Je suis née à Burlington, une petite ville du Vermont, une ville que je n’ai jamais quitté. Dernière fille d’une fratrie de cinq enfants, j’avais tendance à passer un peu au second plan car j’avais un grand frère qui réclamait toute l’attention de nos parents. Enfin, pas volontairement mais disons que la maladie qu’il avait ne l’aidait pas. Mon plus grand frère était atteint d’une maladie orpheline qui l’emporta à l’âge de quatorze ans, laissant les parents anéanti et une fratrie de quatre enfants qui n’avaient pas tout compris. Il n’y avait pas beaucoup d’écart entre Matt, 14 ans, aujourd’hui décédé donc, Katie, 12 ans, Sonia, 8 ans, Eloïse, 5 ans et moi-même 4 ans. J’étais le malheureux petit accident que mes parents ne voulaient pas mais qu’ils ont gardé. Mes parents ont toujours été très croyants tout comme une bonne partie de la famille. Par contre, deux enfants n’ont jamais cru à une puissance divine: Eloïse et moi. Si Eloïse était plutôt dieu grecs et romains, j’étais bien plus terre-à-terre en ne pensant qu’à la science. Mes parents ont toujours accepté cela, bien plus ouvert que la plus part des autres membres de notre famille qui nous traitaient, Eloïse et moi, comme des enfants du diable. Je n’ai jamais connu l’amour d’une grand-mère et je dois bien reconnaître que cela ne m’a nullement manqué. J’étais tellement absorbé par la science qu’à mes dix ans, je savais déjà que je travaillerais dans la médecine. Et après des années d’études pour obtenir ce que je voulais, je suis finalement devenue sage-femme. J’adore donner naissance à des enfants même si tout n’est pas rose dans le métier. Vous voyez, il n’y a pas grand-chose à dire sur moi. Je n’ai pas eu une vie spécialement difficile même si mes cinq années d’études loin de Burlington m’ont fait comprendre que je ne quitterais cette ville pour rien au monde. C’est pour cela que je suis revenue exercer ici.