Soirée de merde, retour de merde, moral de merde et en prime j’avais la flemme de trouver un motel de merde avec le peu de fric qui me reste ça va être vite la galère si je déniche pas rapidement un plan B. Même si Dolan me reprend, le temps que le salaire tombe, je vais vite être dans la merde.

J’ai été un peu débile de penser squatter chez Logan sans même prévenir à l’avance, mais lui aussi aurait peut-être dû commencer à annoncer la couleur. J’avais flairé la merde mais pas à ce point-là….

Putain, il m’a tué.

Je regrette déjà d’être parti fâché. Je sais que j’ai mille et une choses urgentes à faire pour organiser mon retour en ville, ne serait-ce que trouver un endroit ou pieuter ce soir, prendre le temps de dormir pour être frais demain et chouiner auprès de Dolan. Mais non, mes vielles habitudes ont repris le dessus et tout agacé que je suis, je vais noyer ma mauvaise humeur dans de la bière. Avec un peu de bol, il y aura d’anciens potes pour me payer une tournée ou deux et éviter de dépenser tout ce qui me reste en mousse ce soir.


A peine arrivée, c’est un peu la fête, les vieilles têtes, les gens qui pensent nous connaitre mais qu’on a zappés, ceux qui nous ont vraiment manqués, ceux qu’on connait pas encore mais qu’on sait déjà qu’on va aimer ou qu’on va pas tarder à leur foutre sur la gueule.

Le patron est content de me revoir, mais très vite le « pas d’emmerdes ou fais ça dehors » arrive. J’essaye de lui montrer que je suis grand et raisonnable maintenant. Mais je me connais, après plusieurs bières, le premier qui va me faire chier va me servir d’alibi pour me calmer d’avoir appris que Logan avait foutu en cloque une môme.

Après une petite partie de billard un peu chaotique. Je me fous au comptoir pour entendre de loin les "gros trucs" que j’ai loupés qu'on essaye de me résumer. Mes potes commencent à rire de tout, moi aussi ceci dit en passant. Mais je les écoute d’une oreille distraite. J’ai l’impression d’être parti hier et que rien n’a changé… mis à part Logan.

Repenser a lui me fout en pétard. La bière et les potes ne suffisent donc pas?

Je sais ce qu’il me faut: un Plan cul. Je commence à regarder dans la salle pour repérer une éventuelle accorte demoiselle en quête de sport de chambre. Et si possible une pas prise de tête et pas en demande de trop de conversation.

Avalohn était emmitouflée au chaud dans sa grosse écharpe. Le temps ne s’améliorait pas, il neigeait de plus en plus et les trottoirs étaient glissants. Les gens tombaient sans cesse dans des éclats de rire, ils s’accrochaient aux uns et aux autres, heureux de pouvoir tenir à quelqu’un au sens large et au sens figuré.

La tatouée en avait la nausée. Les périodes de fêtes, elle n’aimait pas ça. Et ne se forcerait pas à les aimer. Elle allait recevoir un colis de son frère, des mots doux de Romwell et un autre bijoux d‘excuse pathétique d’Ethan. Elle soupira à cette idée qu’elle aussi, allait devoir trouver des petites choses pour ce qui ressemblait à sa famille. Son jumeau et son père « adoptif ».

Sauf que ce soir c’était non. Ce soir, il fallait boire. Ce soir, il fallait décompresser. Depuis son arrivée, elle avait traîné dans les bars, prit des cuites mémorables, avait flâné avant de commencer son nouveau boulot dans quelques jours. Elle ne connaissait personne et se sentait plus que seule. Les bières et la tequila étaient son seul refuge pour oublier qu’elle avait tout plaqué à New-York pour reprendre une nouvelle vie.

Elle ouvrit la porte de son bar favori du moment, où le gérant était plutôt sympa et ne cherchait pas à la fidéliser pour son profit. Non, il l’avait écouté raconter de petites histoires de sa vie, lui avait payé une tournée pendant qu’elle se confiait sans ménagement. Ce soir elle avait envie de faire un billard, danser peut être un peu, trouver une proie facile pour se distraire le temps d’une soirée.

Elle ouvrit la porte dans un grand vent d’hiver, la tête enfouit dans son grand manteau et son bonnet noir. Elle se dirigea illico-presto vers le bar, prenant en otage une des grandes chaises en bois de comptoir. Elle grimpa dessus et prit son temps pour défaire son écharpe en laine, son gros blouson en cuir.

Elle regardait autour d’elle, se déshabillant doucement en prenant soin de dévoiler chaque partie de sa peau tatouée avec lenteur. Enfin libérée de sa prison de tissu, elle remontait ses chaussettes hautes sur ses cuisses, jusqu’à son short en jean. Même si elle crevait de froid dehors, Avalohn savait être sexy et rock’n’roll en toutes circonstances.

Quand elle se rendit compte du regard insistant de son voisin sur ses longues jambes, elle lui fit un demi-sourire, ramenant ses longs cheveux sur son épaule.

- Tu veux de l’aide pour matter?

Je suis en train de regarder un peu les têtes présentes dans la salle, j’essaye d’éviter celles que je sais collantes, même si après un an d’absence je considère que le carnet de bal est de nouveau vierge, je n’aime pas trop" porter deux fois la même tenue" de crainte qu’elle ne s’attache un peu trop après.

Le hic, c’est que non seulement j’oublie vite les prénoms, Lina, Mina, Linda… même combat quoi, mais qu’en prime c’est pas les têtes que je mémorise le mieux.

Certaines vous diront que je suis un salaud, un p’tit connard qui mériterait d’être castré. Sauf que j’aime à me voir comme une personne libre, c’est plus poétique. Et puis, ce qu’elles ne vous avoueront pas, c’est que je ne leur jamais promis le mariage pour qu’elles écartent les cuisses et qu’en prime j’ai n’ai eu aucune plainte entre leurs gémissements de plaisir sur ce qui se passait dans leur piaule.

Les mecs ont déjà compris que j’étais en chasse et me charrient à l’avance de voir ce que je vais lever dès le premier soir de mon retour. Ouai ok, on n’est pas des romantiques, et pas le genre de gars que les mamans aiment voir roder autour de leurs filles. Quoiqu’au sujet des mamans, j’en aurais de bien moches et de super drôles à raconter. Mais là, il ne me faudrait pas mal de verre en plus. Et pour le moment je n’ai pas soif d’alcool.

Mon genre: blonde, forte poitrine, trop de maquillage, peu de conversation et avec un appart de dispo.

Je suis en train de faire la liste des potentielles quand la porte s’ouvre sur une totale inconnue. Brune, mince, pas du genre d’ici au regard des tatouages, plus le style de nana que j’aurais pu croiser dans mon ancienne vie et qui vous casserait la tronche pour un regard de travers.

Bordel, la façon dont elle se dessape impose presque une minute de silence dans les rangs. Cette nana c’est du feu en barre.

Je ne me gêne pas pour mater ce magnifique corps, du moins, les parties qu’elle offre généreusement à notre regard appréciateur.

Je ne me cache pas pour savourer le spectacle et je ne dirais pas non pour en avoir plus mais en privée. La femme me capte assez vite, il faut dire que je ne suis pas le seul à la regarder, mais au moins, moi, j’assume ouvertement.

C’est avec un petit sourire que j’interprète comme une invitation qu’elle me lance :

Tu veux de l’aide pour matter?

J’adore son humour et sa façon d'être. Elle aussi, elle n’assume! Pas le genre à montrer ses jolies gambettes et à faire sa choquée parce qu’on les regarde.

Je lui lance un franc sourire en découvrant ses magnifiques yeux bleus ou brille une lueur de malice qui me donne envie d’être joueur ce soir et d’oublier un peu les mecs qui pouffent de sa repartie et les emmerdes qui m’ont conduit ici.

« Serait-ce une proposition ? Méfie-toi je suis du genre à me montrer très serviable quand on me le demande gentiment »

Je fais signe au barman qui me gratifie presque d’un clin d’œil en voyant la bombe à côté de moi quand je le hèle :

« Hey, une autre bière pour moi et un verre pour ma charmante voisine !
- je te serre sert ça Isha, et pour vous "charmante voisine", qu’est ce qui vous ferait plaisir ? »

Le fait qu’il m’appelle par mon prénom et me tutoie fait qu’elle ne peut pas vraiment douter sur le fait que je suis du coin. Même si je ne sais pas encore ce que je vais bien pouvoir faire, il est hors de question que je me barre de Burlington tant que je n’aurais pas trouver un moyen d’aider Logan.

Mais pour le moment j’ai un sujet de distraction plus agréable que le barbu, et j’ai déjà oublié que je devais être raisonnable sur les dépenses.

Tant pis. Let’s have fun !

Le sourire franc du jeune homme la fit sourire intérieurement. Allait-il être sa proie? Elle ne savait pas. Il lui fallait du haut niveau, quelque chose qui arrivait au moins à sa cheville. Quelque chose qui pouvait potablement atteindre les premières places sur un podium. Il lui fallait de la bonne came, une marchandise qui en valait le coup. Quelque chose qui en avait dans le crâne, dans le physique. Qui succomberait vite tout en ayant ce charme qui la faisait craquer. Elle planta ses grands yeux bleus dans ceux de l’inconnu tout en mettant son coude sur le bar, le menton dans son poing tatoué.

« Serait-ce une proposition ? Méfie-toi je suis du genre à me montrer très serviable quand on me le demande gentiment »

Et pourtant elle n’allait pas dire « s’il te plaît ». Pour rien au monde. Mais il l’amusait. Il l’amusait vraiment, avec sa bière à la main, penché, les épaules un peu avachi. Il essayait de ne pas prêter attention aux railleries et aux sifflements qui s’ébruitaient derrière le duo. Avalohn ne lâchait pas le regard, avant que son compagnon de beuverie ne hèle le barman.

« Hey, une autre bière pour moi et un verre pour ma charmante voisine !

[color:a00b=#black]- je te serre sert ça Isha, et pour vous "charmante voisine", qu’est ce qui vous ferait plaisir ? »

il n’avait pas froid aux yeux. D’entrée de jeu il prenait les devants ce qui lui fit rattraper quelques points sur ses yeux baladeurs sur ses longues jambes. Elle se releva sur le comptoir, se cambrant vers le serveur avec un sourire malin.

- Ça sera trois shots de tequila et une blonde pour la charmante.

À souvent jouer avec le feu, Avalohn ne se brûlait plus les doigts. Il voulait lui offrir de l’alcool pour la soûler? Elle allait certainement le ruiner. Elle se rassit lentement, ébouriffant ses longs cheveux. Elle croisa ses longues jambes et pivota un peu plus vers son acolyte, ses genoux frottant à ses cuisses. Elle gratta le dessous de son menton avec ses doigts tatoués et aux ongles noirs. Elle lui lança un regard interrogatif.

- Enchantée. Moi c’est Skye, je viens de New-York, Bronx.

Le barman déposa les alcools de la Bronxarde devant elle, avec un clin d’oeil appuyé. Elle lui envoya un baiser dans les airs pour le remercier, saisissant un de ses shots, le levant vers le fameux « Isha ». Elle pencha la tête en faisant ses grands yeux de biches. Elle sala sa main avec un petit rail de sel pour son alcool pur.

- À cette jolie rencontre qui j’espère s’affichera sous une belle lune ce soir.

Elle s’enfila le premier shot, suivit du deuxième et du troisième sans aucune respiration. Elle lécha sans ménagement le dos de sa main avec sa langue, croquant ensuite dans un quartier de citron qu’elle laissa presque fondre dans sa bouche.

- Alors, Honey? Il va falloir me donner un peu de consistance si tu veux que je reste avec mon joli petit cul vissé sur cette chaise. Ok?

La tequila lui montait à la tête doucement, dans une brume douce qui la berçait dans une confiance encore plus grande qu’elle ne l’était lorsqu’Avalohn était sobre.

Outch. Ah oui quand même. Bon bah je sens que le peu de finance que j’ai va y rester et que s’il me reste de quoi me payer au moins une nuit d’hôtel j’aurais du bol vue sa descente. C’est ça le hic quand on préfère une moto a une voiture, c’est plus compliqué de passer une nuit de décembre dans le Vermont sur sa mob que dans sa caisse.

Malgré tout son culot m’amuse. On sent que cette nana a l’habitude de se faire draguer et offrir des verres. Bon de toute façon, je ne suis pas le genre de mec à se coucher avant la fin de la partie, même si je vais devoir taxer les potes pour aller jusqu’au bout, je compte bien voir ses cartes et remporter la mise.

J’ai presque un petit frisson de prédateur quand elle m’effleure la jambe. Skye… un nom étrange, mais quand on s’appelle Isha, on ne devrait pas s’étonner des autres prénoms. Et puis la belle a peut-être juste envie de s’amuser sans avoir à laisser plus qu’un pseudonyme et son parfum dans des draps froissés.

J’arque un sourcil quand je vois la belle brune levée le coude avec dextérité et s’enfiler les hot sans sourcilier. J’espère qu’elle tient la route, car j’ai pas envie de la voir bourrée. En fait je la voudrais en pleine possession de ses moyens pour tout ce que j’ai envie de faire avec elle.

« Alors, Honey? Il va falloir me donner un peu de consistance si tu veux que je reste avec mon joli petit cul vissé sur cette chaise. Ok? »

Comme si j’avais envie qu’elle garde son petit cul vissé sur cette chaise. J’ai plein d’autres idées d’où je voudrais qu’il soit et presque aucune n’inclut de rester ici à picoler. J’aime cette façon presque naturelle de me mettre en défaut, d’essayer de se poser en prédatrice et non en proie. Elle est sure d’elle, sure de son charme, sure que si elle me dégage d’un coup de pied il y en aura dix qui se précipiteront pour lui payer à boire dans l’espoir d’être l’heureux élu de la soirée.

Intriguant mais plutôt amusant. Et tellement pas commun avec les filles du coin. De toute façon il n’y a qu’a voir les regards en coin que les autres nanas lui lancent pour comprendre qu’elles se sentent menacées. Une reine arrive et les princesses s’éclipsent.

Je pressens qu’avec elle il n’y a pas que mes maigres finances que je vais pleurer, je risque d’y laisser des dents. Mais j’aime le jeu, je n’y peux rien, surtout que ce n’est pas tous les jours qu’on m’en propose.

J’ignore les potes un peu lourds qui suivent avec intérêt cet échanges, pariant déjà sur mon futur râteau ou mon triomphe avec cette bombe hors catégorie.

« Et bien ma belle, en admettant que je n’ai pas envie de voir ton p’tit cul autrement que sur cette chaise, avant de te vendre du rêve sur comment pourrait se finir notre soirée, expliques-moi comment une princesse du Bronx est venue se perdre dans le Vermont ? »

Une petite partie de mon cerveau un peu baignée dans l’euphorie du retour, les émotions des retrouvailles pas terribles avec Logan et dans la bière, essaye de m’envoyer un signal que je capte mollement. Bronx…. Les tatouages…. Les Outlaws ont un chapitre là-bas….

Chiotte.

Tout en buvant une gorgée de ma bière je détaille un peu mieux ses tatouages en cherchant un signe que cette nana n’est peut-être pas mon ticket vers le 7e ciel mais plutôt pour m’en prendre plein la tronche.

Le problème avec les gangs, c’est qu’on ne sait jamais vraiment en partir. Même si, pour le coup, ca serait un vrai manque de cul que ça me tombe sur la tronche a peine revenu de mon road trip.

« Et bien ma belle, en admettant que je n’ai pas envie de voir ton p’tit cul autrement que sur cette chaise, avant de te vendre du rêve sur comment pourrait se finir notre soirée, expliques-moi comment une princesse du Bronx est venue se perdre dans le Vermont ? »

Il prenait les rênes en mains, et cela jouait en sa faveur. Isha, tout en buvant une gorgée de sa boisson, détailla ses longs bras pleins d’encre. Sa question était intéressante sur le fait qu’elle débarquait dans le Vermont avec deux trois cartons et des meubles de son ancien appartement. Pourquoi elle était là? Repartir du bon pied? Se donner une deuxième chance? Elle ne le savait même pas elle même. Elle avait juste fermé les yeux sur une carte des Etats-Unis, et avec son index, était tombée malencontreusement dans la petite ville de Burlington.

Elle ne savait pas encore si elle allait prendre ses jambes à son cou ou devenir une petite bobonne bien dans ses baskets. Mais elle n’était pas du genre à battre en retraite ni devenir une pâte qui rentre dans un moule.

Qu’il l’appelle « princesse » lui fit plaisir, et elle minauda encore plus sur son tabouret.

- Eh bien comme tu peux très certainement le constater je suis pas la genre de nana qui vient d’une jolie famille avec un labrador et le balancelle devant la maison. Nan… Je reviens de loin.

Elle prit dans sa main la bouteille de bière pour en prendre une gorgée, s’installant confortablement dans le petit dossier. Elle jouait avec le culot de la bouteille sur le comptoir, se remémorant ses nombreux souvenirs qu’elle avait parfois du mal à exprimer. Mais la tequila lui brouillait un petit peu l’esprit et elle était d’humeur à la parlote.

Avalohn lança un regard en biais à Isha, détaillant son visage. Sa barbe de trois jours lui sciait plutôt bien, ses yeux noisettes aussi, il était potable, réellement potable. Et tout à fait son genre. Elle se pencha vers lui, épaule contre épaule, rapprochant son visage de son nouvel inconnu. Elle lui sourit espièglement.

- Je suis pas le genre de nana que les mamans et les papas veulent pour belle-fille. Je suis tatouée sur des parties que tu n’imagines même pas, j’ai fais des choses assez moches dans ma folle jeunesse et je sais mettre un quelqu’un KO en moins de deux minutes. Alors…

Elle pencha sa tête en faisant une petite moue adorable, battant ses cils comme des ailes de papillons.

- Je suis venue me perdre pour trouver une âme en peine comme toi pour te faire vivre l’aventure de ta vie. Ça claque non?

Elle riait de bon coeur en reprenant sa bière, s’enfilant trois gorgées qui l’anesthésiait. Elle essuya le coin de sa bouche d’un revers de pouce, ne lâchant pas le regard du jeune homme.

- Plus sérieusement, j’ai trouvé un petit boulot de vétérinaire dans un cabinet du coin. Je viens de débarquer depuis environ deux semaines et je ne connais pas grand monde. Ça me change de New-York… J’ai vécu une année un peu bancale, où j’ai vécu chez mon père « adoptif » dans le Michigan. Et toi , Honey, tu me racontes un peu ce que ton mystérieux postérieur fou ici? Tu as l’air du coin. Et ça me plait bien.

Il faut que j’arrête de faire mon parano. Impossible qu’elle soit d’un gang. Et en admettant, rien dans son attitude ne disait qu’elle était là pour une affaire de gang, bien au contraire. Elle a vraiment d’être là pour prendre du bon temps. Je me foutrais des gaffes par moment d’être aussi flippé pour des conneries.

Je m’amuse en l’écoutant. Ouai, c’est vrai qu’elle avait pas le style que la classe moyenne adorerait voir arriver dans la famille, mais je pense que ça peut nous faire un point commun. Quoique, moi, les mamans m’adorent, mais rarement pour leurs filles.

J’aime qu’elle me parle de ses tatouages et je ne dirais pas non à une inspection un peu plus poussée pour m’assurer qu’il y a bien des parties d’elle que je ne suis pas capable de m’imaginer. Mais pour le coup, j’ai un putain de gros doute et ça me laisse un petit sourire victorieux aux lèvres.
Je savoure ma bière en l’écoutant mais c’est autre chose que j’ai vraiment envie de savourer avant la fin de la soirée.

J’aime l’entendre me raconter son histoire, si elle savait par ou je suis passé aussi… avec ses mimiques ca en deviendrait presque mignon de l’imaginer tabasser un type. Une petite guerrière. Les mecs semblent ricaner a cette idée. Ils sont vraiment du coin et ne connaissent que le bar et les bêtises bêtises. La grosse violence du monde, c’est a la télé c’est tout.

Moi je ne m’y trompe pas, même si elle n’a pas cette vulgarité crasse des filles de mon passé, elle dégage une forme de force sauvage féminine. Et puis, elle n’est peut être pas bien épaisse, mais il suffit de regarder ses bras et ses cuisses, du muscle sec. Moi je la crois quand elle dit pouvoir foutre un mec à terre.

Hum… elle aussi serait donc en chasse ? Intéressant…

Une nouvelle arrivante donc en prime. Je tique un peu quand elle parle de son père adoptif. Pendant quelques minutes j’avais réussi à oublier le mien. Heureusement que ma source de diversion semble disposée à se monter curieuse pour m’éviter de me remettre dans ma morosité initiale.

« Disons que je suis de retour dans le coin parce que mon père adoptif avait une merde, quant à mon mystérieux postérieur … »

Je me penche vers son oreille pour éviter que nos « témoins gênants » ne puissent avoir le reste de ma réponse.

« … peut être qu’il est aussi là parce que je pourrais être volontaire pour jouer le rôle de l’âme en peine. Et une petite précision, j’ai vraiment beaucoup d’imaginations, alors je suis prêt à parier tes trois prochain shots et le fait de te servir de guide et de chauffeur pour le reste de la nuit qu’il n’y a pas une partie de ton corps tatouée que je ne saurais pas imaginer. »

Je me recule sur mon siège avec un air de défis dans le regard, conscient que mon amour du jeu me fait certainement griller des étapes.

« Mais avant, qu'est ce qui te ferait plaisir Princesse, rester ici a vider des verres, te remplir le ventre ailleurs, ou te faire une balade a moto, un brin vivifiante, vue la météo, vers la destination de ton choix?»

« Disons que je suis de retour dans le coin parce que mon père adoptif avait une merde, quant à mon mystérieux postérieur … »

Les poils de louve de la jolie Bronxarde s’élevèrent lorsqu’il prononça lui aussi le mot « adoptif ». La partie devenait intéressante. Ils avaient au moins un sujet de conversation lorsqu’ils auraient trop bu. Elle nota ce petit fragment dans le coin de sa tête, le regardant se pencher vers elle, son visage tout proche du sien.

« … peut être qu’il est aussi là parce que je pourrais être volontaire pour jouer le rôle de l’âme en peine. Et une petite précision, j’ai vraiment beaucoup d’imaginations, alors je suis prêt à parier tes trois prochain shots et le fait de te servir de guide et de chauffeur pour le reste de la nuit qu’il n’y a pas une partie de ton corps tatouée que je ne saurais pas imaginer. Mais avant, qu'est ce qui te ferait plaisir Princesse, rester ici a vider des verres, te remplir le ventre ailleurs, ou te faire une balade a moto, un brin vivifiante, vue la météo, vers la destination de ton choix?»[/b]

Il se recula dans son siège avec cet air de défi qu’Avalohn ne connaissait que trop bien. Elle l’ausculta quelques secondes avec des yeux ambitieux avant de lever la main droite et de taper le comptoir de sa paume gauche, attirant l’attention du barman.

- Eh, Chef, ça sera trois shots en plus pour moi. « Isha » veut absolument que je sois saoul pour me ramener chez moi et assure qu’il a une idée de ce qu’il l’attend. Le pauvre chéri.

L’homme eut un rire gras en récupérant les petits verres vides, avant de les remplir tranquillement devant Skye.

- Je te propose qu’on passe un bon moment, tu vas me sortir le grand jeu en me payant tout ce que je veux et en me baratinant surement sur toi, je vais même te laisser mettre tes petites mains dans les poches de mon short pour me peloter mon petit cul, tu vas très certainement me demander si tu peux boire un verre chez moi, puis ensuite on va passer à la partie intéressante où tu vas me lever les jambes en l’air et tu vas découvrir à quel point j’ai un corps de rêve et tu t’en rappelleras encore quand tu seras sénile et incontinent.

Elle saisit le quart de citron dans sa main en tirant Isha contre elle, prenant son épaule de l’autre, faisant couler le jus contre la peau de son cou. Elle lui lança un clin d’oeil avant de s’enfiler les trois shots d’affiler et de plaquer ses lèvres pulpeuses contre lui, léchant délicatement son épiderme avec un très grand soin. Elle caressa doucement de son pouce sa joue gauche, s’appliquant à faire passer la brûlure de l’alcool pur dans sa gorge. Terminé, elle approcha sa bouche de son oreille en souriant.

- Le programme te convient très certainement. Alors mon cher Isha, fais moi découvrir Burlington. Et tu ne seras pas déçu du voyage si j’en fais partis.

Je ne peux qu’adorer cette repartie et ce plan de soirée. Mes finances beaucoup moins. Non seulement le motel va être à oublier, mais en prime je sens que je vais laisser une jolie ardoise qui va me prendre des mois à rembourser. Mais je pressens que ça va en valoir la peine.

En fait y’a pas que l’emballage qui me plait. Et l’idée de voir de plus prêt son petit cul et ses tatouages me fait oublier la merde noire dans laquelle elle va me foutre.

Le sursaut de raison que peut avoir mon cerveau s’évapore quand elle m’attire contre elle, me laisse couler le jus de citron contre mon cou qu’elle lèche savamment en me faisant frissonné d’envie comme jamais.

Oui je vais me ruiner pour cette nana. Ce soir il n’y aura aucune autre…

Elle me chuchote sensuellement :

«Le programme te convient très certainement. Alors mon cher Isha, fais-moi découvrir Burlington. Et tu ne seras pas déçu du voyage si j’en fais partis. »

Bordel comment il ne pourrait pas me plaire, j’aime cette confiance en elle, j’aime qu’elle me fasse sentir comme un ado en manque à ses pieds, et ça me plaira encore plus de réussir à inverser la tendance et que ça soit elle qui soit dans mon état a me dévorer des yeux.

Ce qui est bien avec la tension sexuelle, c’est que ça m’enlève souvent tout sens des réalités.
Dans un mouvement sec je la plaque contre moi, elle ne peut pas ignorer la « force de mes pensées » dans cette position qui me fait me sentir assez à l’étroit dans mon pantalon. J’ai un sourire triomphant sur les lèvres, celui d’un mâle qui vient de trouver une femelle à sa hauteur et qui veut plus que quelques joutes verbales.

Le barman malicieusement fait glisser un autre shot. Ce connard a décidé de participer à ma ruine ou il a imaginé que j’ai gagné à la loterie nationale. En tout cas la demande de Skye que je le paye tous ses caprices n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et il est sacrement prévenant pour le coup.

Avant qu’elle ne réagisse, je siffle le verre et viens, du coin de la langue, laper un peu de jus de citron… je prends sournoisement mon temps et dans cette position c''est d'autant plus de promesses que je compte bien jouer de ma langue bien ailleurs sur son corps.

C’est tout contre elle que je lui murmure.

« Tout ce que tu veux ma princesse, mais je tiens à ce que tu restes parfaitement lucide pour le reste de ta nuit, parce que toi aussi tu vas vivre des instants qui te feront encore frémir quand tu seras en maison de retraite … alors à toi de me dire dans quel ordre tu as envie de passer ta soirée, si tu veux aller onduler ton joli petit corps en boite ou aller tout de suite vérifier si je te baratine ou pas chez toi ? »