Je suis née à Burlington. Je n’y ai pas vécu longtemps mais suffisamment pour marquer à jamais l’histoire de la ville. Je ne me suis pas toujours appelé Circé Hrenders. De ma naissance jusqu’à mes dix-huit ans, je m’appelais Circé McEnvor. Mon père, autant être direct avec vous, était un tueur en série. Il a tué une dizaine de femme en seulement un mois, obligeant la ville à faire appel au FBI. J’avais seulement cinq ans quand mon père commença ses crimes. Il avait l’habitude d’attaquer des jeunes femmes d’une trentaine d’année aux longs cheveux roux, de leur couper la langue et de la garder dans un bocal dédié uniquement à sa victime avec les ongles qui leur arrachait vivante. Puis, il les pendait dans la forêt de la ville. Il y eu dix victimes avant que le FBI n’arrive à le coincer. Ils firent une descente en pleine nuit jusqu’à la maison qu’il occupait avec ma mère et moi. J’étais couchée mais ne dormais pas, écoutant mes parents se disputer une nouvelle fois. Depuis un mois, mes parents ne faisaient que cela, se disputer. Le FBI entra bruyamment dans la maison et mon père prit ma mère en otage. C’est ainsi qu’elle découvrit la véritable identité de mon père, que le tueur et l’homme qu’elle aimait n’était qu’une seule et même personne. Le FBI refusait de tirer, ils ne voulaient pas blesser ma mère, d’autant qu’ils savaient que j’étais quelque part dans la maison. Mais mon père les obligea à tirer. Il égorgea ma mère et leva son couteau en direction du FBI qui ne put qu’ouvrir le feu. Une fois persuadé que mon père était mort, tout comme ma mère, je fus prise en charge par les services sociaux qui me conduisirent jusqu’à chez ma tante, à Washington. C’était le dernier membre de ma famille encore en vie, sœur de ma mère. Je fus difficilement accueilli par ma tante ainsi que son époux. Ils étaient persuadés que le côté tueur de mon père était dans ses gênes et que donc, j’avais hérité de ce gêne meurtrier. Ils craignaient pour leur enfant à venir. Si bien qu’ils finirent par me rendre aux services sociaux seulement trois mois après m’avoir pris avec eux. Pendant treize ans, je fus balloté de foyer en familles d’accueil.

Mais à mes dix-huit ans, je pus partir de ma dernière famille d’accueil. Je fuguais le soir même de mon anniversaire, décidant de tenter ma chance dans la vie. Avec seulement un diplôme de fin d’études, je fis quelques petits boulots par-ci par-là. Je finis par atterrir à Las Vegas où je finis par devenir stripteaseuse. C’est là-bas que je fis la rencontre d’un flic. J’étais en soirée avec les autres filles de la boite où je bossais et quelques clients assez fortunés, en train de consommer de la drogue quand le FBI avait fait une descente. J’avais toujours eu le chic de me trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. J’avais alors vingt-deux ans. Mais le flic qui m’arrêta me proposa un deal: il me payait des études et une cure de désintox. En contrepartie, il voulait que j’abandonne mon boulot de stripteaseuse et que j’aille habiter chez lui. Je ne compris pas ce qu’il me voulait, pourquoi il était aussi gentil avec moi. Je fus en centre de désintoxication pendant six mois avant de revenir à Las Vegas et d’aller habiter chez l’homme qui m’avait sorti de ma triste histoire. Je fis des études de droits pendant trois ans, ne quittant pas mon sauveur d’une semelle. J’avais vingt-cinq ans quand j’entrais à l’école de police, pour la fierté de mon sauveur. C’est quand je sortis major de ma promotion qu’il m’expliqua qui il était vis-à-vis de moi. Cet homme n’était autre qu’un des agents du FBI qui avait fait une descente chez moi pour arrêter mon père. Il m’expliqua qu’il c’était senti responsable de ma situation quand il m’avait vu complètement droguée et stripteaseuse. Et le même jour, il me montra une feuille qu’il avait depuis maintenant deux semaines mais qu’il n’avait jamais osé me montrer: le formulaire pour mon adoption. J’avais beau avoir vingt-cinq ans, je dois dire que je dus pleurer toutes les larmes de mon corps ce jour-là. J’avais enfin un père, un père qui m’aimait et qui m’avait désiré. Je devins donc une Hrenders.

Pendant cinq ans, je vécus avec mon père à Las Vegas, devenant policière au sein de la ville. Manque de chance pour moi, je fis une demande de mutation. Mon père était à la retraite depuis seulement trois semaines et il voulait partir vivre sur la côte Est des Etats-Unis, en Floride. Mais, manque de chance, ma mutation fut accepté mais pas en Floride. Dans le Vermont, à Burlington, la ville qui m’avait vu naître et qui avait connu le tueur en série qu’était mon père biologique. Un coup dur à la fois pour mon père que pour moi. Malheureusement, je fus obligé d’accepter la mutation et voilà désormais deux mois que je suis revenue en ville. Je passe encore inaperçus pour le moment, personne n’osant imaginer que mon père adoptif irait adopter la fille d’un tueur en série.