Je n’ai pas toujours été la petite perle des courses de voitures illégales que je suis aujourd’hui. Quand j’étais petite, j’étais la petite princesse, celle qui adore être avec ses amis et qui passe son temps à faire les boutiques. Je suis née à New York, il y a trente-cinq ans. J’ai toujours vécu en ville, j’y avais mes amies, notamment ma meilleure amie : Aspen, que j’ai rencontré autour d’un devoir en groupe en classe de biologie. Nous étions au collège et à cette époque, je donnais l’air d’être une petite pimbêche qui donnait plus l’impression d’avoir envie de se maquiller que de disséquer une grenouille. Je tenais cependant à dire pour ma défense que nous étions en 1995 et que j’avais donc 14 ans et elle 15. Nous sommes rapidement devenues les meilleures amies du monde et elle m’a beaucoup aidé à changer. En grandissant, je me suis découverte une passion pour l’écriture et surtout, l’actualité. Alors, pour lier mes deux passions, j’ai décidé de faire une école de journalisme. J’avais vingt ans quand le drame de ma vie me faucha.

11 Septembre 2001. Je me trouvais dans le bureau de ma mère, dans une des deux tours du World Trade Center. J’avais un devoir à faire qui consistait en une interview de la personne que vous admirez le plus. Et chez moi, tout le monde savait que ma mère était une réelle héroïne à mes yeux. Elle travaillait pour une entreprise américaine au 56e étage de la tour Sud. Je n’oublierais jamais cette journée, les attentats et la mort de ma mère. 9h00 était passé quand on entendit que notre tour était frappé à son tour par un avion. L’évacuation avait commencé à la suite du premier attentat contre la tour Nord mais cela prenait du temps. Si bien que lorsque notre tour s’effondra, ni ma mère ni moi n’avions réussi à sortir. Nous nous trouvions au 20e étage quand les étages supérieurs nous tombèrent dessus. Lorsque je repris connaissance, j’étais coincé. Il fallut deux jours pour que les secours me retrouvent. Jamais le corps de ma mère ne fut retrouvé.

A la suite de ce drame, je me lançais à corps perdu dans mes études de journalisme. Je ne voulais pas repenser à ce que j’avais vécu et il est très rare que j’aborde ce sujet avec qui que ce soit. Mais je sombrais petit à petit dans la dépression. Je refusais de parler, j’étais tombé dans un mutisme pathologique qui n’interpellait personne à part Aspen. Mais avec elle, j’arrivais à parler un petit peu. Tout le monde découvrit mon état psychologique à la suite d’une tentative de suicide. J’avais avalé des somnifères et je m’étais tranché les veines dans mon bain. Heureusement, ou plutôt malheureusement à cette époque, mon père me découvrit et appela les secours. Cette tentative me valut de passer trois mois en hôpital psychiatrique où je n’avais le droit à aucune visite, même pas mon père. Je pus finalement sortir avec un psychiatre et des médicaments pour soigner ma dépression.

Le temps est bien passé depuis. Je suis journaliste, je couvre essentiellement l’actualité intérieur au pays, tout ce qui est politique intérieur, catastrophe naturelle et autres évènements hors normes. Je travaille essentiellement avec CNN pour qui j’écris des articles avant de les mettre en scène avec mon cameraman. J’adore mon métier, j’adore passer à la télé pour dire ce qu’il se passe et tenir le citoyen informé. Mais voilà, j’ai une part sombre, un côté que seul Aspen connait et qu’elle ne supporte pas: Je suis une criminelle. Oh, rien de bien méchant, je fais des courses de voitures… En pleine ville et donc illégales. J’adore ça, je possède d’ailleurs ma propre voiture de sport que j’ai payé avec les gains des courses, une lamborghini aventador roadster grise. Un petit bijou tout ce qu’il y a de plus puissant et de plus classe. On me remarque tout de suite quand je débarque avec mon bolide qui est la plus part du temps caché dans le garage de ma maison à Burlington. Aspen déteste que je parle de ça car son fils, mon filleul, adore les courses de voiture. J’ai même promis que je l’emmènerais faire un tour dans ma voiture un de ces jours.