étais un bien piètre danseur comme vous pouviez l'imaginer. Quand la musique s'arrêta, je repris quelques peut mon souffle avant de déclarer. « Pfiou, on en voyait plus le bout ! Tu danses toujours aussi bien dit-moi, mieux que moi en fait. J'pourrais être jaloux tu vois. » Je rigolais. C'était si facile de pouvoir m'exprimer avec elle, j'étais à l'aise et décontracter, pas comme avec d'autre où j'avais du mal à m'exprimer. Après cette musique un peu caliente, ce fut au tour d'un slow. « Mademoiselle ? » lui fis-je en présentant ma main tout en affichant mon plus beau sourire. Même si elle m'aurait dit non, je ne lui laissai cependant pas le choix et mes mains passèrent derrière son dos, la collant contre moi et me mit à tourner. « Si tu savais comme tu m'avais manquée. » lui chuchotais-je à l'oreille tendrement.

 
(oscar wilde) ▽ « L'homme est un animal raisonnable qui se met régulièrement en colère lorsqu'on lui demande d'agir en accord avec les préceptes de la raison. »

« Humour pourri ? Je ne vois pas ce que tu veux dire. » lui dis-je en souriant bêtement et fronçant les sourcils. Oui faire l'imbécile était un de mes talents caché, surtout avec Aphrodite. Même si je faisais assez régulièrement des mimiques et autres grimaces ou expression qui m'était mienne, elles étaient toutes naturelles en sa présence. Pourquoi ? Parce que la roussette avait ce don de me rendre naturel quand elle était présente à mes côtés. Rien n'était forcé, tout venait naturellement. « Mais je parle toujours sérieusement. » rétorquai-je, faisant semblant d'être sérieux avec un léger sourire en coin. « Moi, te forcer à monter à cheval ? Non jamais ! Je t'ai incité, nuance ! Et puis tu en garde un bon souvenir, non ? A moins que tu n'es menti. » Il est vrai qu'elle avait été quelque peut réticente au début mais Aphrodite s'y était fait et ça avait l'air d'aller, tout du moins c'est le sentiment qu'elle avait donné. Mais il ne fallait pas oublier le fait qu'elle était manipulatrice, elle avait très bien pu me rouler dans la farine simplement pour me faire plaisir. Et ça avait marché, si tel avait été le cas.

Tout en dansant, j'avais lâché quelques rires ici ou là, tellement l'ambiance était entraînante. Il faut dire qu'Aphrodite se débrouillait plutôt bien, d'où ma remarque à ce sujet et ça m'avait aidé, puisque j'étais un bien piètre danseur par rapport aux autres qui vous font passer les filles sous les bras. Je n'avais jamais eu l’occasion d'apprendre et ce n'était pas vraiment le moment, pas avec toute cette foule en tout cas. Imaginer que je me loupe ? Non seulement c'est humiliant mais la pauvre roussette mérite mieux qu'un gars comme moi qui ne sait pas danser. Dans des situations comme celle-là, il faut se contenter de chose simple et futile. « Ouais, jaloux qu'une fille danse mieux qu'un gars. Je pourrais te bouder pour ça tu le sais ? » Un gamin. J'aimais bien la taquiner, c'était un peu comme le jeu du chat et de la souris. Disons qu'on se cherchait gentiment et ça en devenait marrant. Bien sur, l'idée de la bouder me serait totalement impossible car elle venait de réapparaître, après tant d'années d'absence je n'allais pas l'ignorer, il fallait rattraper le temps perdu entre nous. C'était après le slow que ça c'était un peu gâté. Je lui avais simplement dit qu'elle m'avait manqué, ce qu'elle me dit aussi mais c'était son geste qui m'avait... perturbé ? Gêné ? Les deux à la fois peut-être mais le fait étaient qu'elle m'avait embrassé près des lèvres. Sur le coup, je n'avais pas trop su interpréter son geste, cela m'avait déboussolé. Desserrant notre étreinte à la fin de la musique et ne sachant plus comment me mettre, je lui fis simplement un petit sourire, tachant de ne pas montrer que j'étais gêné. Lui prenant la main, je finis enfin par déclarer ceci. « Tu veux boire quelque chose ? » lui dis-je tout en nous installant près du bar. Le serveur ne tarda pas à venir, nous demandant à chacun de nous deux ce qu'on désirait. « Tu désires quoi ? C'est moi qui offre. » déclarais-je à la roussette.

(oscar wilde) ▽ « L'homme est un animal raisonnable qui se met régulièrement en colère lorsqu'on lui demande d'agir en accord avec les préceptes de la raison. »

« C'est vrai, tu ferais ça ? Tu m'apprendrais à danser ? J'avoue que là, je suis flatté par ton geste. » Je rigolais de bon cœur, cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé de rire comme ça d'ailleurs. Finalement, nous nous dirigeâmes vers le bar comme convenu. Une fois arrivé, la demoiselle commanda un mojito. Nos boissons ne tardèrent pas à arriver et nous nous mîmes à discuter de chose et d'autre. J'avoue l'avoir plus dévoré du regard plutôt que d'avoir prêté attention à nos conversations. Je ne sais même plus quels étaient les sujets évoqués mais qu'importe, j'avais retrouvé une amie et c'était tout ce qui comptait au final. Puis soudain, la roussette me regarda avec un air amusé et m'embarquait sur une musique type slow. Sa main dans la mienne me procurait quelque décharge électrique mais je n'y fis que très peu attention. Tandis qu'elle se collait à moi, comme tout à l'heure d'ailleurs, elle vint à me chuchoter dans l'oreille si ça me dérangeait. « Pas le moindre du monde. » lui dis-je en souriant, même si je savais qu'elle ne pouvait pas me voir. On dansait un petit moment jusqu'à Aphrodite vienne à m'embrasser. C'était comme son baiser sur le coin des lèvres de tout à l'heure, je n'avais pas su l’interpréter et même à ce moment-là, je n'avais pas su non plus. Aphrodite s'arrêta aussi vite qu'elle avait commencé et repartit vers le bar, disant qu'elle était désolée. Je dus rester planté sur place quelques secondes quand je la rattrapai avant qu'elle ne rejoigne le bar. Attrapant sa main, je la forçai délicatement à me faire face. Prenant son visage à deux mains, je finis ce qu'elle eut l’audace de commencer. Nos lèvres scellés, les miennes étaient pressées contre les siennes, les deux mains sur son visage. Puis elles glissèrent jusque derrière sa nuque, pour la retenir encore quelques minutes de plus. Les yeux toujours fermé et réalisant ce que je faisais je desserrais mon étreinte en les rouvrant. Raclant ma gorge et regardant le sol avant de replonger mes yeux dans les siens, je lui déclarais ses quelques mots. « C'est... C'est moi qui m'excuse... Viens. » Ma main revint dans la sienne, la ramenant a sa place de tout à l'heure près du bar. Personnellement, je me recommandais un verre de vodka pour tenter d'évacuer toutes ces émotions. Cela me gênait d'avoir fait ce geste et je n'étais vraiment plus à l'aise, j'étais perdu dans mes sentiments. Je tentais de les noyer dans l'alcool mais pas trop, il fallait que je reprenne la route après toutes ses agitations. « Tu as faim ? » C'était plus pour digérer l'alcool rapidement que de rester trop longtemps à ses côtés avec toutes ses questions qui se bousculaient dans ma tête.