Ca fait quelques jours que Rider ne pense plus à Miss Carpenter, du moins qu'il essaie de s'en convaincre. Ils passent leur temps à se croiser, mais ce soir il a décidé de s'amuser, de l'oublier parce que de toute façon il perd son temps. Il n'est pas pour elle, ce n'est pas le genre de femme à aimer des types comme lui, trop banal pour être intéressant.
Donc ce soir il s'amuse, il a passé plus de deux heures dans la boite avec les clients à discuter, offrir quelques verres et là ça fait à peu près une demie heure qu'une jeune femme le branche. Bien sur Rider ne se laisse pas faire aussi facilement et puis c'est amusant de voir à quel point elles peuvent aller loin pour se voir offrir une entrée gratuite ou quelques verres. Elle a fait quelques aller retour pour retourner voir ses amis mais elle revient malgré tout vers Rider. Celui-ci joue le jeu parce qu'il faut dire qu'elle est mignonne et qu'il compte bien s'assurer qu'elle est majeur surtout parce qu'il ne veut pas d'ennuis avec personne même s'ils n'échangent qu'un baiser ou qu'il la caresse un peu. Il ne veut pas passer pour un profiteur ou un pervers. Elle est mignonne, un peu trop maquillée sans doute et sa jupe est aussi trop courte mais ça n'empêche qu'elle se colle énormément à Rider et qu'il a un peu de mal à avoir les réponses qu'il cherche. Il joue avec elle, il entre dans son jeu, venant lui murmurer des petits mots sympa à l'oreille, lui faisant quelques compliments sur sa coiffure parce que c'est la seule chose qui ne soit pas vulgaire sur elle ce soir. Et elle en retour elle fait la même chose, le complimentant tout en profitant de la proximité pour venir frôler son cou et attraper la main du patron afin de la poser délicatement sur ses fesses. Elle sait ce qu'elle veut et elle l'allume bien, Rider serait presque sur le point de craquer là, mais tant qu'il ne sait pas son âge il ne fera rien, se contentant juste de frôler la zone où elle a posé sa main tout en gardant cette proximité entre eux.

Ce soir, il y avait une grande opération de prévu dans la boite de nuit qui était suspectée de laisser passer un trafic de drogue. J’étais équipée d’un gilet pare-balle et de mon arme de service, prête à en découdre avec le trafiquant et son passeur. Nous avions suffisamment de preuve concernant un des agents de sécurité et nous savions également que le trafiquant serait présent ce soir pour écouler un nouveau lot. Et j’étais contente parce que Monsieur Wilkins avait été lavé de tous soupçons, il avait maintenant un rang de témoin dans cette affaire et non plus un rôle de suspect. Une fois le feu vert du chef donné, on quitta les locaux du FBI pour nous rendre à la boite de nuit, passant sans soucis les videurs en leur demandant de ne pas prévenir l’intérieur de la boite de nuit. Nous ne voulions pas prendre le risque que l’agent l’apprenne et qu’il prévienne le trafiquant. On réussit à se faire discret jusqu’à arriver dans la boite de nuit. Les agents du FBI se dispersèrent pour surveiller les issues de secours et je restais à l’entrée, surveillant cette dernière, cherchant le propriétaire du regard pour le prévenir de notre arrivée. Je l’aperçus rapidement, en galante compagnie. Et au vue de ce que je voyais, il c’était bien foutu de moi en me laissant sous-entendre qu’il était homosexuel. Parce que vue comment la jeune femme se tortillait devant lui, il était parfaitement intéressé par ce qu’elle avait à lui proposer. La douleur me serra le cœur alors que je serrais les dents. Je m’étais faite avoir comme une bleue et je n’aimais pas cette idée. Si je ne l’avais pas intéressé, pourquoi me laisser croire qu’il était homosexuel… Mon amour propre en prenait un sacré coup et je décidais de lancer l’opération sans même le prévenir. Il n’avait qu’à s’en mordre les doigts. « FBI, personne ne bouge. » J’étais assez contente de mon effet de surprise car tout le monde resta bloqué alors que la musique s’éteignait soudainement. Les quelques agents derrière moi commencèrent à se déployer en cherchant les deux hommes que nous étions venus chercher.

Rider était loin de se douter que ce soir le FBI allait débarquer dans sa boite et faire son petit numéro. Il fut donc le premier surpris en entendant et remarquant leur arrivée. Tout à coup la boite c'est figée et ça n'arrivait jamais même pas quand il y avait une bagarre et puis d'un coup la musique c'est arrêté. Rider quand à lui s'est reculé de la jeune femme qui le collait toujours et c'est retourné pour se retrouver comme un con en face de quelques gradés du FBI dont bien entendu Miss Carpenter. Ce fut un choc pour lui, parce que débarquer comme ça ce n'est jamais bon pour personne, encore moins pour la réputation de la boite. Ca dérange les clients et même s'il n'y a rien ça fou un coup et les gens désertent, sans oublier que s'ils trouvent quelque chose c'est encore pire pour la réputation ensuite. Rider se sent trahis tandis qu'il croise le regard de la jeune agent du FBI qui ne semble pas vraiment dérangé par la portée de leurs actes.
Rider s'avance malgré le fait qu'il ait été ordonné de ne pas bouger, de toute façon ils ne vont rien lui faire mise à part l'arrêter, ça ne peut pas être pire. Il s'approche de Miss Carpenter et lui de manière assez discrète.

"- Merci de foutre en l'air la réputation de la boite avec votre entrée théâtrale."

Ils auraient pu faire plus discret, envoyer des agents en sous marin, enfin être plus discret tout simplement et faire les choses en plus petit comité parce que là on a vraiment l'impression qu'ils sont revenu arrêter un terroriste, sans doute qu'ils ne seraient pas plus nombreux pour une descente de ce genre là.

La boite était désormais silencieuse et tous les regards étaient braqués sur le FBI. Au moins, personne n’avait bougé et mes collègues pouvaient passer entre les clients pour trouver les deux hommes que nous cherchions. Je n’avais qu’une envie désormais, les trouver rapidement et quitter cet endroit où je ne remettrais certainement jamais les pieds. Pas alors que le propriétaire se soit agréablement moqué de moi. J’avais ma fierté et elle venait d’en prendre un coup avec ce que j’avais vu. J’étais blessée dans mon orgueil et j’allais avoir du mal à l’accepter. Mais cela se comprenait, le jeune homme dont j’étais amoureuse avait préféré se faire passer pour homosexuel plutôt que de me dire clairement que je ne lui plaisais pas. Pour un peu, j’en aurais pleuré. Je ne fus guère étonnée de voir soudain Monsieur Wilkins près de moi. Il n’avait pas l’air content, ce que je pouvais comprendre. Mais je m’en fichais bien de la réputation de sa boite de nuit, je voulais arrêter un trafiquant de drogue et pour ce faire, j’étais prête à tout. Je me tournais vers lui, lui lançant un petit regard noir que je n’arrivais pas à cacher. « Estimez-vous heureux que les preuves vous ait disculpé dans cette affaire. Maintenant, retournez palucher votre petite amie, je dois aller bosser. » On pouvait facilement comprendre que ce que j'avais vu ne me plaisait guère. J’avais murmuré ces quelques mots, pour ne pas rajouter de l’huile sur le feu. Malgré tout, je n’avais pas spécialement envie que la boite de nuit ferme parce que je savais que le jeune homme m’en tiendrait rigueur. Mais en même temps, à quoi bon… Je n’avais aucune chance avec le jeune homme, alors qu’il me déteste désormais ne me faisait ni chaud ni froid. Je me mis à arpenter la piste de danse à la recherche des deux hommes que nous cherchions. Mais pour l’instant, aucun signe d’eux. Néanmoins, les issues de secours étaient bouclées et nous savions donc qu’ils étaient toujours là, dans la salle. Ce n’était plus qu’une question de seconde avant que nous ne mettions la main sur eux.

Le plus bizarre dans cette histoire c'est que Rider pu remarquer en s'approchant de Miss Carpenter qu'elle semblait tout aussi en colère que lui. Et sa réponse, la réponse qu'elle lui donna le surpris tout autant. Etrangement Rider ne compris pas le mot qu'elle venait d'utiliser, pourtant il avait un vocabulaire assez fournis et connaissait pas mal de mot, mais celui-là lui était inconnu. Il faut dire que le vocabulaire en rapport avec le sexe et les pratiques sexuelles était assez limité chez Rider, n'étant pas un fervent pratiquant contrairement à certaines personnes du même âge que lui. Mais Rider compris quand même qu'elle avait du le voir quand elle était entrée puisqu'elle venait de parler de petite amie, donc qu'elle parlait de la jeune femme avec qui il flirtait au moment ou le FBI a fait irruption dans la salle.

"- Oui c'est ça !"

C'est ce qu'il lui répondit parce que lui aussi l'avait mauvaise, lui aussi était vexé parce qu'elle ne l'avait pas prévenu de cette descente, elle aurait pu au moins lui qui pensait qu'ils étaient quand même un peu plus d'un agent du FBI et un suspect quoi, il avait bien perdu son temps avec elle et encore plus à espérer que peu être... enfin bon, maintenant tout était clair dans sa tête, cette fille là c'était bien foutu de sa gueule comme il le pensait depuis le début et maintenant il pouvait faire une croix dessus. Au moins ça l'aiderait à l'oublier.

"- Vous vous êtes bien foutu de ma gueule en tout cas. Chapeau !"

Rider la laissa aller où elle voulait, après tout elle était ici chez elle étant donné qu'elle dirigeait l'enquête et que temps qu'ils n'avaient pas trouvé celui ou ceux qu'ils cherchaient elle avait tous les droits. Elle n'avait même pas eu besoin de lui montrer le mandat que l'un de ses collaborateur était en train d'ouvrir sous ses yeux d'ailleurs, mais Rider le savait qu'ils avaient tout ce qu'il fallait et qu'il n'avait rien d'autre à faire qu'à fermer sa gueule et laisser faire.

"- Et dire que j'ai craqué pour elle."

Rider l'avait dit tout en regardant vite fait le fameux mandat qu'on venait de lui tendre.

Bon sang, qu’est-ce que je me sentais soudain bien idiote. J’étais tombée amoureuse d’un homme qui se fichait pas mal de moi et qui avait préféré se foutre de moi en me laissant croire des choses qui étaient fausses. Alors pourquoi avais-je autant de scrupules à agir comme je le faisais actuellement? Peut-être à cause de ces satanés sentiments… En même temps, je n’avais fait que mon travail, je ne pouvais pas m’en vouloir pour la réaction que le jeune homme avait eue. Mais l’entendre dire que je m’étais bien foutue de lui, ça ne passait pas. Il devait croire que tous ce que j’avais fait entre notre rencontre et maintenant n’était que pour mon enquête… Et bien qu’il le croit, je n’avais aucunement à me justifier face à un homme qui lui aussi c’était foutue de ma tête. Je le laissais en plan alors qu’un des agents présents présentait le mandat que nous avions obtenu. Je n’entendis aucunement ce qu’il ajouta, trop occupé à chercher les deux hommes dont j’avais les photos en main. Mais aucun signe d’eux. Nous n’allions quand même pas faire chou blanc? Parce que si en plus, nous repartions sans les hommes que nous étions venus chercher, ce ne serait même plus la peine que je songe à recroiser un jour le jeune homme. Je lui aurais bien demandé son aide mais je me doutais qu’il se serait fait un malin plaisir de m’envoyer bouler. Décidant de laisser les agents fouiller la pièce, je me dirigeais vers Monsieur Wilkins avant de l’attraper par le bras et de me diriger vers son bureau. Nous y serions plus à l’abri des oreilles indiscrètes. Une fois dans ce dernier, je lui mis les deux photos sous le nez. « Je veux savoir où ils sont. Et je n’hésiterais pas à vous passer les menottes pour obstruction à une enquête fédérale si vous ne répondez pas. » Pour arrêter un trafic de drogue, je ne reculais devant rien. Et puis, de toute façon, j’avais décidé d’aller jusqu’au bout de l’opération. Mes méthodes pouvaient très bien ne pas lui convenir, c’était celles du FBI et je ne faisais qu’obéir aux ordres.

Rider était vexé de s'être fait avoir de la sorte par une femme. Ils l'avaient sans doute fait exprès de mettre une femme sur cette affaire, c'était plus simple de tromper un patron de boite de nuit, parce que si ça avait été un homme Rider ne se serait pas fait avoir de la sorte. Décidément il y a des choses dans le système de ce pays qui ne plaisent pas à Rider tout comme certaines choses dans sa communauté d'origine ne lui plaisaient pas. Mais faudrait qu'il fasse avec , il n'avait pas vraiment d'autre choix maintenant.

Quand la jeune femme revint vers lui et qu'elle le prit par le bras, Rider compris qu'elle voulait l'emmener quelque part mais avant de coopérer il lui dit simplement.

"- Faudrait savoir ce que vous voulez Miss Carpenter, je croyais que je devais retourner palucher ma petite amie."

C'était relativement cynique ce qu'il venait de dire mais il la suivit malgré tout jusqu'à son bureau. Maintenant qu'elle connaissait la maison elle pouvait faire comme chez elle. Et dire qu'il s'était sentit responsable du coup qu'elle s'était pris l'autre fois. Franchement, mais quel idiot.
Une fois dans le bureau elle lui colla deux photos sous le nez et commença à lui parler d'une manière dont elle ne s'était jamais permis avant. Décidément elle se montrait sous un autre angle, angle qui ne plaisait pas à Rider d'ailleurs. Elle était agressive, hautaine et semblait jouer un personnage et ça sonnait faut en plus parce que bon il ne la connaissait pas comme ça. Jouer les méchante ne lui allait pas et ne la rendait pas plus sexy pour autant. Non mais Rider secoua la tête en se rendant compte que même maintenant il pensait à elle de cette façon.

Il se recula, tendit simplement les bras et lui dit, comme s'il s'agissait d'un affrontement.

"- Allez-y, passez moi les menottes si ça vous chante. Je ne sais pas où ils sont, ils sont censé être ici. Si vos hommes sont incapables de les trouver ce n'est pas ma faute."

Et puis Rider pris quelques secondes avant d'ajouter

"- C'est eux les trafiquants ?"

Si c'était vrai et que Rider croisait leur route ça allait chauffer et pas pour Rider.

Nous devions les trouver, c’était primordial. Mais ils ne semblaient pas être dans la salle et j’espérais sincèrement qu’il n’y ait pas de portes dérobées dont le jeune homme aurait oublié de me parler quand j’avais visité la boite de nuit, il y a quelques temps. Décidant de jouer le tout pour le tout, je retournais auprès de Monsieur Wilkins avant de lui attraper le bras pour qu’il me suive. Je ne pus m’empêcher de lui jeter un regard noir quand il me parla de l’autre femme. Pour un peu, je lui aurais arraché les yeux pour les lui faire manger. Tout en retraversant la salle, je jetais de temps en temps des regards autour de moi, espérant quand même trouver les deux hommes. Mais rien si bien qu’on arriva rapidement dans le bureau du propriétaire. Le lâchant, je lui mis deux photos sous le nez en le mettant en garde sur ce qu’il pourrait lui arriver s’il se mettait en travers de mon enquête. Sa réponse ne me satisfaisait pas mais elle avait au moins le privilège d’être honnête, du moins, j’osais l’espérer. Il me demanda alors s’il s’agissait des trafiquants et je fis la moue. Je ne devais pas lui révéler les détails de l’enquête alors je préférais garder le silence sur cette question. « Vous pouvez m’en vouloir autant que vous voulez, je ne fais que mon travail. » Rangeant les photos, je lui tournais le dos pour me poster devant la baie vitrée qui donnait sur la salle, les bras croisés sur ma poitrine. J’essayais de me calmer, de faire taire la déception que je pouvais ressentir de l’avoir vu avec une autre femme. Mais cela faisait mal. Je me tournais à nouveau vers le jeune homme. « Vous vous étiez attendus à quoi? A un traitement de faveur, que je vous prévienne de notre arrivée? Si c’est cela, vous vous êtes trompés, je ne prendrais jamais le risque que l’on remette en doute mon intégrité. » Et pourtant, j’y avais songé, très sérieusement même. Mais je n’avais pas pu, je ne voulais pas que mes collègues l’apprennent et qu’ils découvrent que j’étais tombée amoureuse d’un suspect, cela aurait signé la fin de mes années de travail au sein du FBI.

Rider n'appréciait pas vraiment la façon dont elle se comportait avec lui, montrant une facette de sa personnalité qui ne lui plaisait tout simplement pas. Mais Rider avait compris qu'elle n'était pas là pour lui plaire et à aucun moment d'ailleurs, qu'il était le seul responsable s'il s'était fait avoir en ayant ce coup de foudre pour elle parce qu'en réalité elle n'avait rien demandé et encore moins fait quelque chose pour qu'il réagisse ainsi. C'est vrai, elle n'avait jamais essayé de le draguer, ni même de flirter avec lui, rien, jamais, tout ça c'était dans sa tête à lui, dans son imagination.
Quand il compris qu'elle ne lui passerait pas les menottes il relâcha ses bras mais dit quand même.

"- C'est bon j'ai compris c'est vos suspects, votre silence parle à votre place."

Et on sentit Rider très énervé de s'être fait berné par ses deux là, sans doute encore plus que par la jeune femme. Et il se mit à réfléchir tout en observant la jeune femme se placer devant la baie vitrée. Espérant peu être y voir apparaitre les deux hommes qu'elle cherchait, si c'était ça elle se fourrait le doigt dans l'oeil, il n'y avait pas de prote dérobée dans la boite de Rider.

"- A rien, à rien du tout. On m'a toujours dit qu'il ne fallait rien attendre des gens."

Lui répondit t'il alors qu'il s'était approché de sa bibliothèque et qu'il avait ouvert un livre pour y chercher quelque chose à l'intérieur et une fois la chose trouvée il ne pu s'empêcher de dire tout haut.

"- A oui... quand même."

Bon et bien au moins cette fois-ci il avait compris où elle voulait en venir tout à l'heure et comme ça l'avait un peu ennuyé de ne pas comprendre le mot, il venait de le chercher. Et bien elle s'était trompé de mot, Rider n'était absolument pas en train de faire ça quand elle arrivé un peu plus tôt, ils en étaient loin même, et pareil pour la jeune femme, non mais quelle imagination.

J’aurais aimé me comporter autrement avec lui mais j’étais en mode travail et ce n’était pas la meilleure facette de mon caractère. Et il était exacerbé par ce que j’avais vu quelques instants plus tôt concernant le jeune homme avec la jeune femme. Si c’était le genre de femme qui lui faisait envie, j’étais peut-être finalement bien contente qu’il ne se soit jamais intéressé à moi. Elle faisait vulgaire avec son maquillage et sa tenue. Et je n’étais pas de ce genre-là. Malgré tout, tout en regardant par la baie vitrée, je luttais pour ne pas lui dire le fond de ma pensée, lui expliquer pourquoi toute cette histoire me mettait aussi mal. Parce que ça avait beau ne pas se voir, je me sentais mal dans toute cette histoire. J’avais le mauvais rôle et je le savais bien. Quand il ajouta qu’on lui avait appris à ne rien attendre des gens, je me pris cette phrase en pleine face, comme un coup de poing. Je ne savais pas comment la prendre alors je décidais de ne pas réagir. Par contre, je me retournais quand il ajouta quelque chose que je ne compris pas. « Quand même quoi? » Je me demandais bien de quoi il parlait et j’aurais aimé qu’il m’en dise plus. Mais au même instant, un des agents annonça via nos oreillettes que les deux suspects avaient été arrêtés. Je me tournais à nouveau vers la baie vitrée pour voir les agents fendre la foule avec les deux hommes. L’enquête était terminée et je n’avais plus rien à faire ici. Je soupirais tout en prenant la direction de la salle. Au moment de sortir du bureau, je me tournais vers le jeune homme, histoire de le voir une dernière fois avant que nos routes ne se séparent définitivement. « Bonne continuation… Monsieur Wilkins. » Toute animosité avait disparue dans ma voix, remplacé par quelque chose qui ressemblait plus à de la tristesse. J’étais soudain lasse de toute cette situation. Refermant la porte derrière moi, je finis par me poser contre le mur, coupant mon micro et enlevant mon oreillette. Je glissais ma tête entre mes mains, essayant de reprendre mes esprits concernant cette affaire.

Rider n'aimait pas du tout cette facette de la jeune femme surtout qu'elle se montrait hautaine et il le lui avait bien fait comprendre un peu plus tôt et encore plus il y a quelques secondes en lui donnant ses mains afin qu'elle lui passe les menottes. Et malgré tout ça il n'arrivait pas à la haïr c'est bien là tout le problème. Il avait tout ce qu'il fallait pour la détester mais ça ne fonctionnait pas, il arrivait toujours à jeter un regard attendris sur elle ou imaginer certaines choses qu'il ne devrait même pas penser rien qu'en la regardant.
Il allait répondre à sa question quand elle changea totalement d'attitude et redevint Miss Détestable, cette femme qui savait se rendre horripilante et arrogante. Et même si le ton de sa voix était correct, Rider ne le pris pas forcément dans le bon sens, l'interrompre de cette façon alors qu'il allait lui répondre, ça montrait bien qu'elle se foutait pas mal de ce qu'il avait à dire.
Mais Rider compris rapidement pourquoi elle partait en jetant un petit coup d'oeil à la baie vitrée. Et d'ailleurs à peine avait t'elle passé la porte que Rider l'ouvrit non pas pour la retenir elle mais pour se diriger d'un pas décider jusqu'aux personnes qui venaient de se faire arrêter étant donné que l'un deux était tout de même son employé. Rider le payait et celui-ci se faisait du fric sur le dos de ses clients en leur vendant de la poudre de mort. Il était super furax et ne fit pas plus attention que ça à la jeune femme en passant devant elle, n'ayant plus qu'une idée en tête balancer son poing dans la figure de celui qui s'était servit de lui pour faire son business dans son dos.

Rider passa la porte qui séparait l'espace privé de l'espace public et arriva tel une furie devant les deux suspects, bousculant même un client qui se trouvait par là en passant. Arriver devant le mec, Rider s'arrêta, lui lança le regard le plus noir qu'il pouvait avoir lui cria

"- Espèce de "

et lui balança direct une bonne droite en pleine figure tout en serrant les dents pour se retenir de ne pas lui en flanquer un autre en pleine tête. Bien entendu le type recula sous le coup qu'il venait de prendre et l'intervention de Rider obligea les agents présents à se ruer sur lui pour l'arrêter, l'empêcher de continuer, comme si c'était lui le coupable dans l'histoire.

"- Sale enfoiré !!!"

Qu'il jura tandis qu'on le plaquait contre le bar et qu'il se prit violemment l'un des tabouret dans le bas du dos. Il grimaça sous la douleur mais savait aussi qu'il n'avait pas vraiment le choix que de se laisser faire. Mais il ne pouvait pas rester là sans rien faire après ce qui venait de se passer. Tout comme le FBI ne pouvait pas laisser faire Rider. Il se retrouva rapidement tête sur le bar, les bras dans le dos, et il n'y opposa aucune résistance.

Je ne savais pas quoi faire. Je venais de quitter le bureau du jeune homme et j’étais perdue, incapable de savoir si je devais partir ou retourner dans la pièce que je venais de quitter pour tout expliquer au jeune homme. Mais j’étais incapable de bouger, tirailler entre mes deux choix. Je sentis soudain un courant d’air, comme si quelqu’un passait devant moi. Relevant la tête, je vis Monsieur Wilkins disparaître par la porte donnait sur la partie publique de la boite de nuit. Je le suivis, craignant ce qui allait suivre. J’aurais dû le retenir parce que je me doutais que le jeune homme n’était pas content de découvrir ce qu’il c’était passé. J’eus beau essayer de lui attraper le bras, je ne réussis qu’à refermer mes doigts sur du vide juste avant qu’il n’aile mettre son poing dans le visage de son ancien employé. Mes collègues ne tardèrent pas à réagir en plaquant le jeune homme contre le bar avant de le retourner pour lui passer les menottes. Je me sentais terriblement coupable de toute cette histoire. Arrêtant mes collègues qui embarquaient Monsieur Wilkins, je pris doucement le bras du jeune homme menotté. « Je m’en occupe les gars. Si cela ne vous plait pas, c’est pareil… » Tirant Monsieur Wilkins derrière moi, je le ramenais dans son bureau. Je savais que je ne devrais pas faire ça, c’était contraire à l’éthique du FBI. Mes collègues se doutaient bien de ce qui allait se passer dans ce bureau mais ils ne dirent rien, me laissant partir avec le jeune homme. Une fois dans le bureau, je fis asseoir Monsieur Wilkins dans le canapé sans pour autant lui enlever les menottes tout de suite. « Je vais vous enlever les menottes… Vous êtes calmé? » J’espérais qu’il se rendait compte de ce que je faisais pour lui. Il aurait dû être arrêté mais je le laissais en liberté alors que je risquais ma place. Un peu comme un geste pour me faire pardonner du bordel que j’avais pu mettre dans sa boite de nuit.

La jeune femme venait de quitter le bureau de Rider, le laissant seul cogiter dans son bureau et celui-ci se mit quasiment de suite en mode automate, ne pensant qu'à une chose aller coller son poing dans la figure de cet enfoiré qui avait pris sa boite pour une boite de distribution de sa merde de poudre blanche et divers autres substances que tout le monde s'arrache pour s'envoler soit disant. Rider était furax et personne n'aurait pu l'arrêter pas même les agents ici présents. En même temps il avait réussit à surprendre tout le monde, comme si personne ne s'attendait à une telle réaction de la part du patron de la boite vis à vis de son employé. Rider colla une sacré droite à son employé qui se retrouva avec la lèvre en sang et la fossette sans doute fracturée étant donné que sa joue se mit de suite à rougir. Rider avait ressentit la douleur lui aussi, sur ses phalanges et c'était aucun doute fait bien mal mais peu importe, un enfoiré pareil on ne le laisse pas partir tranquillement sans rien faire. Et d'ailleurs malgré le fait que le FBI le malmenait Rider réussit quand même à ajouter.

"- T'es viré !"

Comme si ce n'était pas encore évident, malgré ce qu'il venait de faire. Rapidement Rider se trouva menotté et miss Carpenter vint prendre le relais alors que Rider pensait qu'elle allait lui faire la leçon, elle dit simplement aux autres qu'elle s'occupait de lui et le força à la suivre pour retourner dans son bureau, toujours avec les menottes.
Une fois dans le bureau elle le fit s'assoir sur son fauteuil tout en le questionnant. Rider essaya d'adoucir un peu son regard mais ce n'était pas évident la colère était encore en lui et avoir frappé ce type avait fait monter l'adrénaline aussi.

"- Vous avez trouvé votre drogue ?"

C'était ça le plus important, Rider serait sans doute calmé quand elle dirait qu'ils ont trouvé la drogue, parce que s'ils ont juste arrêté deux types, massacré la réputation de la boite et que Rider s'est donné en spectacle juste pour ça c'est foutu, il est ruiné et il ne trouvera jamais personne pour lui racheter et rembourses son investissement. Pas qu'il ne pense qu'à ça, mais disons que s'il doit tout perdre autant que ce soit pour une bonne raison.

J’aurais dû me douter que Monsieur Wilkins allait réagir de cette façon. J’étais profiler et c’était mon boulot de me mettre dans la tête des gens pour comprendre et deviner ce qu’ils allaient faire. Mais j’avais lamentablement échoué avec le jeune homme. Je m’en voulais de le voir aussi furieux parce que nous étions en partie responsables de cette colère, par notre intervention musclée. Je lui suivis tout en essayant de l’empêcher de faire une erreur mais je ne fus pas assez rapide. Par contre, je ne pus m’empêcher de sourire légèrement quand il ajouta que son employé était viré. Ce dernier avait la lèvre qui saignait et certainement la pommette de fracturée. Mais je m’en fichais bien de cet employé, il n’avait eu que ce qu’il méritait. Quand le propriétaire de la boite de nuit fut menotté, je le pris en charge, le ramenant dans son bureau avant de le faire asseoir dans son fauteuil. Je lui demandais s’il était calme mais il préféra me demander si nous avions trouvé la drogue et je ne sus quoi lui répondre. Je pinçais les lèvres en soupirant légèrement avant de remettre mon oreillette et mon micro en marche. Je m’adressais à mes collègues pour savoir s’ils avaient fouillé les affaires du trafiquant et celles de l’employé. On me répondit rapidement et je hochais simplement la tête avant de me tourner vers Monsieur Wilkins. « On a retrouvé deux kilos d’héroïne dans le vestiaire de votre employé. » J’espérais que cette information n’allait pas rallumer la colère du jeune homme car je me glissais derrière lui avant de lui enlever les menottes que je glissais dans ma poche. Il faudra que je songe à les redonner à l’agent à qui elles appartenaient. « Je suis désolé… » Je posais un court instant ma main sur l’épaule du propriétaire de la boite de nuit, en un maigre geste de soutient même si je me doutais bien qu’il n’avait rien à faire de ça. Je soupirais légèrement avant d’enlever ma main et de reprendre la direction de la porte, la tête basse. Je me sentais réellement minable, une vraie cruche. Après tout, il faisait ce qu’il voulait avec qui il voulait, nous n’étions pas ensemble. J’avais vraiment agis que la pire des garces et j’étais persuadé que jamais le jeune homme ne pourrait me pardonner.

Rider ne décollerait pas mais ça c'était plus du tout en rapport avec elle, mais avec ce sale mec qu'il avait pris comme employé et qui l'avait berné pour faire venir de la drogue dans sa boite, dans son entreprise, ruinant ainsi toute sa réputation tout son travail. Espérant que la jeune femme serait capable de lui dire s'ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient ou pas, Rider attendit le temps qu'il fallait pour avoir sa réponse. Il fut terriblement surpris, désagréablement surpris d'ailleurs lorsqu'elle lui répondit et sa colère monta encore plus. Il aurait du fouiller les casiers, après tout il avait le droit c'était sa boite, son entreprise et s'il l'avait fait le FBI n'aurait pas cette intervention musclé et rien de tout ceci ne serait arriver. Sans oublier qu'en prime il ressentait une certaine douleur à la main et celle-ci ne partait pas. Il c'était peu être bien cassé un doigt dans l'histoire en frappant si fort parce que c'est clair qu'il y avait mis toute sa force et surtout toute sa colère. Rider ne répondit rien, gardant sa rancoeur et sa colère pour lui, de toute façon ça ne servirait à rien. Il la laissa juste lui retirer les menottes et se sentit un peu soulagé en profita pour jeter un oeil sur son doigts, sans vraiment se rendre compte de la porté du geste de la jeune femme. Ce qu'elle faisait était là pour le calmer, s'excuser mais il était tellement préoccupé qu'elle était totalement sortit de sa tête, c'était une bonne chose dans un sens puisque c'était ce qu'il voulait depuis un moment déjà. Il avait entendu ses quelques mots malgré tout mais pareil n'avait pas rebondit parce que dans sa tête c'était tout autre chose qui tournait.

Il se leva quand elle prit la direction de la sortie et lui lança simplement.

"- Sérieux, vous auriez pu faire preuve de plus de discrétion."

Ils auraient eu les même résultats c'est clair, mais pour cela il aurait fallu être plus discret, la jouer fine et ne pas se faire remarquer. Rider allait galérer à sortir la tête du trou dans lequel on venait de le fourrer maintenant. Une chance s'il avait encore des clients le lendemain et si tout le monde ne quittait pas la boite aussi sec derrière le FBI.
Pour un peu Rider en aurait pleuré, sa première boite, son premier investissement et tout était fichu maintenant. En plus, malgré ce qu'on pouvait croire Rider ne roule pas sur l'or, tout ce qu'il l'a il l'a gagné légalement et en travaillant dur.

Je pouvais comprendre que le jeune homme soit toujours en colère mais maintenant que les deux suspects étaient arrêtés et certainement sortis de la boite de nuit, je ne courrais aucun risque à lui enlever les menottes. Mais il devait être tellement dans ses pensées, tellement dans sa colère, qu’il ne devait pas se rendre compte que je risquais ma place en le libérant. Ce n’était qu’un petit risque car je me doutais qu’aucun des agents présents n’allaient me dénoncer mais si jamais l’information arrivait aux oreilles de mon chef, j’allais avoir droit à des questions auxquelles je ne voulais pas répondre. Je m’excusais également, posant ma main sur son épaule. Mais Monsieur Wilkins se contenta de regarder sa main, qui devait certainement le faire souffrir après le coup qu’il avait donné. Comprenant que je n’aurais rien d’autre qu’une profonde indifférence de la part du jeune homme, je décidais de le laisser seul, prenant la direction de la sortie du bureau. Pratiquement sortie de la pièce, je fus néanmoins étonnée de l’entendre s’adresser à moi. Je soupirais avant de me retourner, fixant le jeune homme. « Je vous l’aie dit, je ne pouvais pas. Nous agissons toujours de la même façon. » Je marquais une pause, ne sachant pas si je devais aller au fond de ma pensée, lui expliquer pourquoi je n’avais pas pu ordonner à mes hommes d’être discret. Je me disais qu’il avait le droit de savoir mais en même temps, à quoi bon lui révéler la vérité, cela ne changerait rien au ressentiment que le jeune homme pouvait ressentir me concernant. « Donner un tel ordre, c’était prendre le risque que mes hommes découvrent que je suis tombée amoureuse de vous… » Les mots étaient sortis sans même que je ne cherche à les empêcher. Baissant à nouveau la tête, j’ouvris la porte avant de quitter le bureau, refermant la porte derrière moi, laissant seul le jeune homme avec ce que je venais de lui dire. Je marquais un temps d’arrêt avant de secouer la tête. Je ne voyais pas pourquoi le jeune homme viendrait me chercher. Après tout, il n’en avait rien à faire de moi et je pouvais le comprendre vu la façon dont j’avais agi avec lui.

Rider n'était pas du tout d'accord avec ce qu'elle venait de lui répondre, d'ailleurs il ne comptait pas la laisser partir sans lui faire savoir le fond de sa pensée à ce propos. Elle ne se rendait pas compte de la portée de ce qui s'était passé ce soir, elle ne voyait pas comment la vie de Rider allait devenir un enfer et comment les clients allaient fuir cette boite jusqu'à ce qu'elle ne soit déserte et qu'elle ne finisse par faire faillite. Rider était fichu et ça foutait un coup au moral, alors un coup de poing dans la tête d'un des responsable ce n'était pas si terrible après tout et si les autres agents du FBI ne comprenaient pas ça et bien c'était des imbéciles. De plus si le type portait plainte il était encore plus bête que ce que Rider pensait. Mais cela ne voulait pas dire qu'il ne le ferait pas et que Rider ne finirait pas en prison pendant quelques jours pour coups et blessures volontaires ou bien en payant des dommages en intérêts assez élevés s'il voulait échapper à l'emprisonnement. Mais il ne regrettait pas son geste, mise à part pour sa main qui commençait sérieusement à gonfler au niveau de son index.

"- Ca n'aurait pas été un luxe de changer un peu vos méthodes et d'attendre que la soirée soit bien avancée, qu'il y ait moins de monde."

Et tout ça, mais ça bien sur elle ne pouvait pas comprendre, tout simplement parce que comme lui elle était en mode travail et qu'elle agissait pour elle et son travail et pas pour les autres. Elle aurait beau dire tout ce qu'elle voudrait pour se justifier ça ne satisferait pas Rider. Et si elle était à sa place elle comprendrait mieux ses motivations et sa colère.

"- Les habitudes sont faites pour être changées vous savez."

Mais Rider parla quasiment en même temps que la jeune femme et entendit ce qu'elle dit bien entendu, mais ne capta pas la porté de ses paroles.
Et puis quand les mots furent enfin compris et qu'ils prirent un sens dans la tête de Rider, elle était déjà sorti du bureau et avait refermé la porte derrière elle. Rider n'avait pas envie de sortir, de se montrer maintenant et ce même pour lui courir après et puis elle avait peu être dit ça comme ça sans réelle raison juste pour voir s'il l'écoutait. Non, elle pouvait pas dire ce genre de chose comme ça sans raison. Quoi qu'il en soit Rider resta dans son bureau jusqu'à ce que le calme soit à nouveau revenu et donc il laissa la jeune femme partir avec toute son équipe, restant là si jamais l'un d'eux avait des regrets et voulait à nouveau lui passer les menottes au moins il ne risquait pas de s'enfuir et en agissant ainsi il montrait sa bonne fois en quelque sorte.

Je savais que toutes les excuses du monde ne seraient jamais bonnes pour être comprises par le jeune homme. J’espérais sincèrement que sa boite de nuit allait tenir, qu’elle allait continuer à accueillir des gens. Mais une chose était sûre, il y avait de fortes chances pour que je ne puisse jamais y remettre les pieds. Déjà parce que le jeune homme ne me laisserait probablement jamais faire et puis le reste du personnel non plus pour être honnête et je le comprenais. Il m’expliqua que nous aurions dû attendre un peu mais c’était prendre le risque que le trafiquant reparte. Néanmoins, je gardais ce détail pour moi, préférant lui exposer mes sentiments. Mais je reçu comme un poignard dans le cœur quand il ne réagit pas. Je quittais le bureau avant de marquer un temps d’arrêt, espérant sans trop y croire que le jeune homme allait venir me chercher, qu’il allait comprendre que je venais de lui ouvrir mon cœur. Mais la porte ne s’ouvrit pas, me broyant un peu plus la poitrine. Je rejoignis finalement mes collègues, retenant à grand peine mes larmes. Le rejet était d’autant plus douloureux qu’il savait désormais que je l’aimais. Mes collègues restèrent silencieux alors que je ne cessais de regarder par la fenêtre. Descendant du véhicule, le chef me convoqua immédiatement dans son bureau. Je jetais un regard autour de moi, cherchant à savoir qui m’avait balancé. Une fois dans le bureau du chef, il m’expliqua que je n’aurais jamais dû libérer Monsieur Wilkins et que j’aurais dû le ramener dans les locaux du FBI. Je restais déconnectée pendant toute la durée que dura le remontage de bretelles, ne reprenant pieds avec la réalité que lorsqu’il m’annonça que j’étais mise à pieds pendant le reste de l’enquête. Je hochais simplement la tête avant de faire demi-tour, rangeant quelques affaires sur mon bureau avant de rentrer chez moi et de m’effondrer sur le canapé.