J'étais prêt à tourner la page, mais c'est la page qui ne veut pas se tourner.

Encore une journée à ne rien faire. A tourner en rond, à rêvasser, lutter pour ne pas s'endormir. Il avait passé sa matinée devant la télévision, les bras croisés contre son torse, vidant au moins une cafetière de café pour rester éveillé. Le jeune homme se leva simplement pour aller manger, passant une main dans ses cheveux pour tenter de se coiffer un minimum. Ses cheveux étaient encore humides suite à la douche qu'il avait prit après être sortit de son lit. Il avait d'ailleurs évité soigneusement de poser ses yeux sur les quelques miroirs qui se trouvait dans sa banale maison.

Il avait alors décidé de sortit prendre l'air. Il le devait si il ne voulait pas finir fou. L'ancien militaire, ou au moins le militaire mit sur la touche, alla alors troquer ce qui lui servait de tenue pour traîner à la maison contre un jeans et une chemise. Autant être présentable. Du moins au niveau vestimentaire puisque son visage était clairement marqué par la fatigue. Oh, il aurait pu acheter quelque chose pour arranger un peu son teint et cacher ses cernes, mais il n'allait pas se maquiller quand même. Il n'en était pas encore à ce stade là. Bref. Une fois vêtu, il glissa son portable dans sa poche, espérant recevoir un appel de la part des hauts gradés de l'armée. Mais cet appel ne venait pas, pourtant il l'attendait depuis plus de deux mois. Wayne marcha tranquillement jusqu'à sa voiture avant de rejoindre le parc où il passait le plus clair de son temps. Il se gara donc et quitta son véhicule pour rejoindre le parc, observant tout ce qui l'entourait. Ses sens étaient aux aguets. Le moindre bruit le faisait se retourner. Peut-être qu'il n'était finalement pas prêt à retourner au front. Le garçon était dans ses pensées, si bien qu'il ne perçut pas le jeune homme qu'il finit par heurter. Il afficha alors une petite grimace. Il n'avait pas eu mal, ou quelque chose du genre, mais il s'attendait à ce que la personne se mette à l'insulter de tous les noms d'oiseaux. Mais aucune insulte ne vint à ses oreilles. Wayne laissa alors ses yeux se poser sur le jeune homme. Ce jeune homme qu'il avait croisé en deux reprises et qu'il avait emmené à l'hôpital lors de la seconde alerte attentat. Il sourit alors faiblement en l'entendant prendre parole.
« Oh non. Il n'y a pas de mal. Et je pense que c'est plutôt à moi de m'excuser. Je ne regardais pas où j'allais ... »
Ses épaules se haussèrent alors, ne quittant pas le garçon des yeux. Il était charmant, même plus que ça. Rester de marbre face à lui était impossible, impensable même.