Déjà un mois que j’étais mise à pieds dans le cadre de l’enquête sur le trafic de drogue ayant eu lieu dans la boite de nuit de Monsieur Wilkins. Un mois que je passais mes journées à faire du ménage, à sortir et à promener mon chien. Ce chien, je l’avais depuis plus d’un mois, c’était le chien que j’avais sauvé avec l’aide du jeune homme. Il avait survécu à son abandon et il était réellement adorable avec moi, comme s’il savait ce qu’il me devait. Enfin, je disais ce chien mai c’était une magnifique femelle Husky de Sibérie de quatre ans que j’avais appelé Iskra. Elle était terriblement joueuse et très demandeuse de câlins et de sortie. Si cela avait été difficile au début de la sortir, avec ma mise à pieds, c’était devenu plus facile. Je la sortais facilement une à deux heures dans l’après-midi que cela soit en ville ou autour du lac de la ville. Mais en ce début Décembre, ce n’était pas toujours évident avec la neige. De plus, j’avais tendance à déprimer et à ne pas avoir envie de sortir de chez moi. Je n’en voyais pas l’intérêt. Après tout, mes amis travaillaient la journée et n’avaient pas spécialement envie de sortir le soir alors sortir seule ne m’enchantais guère. Et puis, j’avais encore du mal à croire que Monsieur Wilkins n’ait rien dit quand je lui avais dit que j’étais amoureuse de lui. Et rien que de m’en souvenir, j’avais terriblement mal.
Cet après-midi, j’avais fait une sieste sur mon canapé comme je le faisais souvent depuis un mois. Enfin ça, c’était sans compter sur Iskra qui se mit soudain à aboyer dans la maison, me réveillant en sursaut. Elle vint rapidement me voir avec sa laisse dans la gueule, m’arrachant un petit sourire. « Oui ma belle, on va sortir… » Je n’avais pas spécialement envie de sortir par le froid qu’il faisait mais Iskra en avait envie alors autant faire plaisir à quelqu’un ici. J’enfilais une paire de chaussures chaudes avant de mettre ma veste et mon bonnet. Je fis monter la chienne dans ma voiture, devant comme elle avait désormais l’habitude, direction le lac. Arrivées toutes les deux près de ce dernier, je me garais avant de faire descendre ma chienne. Elle marchait sans sa laisse, ne s’éloignant que très peu de moi mais j’avais toujours sa laisse à la main au cas où nous croiserions un autre chien. D’ailleurs, cela ne tarda pas à arriver. Un chien se promenait et semblait vouloir faire copain-copine avec Iskra. Je cherchais du regard s’il y avait un maître dans le coin, caressant doucement la tête du chien.

Un mois que Rider avait vécu l'humiliation de sa vie. Sa boite s'en était remise, du moins en partie mais la réputation en avait pris un coup, la fréquentation avait largement descendu pendant un temps mais comme le trafic de drogue avait cessé à l'intérieur certaines personnes y étaient revenu et cela avait entrainé le retour de certaines autres. Rider avait fait augmenter le nombre de videurs et se permettait de faire ouvrir les casiers une fois par semaine sans jamais donner la date à l'avance, histoire que tout ceci ne serve pas à rien. Il avait assez mal vécu ce qui s'était passé, sa fierté en avait pris un coup et ça lui avait fait mal. Mais jamais il n'avait réellement réussit à oublier l'agent Carpenter. Il ne l'avait pas revu ni par hasard ni même volontairement tout simplement parce qu'elle avait été retiré de l'affaire. Donc Rider avait pensé qu'il avait mal compris ce qu'elle avait dit ce fameux, ses paroles ayant été déformé par l'émotion, la colère parce que s'il l'avait compris elle ne l'aurait pas abandonné comme ça, elle aurait cherché à le revoir c'était forcé.
Rider avait eu des ennuis à cause de son geste, mais avait réussit à trouver une solution avec l'aide de son avocat, ayant été lui même blessé en donnant ce coup, ils avaient fini par trouver un arrangement. Rider avait du supporter une atèle durant quelques jours voir un peu plus mais maintenant ça allait à peu près bien. Son doigt bougeait normalement et n'était plus vraiment douloureux.

Et cet après midi Rider avait décidé de sortir prendre l'air, même s'il ne faisait pas chaud, cela ferait du bien et à Rider et à son chien. D'ailleurs, ça faisait un moment qu'il n'avait pas pris la voiture pour aller se balader un peu plus loin, dans des endroits plus calme moins fréquenté. Rider s'était donc habillé chaudement et avait mis comme à son habitude un bandana autour du cou de son chien parce qu'il trouvait ça cool et qu'il aimait bien le voir comme ça. Son chien était adorable, tacheté marron noir et blanc, il était très beau et Rider en était fier. Il ne l'avait pas acheté mais adopté alors qu'il avait cinq mois. Rapidement ils étaient devenu complice et même si Rider n'était pas souvent là la nuit, le chien était toujours extrêmement calme et silencieux.

Rider se baladait donc tranquillement avec son chien à ses côtés sans avoir à le tenir en laisse, parce qu'en général il était très attentif et restait près de Rider. Seulement Rider reçu un coup de téléphone et retira ses gants pour répondre et pendant qu'il parlait avec son interlocuteur, le chien prit un peu d'avance sur la marche de Rider et du coup, au bout de quelques minutes Rider ne voyait plus son chien et pressa un peu le pas. Quand enfin il l'aperçu il lui dit simplement

"- Hé Banjo qu'est ce que tu fou ?"

Et remarqua qu'il n'était pas seul mais en compagnie d'une personne et d'un autre chien. Espérant que le chien ne posait pas de problème, il écourta sa conversation au téléphone et s'excusa d'avance auprès de la personne tout en continuant à se rapprocher.

"- J'espère qu'il ne vous a pas ennuyé."

Si je n’avais pas cherché à revoir le jeune propriétaire de la boite de nuit, c’était uniquement à cause de ma fierté blessée. J’avais encore du mal à supporter de m’être pris un vent concernant la révélation de mes sentiments et c’était la seule raison qui avait fait que je n’avais pas cherché à le revoir. En même temps, je ne me voyais pas débarquer à la boite de nuit après le bordel que mon équipe y avait mis et je ne sortais pas suffisamment pour le rencontrer complètement par hasard. Et en même temps, je n’étais pas totalement certaine que j’avais envie de revoir le jeune homme. Il avait eu des mots certes logiques mais dur quand même en disant que je m’étais fichue de lui. Heureusement qu’Iskra était là pour me remonter le moral. D’ailleurs, ma chienne voulait sortir faire un tour et j’acceptais avec plaisir mais un peu de réticence quand même. Je serais bien resté coucher sans rien faire toute mon après-midi mais j’avais un impératif: sortir ma demoiselle. Je me préparais pour sortir avant de prendre la voiture, direction le lac. C’était le lieu de balade préféré d’Iskra et je savais qu’elle était toujours contente quand on en revenait. Au moins une qui revenait contente d’une sortie. Il en fallait au moins une et tant mieux si c’était le chien. Je ne considérais pas que j’aie le droit à être contente après le bordel que j’avais mis dans la vie de Monsieur Wilkins. J’avais des nouvelles de sa boite de nuit, elle se remettait doucement du bordel que nous y avions mis et j’étais quand même un peu contente de voir qu’elle n’avait pas coulé à cause de moi, je m’en serais trop voulu. Alors que nous marchions toutes les deux, un autre chien s’approcha et je ne pus m’empêcher de sourire. C’était un très beau chien et il semblait réellement gentil et bien dressé. Tout en lui caressant la tête, je cherchais du coin de l’œil si son propriétaire n’était pas dans le coin. « Bah alors mon tout beau, t’es tout seul? » Je m’accroupis à ses côtés pendant qu’il jouait un peu avec Iskra, le caressant doucement. Des bruits de pas se firent soudain entendre et je souris en entendant le nom que le chien portait. Banjo, un nom amusant et original. Je me redressais quand le propriétaire ajouta qu’il espérait qu’il ne nous avait pas dérangés. Je me tournais en direction du jeune homme et le sourire qui s’était affiché sur mon visage se figea quand je vis qu’il s’agissait de Monsieur Wilkins. Moi qui disais justement que je ne l’avais pas croisé, voilà que le destin le remettait sur ma route. Je baissais la tête en me mordant doucement l’intérieur des joues. Je ne savais pas réellement comment réagir face à lui. Je me rendais compte que ne pas le croiser m’avait manqué. Je redressais cependant la tête en évitant de poser mon regard sur lui, pas franchement à l’aise. « Non, rassurez-vous, aucun soucis. Allez viens Iskra… » Je glissais la laisse au collier de ma chienne, ne voulant pas déranger le jeune home pendant sa promenade.

Rider fit son possible pour rattraper le chien et s'excuser auprès de la personne qui était là avec son propre chien. Banjo est gentil mais il est parfois pot de colle avec les autres chiens et Rider sait que tout le monde n'apprécie qu'on vienne l'embêter surtout que parfois leur propre chien n'est pas spécialement amical avec d'autre, donc le fait que l'un des deux se fasse mordre peu être un problème qu'il vaut mieux éviter dans ces cas là. Mais Rider se rend vite compte qu'en réalité il se retrouve en face de miss Carpenter et un léger sourire s'affiche sur son visage malgré la surprise. Il n'aurait jamais pensé la croiser là et encore moins avec un chien. D'ailleurs ce chien Rider le connaissait, du moins le reconnaissait. Il remis lui aussi la laisse à son chien après avoir rangé son téléphone dans la poche de son blouson et ne pu s'empêcher de dire.

"- Elle est belle, elle a l'air en forme. Vous l'avez gardé finalement."

Rider avait attendu des nouvelles de la chienne, mais vu qu'elle n'avait jamais envoyé de sms il s'était dit que le numéro qu'elle lui avait donné était faut. Ne s'attendant pas vraiment à revoir cette chienne en compagnie de l'agent du FBI puis Rider ajouta d'un air désolé.

"- J'ai appris qu'ils vous avaient retiré l'enquête. J'en suis sincèrement navré."

Rider était sincère. Le lendemain quand ils étaient venu l'arrêter parce que l'autre avait porté plainte pour coup et blessure il avait demandé à voir la personne qui se chargeait de l'enquête et on lui avait bien fait comprendre qu'elle n'était plus là, qu'elle ne s'en chargeait plus qu'on l'avait confié à l'un des autres agents présents sur place ce soir là. Rider ne pu donc pas voir le magnifique visage de la jeune femme et encore moins son sourire comme il avait pu le voir la première fois qu'on l'avait arrêté pour l'interroger.

Je ne m’étais pas attendu à tomber sur le jeune homme aujourd’hui ni même lors des journées suivantes. Après tout, je n’avais pas spécialement envie de le revoir après ce qu’il c’était passé il y a un mois et j’avais dans l’idée que c’était le cas pour lui aussi. Je compris rapidement que le chien qui venait d’arriver était le sien et j’eus un petit temps d’arrêt. Ce n’était pas le chien que j’avais vu la dernière fois, quand il m’avait aidé à sauver Iskra. Peut-être que l’un des deux ne lui appartenait pas et qu’il le promenait pour rendre service à un ami. Et j’avais dans l’idée que Banjo était à lui, une intuition. Heureusement, Monsieur Wilkins se concentra sur la chienne qui avait repris du poil de la bête et j’eus un faible sourire. Je ne m’étais pas vu l’abandonner chez le vétérinaire puis la laisser aller dans un refuge alors je l’avais prise chez moi et bien m’en faisais vu que j’étais désormais condamné à rester chez moi pour une durée encore indéterminée. « Oui, je l’ai gardé. » J’avais certes promis de donner des nouvelles au jeune homme mais après l’épisode de la boite de nuit, j’avais pensé qu’il était mieux pour moi de faire profil bas. Et puis, je n’avais pas eu spécialement envie de discuter avec le jeune homme, même par sms. En tout cas, il en avait maintenant des nouvelles, c’était mieux que rien du tout. Il ajouta qu’il avait appris pour ma mise à pieds et je ne pus que grimacer quand il ajouta qu’il était désolé. Je me contenais de hausser les épaules tout en fixant Iskra. « J’en doute un petit peu mais merci quand même… » Il ne pouvait pas m’en vouloir pour cela. Après tout, il avait quand même dit haut et fort qu’il pensait que je m’étais fichue de lui alors j’avais parfaitement le droit de penser qu’il n’était pas sincère. Mais une chose était certaine, je ne pouvais pas rester là. Il fallait que je m’éloigne alors je fis quelques pas en arrières avant de me retourner, prête à partir. Et pourtant, j’aurais tout donné pour rester auprès du jeune homme mais sa proximité était trop douloureuse car elle me rappelait ce qu’il c’était passé dans son bureau après que je lui aie enlevé les menottes. Et la blessure était encore fraiche et toujours douloureuse.

Rider ne s'attendait pas à tomber sur la jeune femme en faisant cette balade avec son chien au bord du lac. Il n'y venait pas souvent mais ça lui arrivait tout de même de temps en temps, juste que ce n'était jamais à la même heure puisque Rider avait une vie assez décalée par rapport aux autres personnes. Mais il s'attendait encore moins à ce qu'elle mette en doute sa parole. C'est d'ailleurs pour cela qu'il mit un temps avant de lui répondre et de réagir ne comprenant pas vraiment ce qu'elle venait de dire et surtout pourquoi elle ne semblait pas le croire. Il n'y avait pourtant rien dans son comportement ou son attitude qui montrait qu'il mentait ou qu'il n'était pas sincère. C'était dingue quand même. Et quand il s'apprêta à répondre elle fit quelques pas en arrière laissant penser qu'elle parait. Rider se permit malgré tout de lui dire sans ménagement non plus étant donné qu'elle mettait en doute sa parole.

"- Et bien moi aussi je doute que ce que vous avez dit l'autre fois soit sincère, lorsque vous avez quitté mon bureau."

Et paf c'était dit. Après tout c'était vrai, si elle avait été sincère elle aurait cherché à le contacter, étant donné qu'elle lui avait filé un mauvais numéro de portable c'était à elle de faire un pas vers lui et non lui, puisque de toute façon il avait essayé en lui envoyant son numéro mais n'avait jamais eu de réponse. Donc, Rider doutait réellement avoir bien compris ce qu'elle avait pu dire et avec le recul regrettait de lui avoir dit ça, parce que s'il avait mal compris ils allaient se brouiller pour rien ou alors elle n'allait rien comprendre de ce qu'il venait de dire.

Comment voulait-il que je le crois sincère alors qu’il m’avait lancé des horreurs au visage pendant l’arrestation de son employé et celle du trafiquant… Il avait quand même été jusqu’à dire que je m’étais fichue de lui, sous-entendant certainement que tout ce que j’avais fait était pour mon enquête. Et pourtant, jamais je n’avais eu cette idée de l’utiliser pour arrêter plus rapidement les responsables du trafic de drogue. Et ça, je ne pouvais pas l’accepter. Je pouvais me vanter d’être une personne intègre et que l’on remette ainsi en cause la personne que je pouvais être avait beaucoup de mal à passer. Je m’apprêtais à partir, tournant doucement le dos à Monsieur Wilkins quand il reprit la parole. Je me pris ses mots en plein visage, comme si l’on venait de me donner une gifle. Et cela faisait franchement mal. Comme s’il faisait tourner le couteau que son indifférence d’il y a un mois avait planté dans mon cœur. Tournant toujours le dos au jeune homme, j’essayais de ne pas craquer. Cela m’apprendra à tomber amoureuse d’un suspect. Reprenant le contrôle de mes émotions, je me tournais à nouveau en direction de Monsieur Wilkins, essayant de garder un visage inexpressif alors que j’avais une furieuse envie de pleurer. S’il lui fallait une preuve pour me croire, je savais exactement laquelle lui donner. Je me rapprochais donc de lui avant de glisser ma main libre dans sa nuque, le forçant doucement à baisser la tête. Sans même lui laisser le temps de réagir, je posais mes lèvres sur les siennes. Le baiser dura quelques secondes avant que je ne me recule à nouveau. Incapable de parler, les mâchoires serrées et les yeux pleins de larmes, je lui tournais à nouveau le dos et commençais à m’éloigner. Maintenant, la balle était dans son camp. Il pouvait me croire et auquel cas, il chercherait peut-être à me rattraper. Soit il ne me croyait toujours pas et je venais tout simplement de me ridiculiser un petit peu plus. Je n’aurais pas dû être dans un tel état et pourtant, je n’arrivais pas à empêcher les larmes de couler sur mes joues. Je me sentais tellement idiote, tellement ridicule d’avoir fait une telle chose.

En réalité Rider était tout de même un peu vexé qu'elle ne le croit pas sincère. Après tout il l'avait toujours été lui, jamais il ne s'était joué d'elle ou n'avait fait semblant. Quand il se montrait gentil c'était réel, quand il s'inquiétait pour elle c'était réel, quand il était en colère contre elle c'était réel. Et quand il avait dit ce qu'il avait dit ce soir là c'était sous le coup de la colère et parce qu'il pensait vraiment qu'elle c'était foutu de lui. Et d'ailleurs, si elle en reparlait, il lui dirait qu'il le pensait vraiment qu'elle avait fait tout ça uniquement pour son travail, pour cette stupide enquête. Mais il commença d'abord pour lui rappeler que lui non plus ne croyait pas ce qu'elle avait dit ce fameux soir en sortant de son bureau. Parce que dans son attitude tout démontrait le contraire, donc ça semblait tellement irréel de dire un truc pareil qu'il ne pouvait pas le croire. S'il lui avait dit lui qu'il avait des sentiments pour elle, qu'il avait eu le coup de foudre pour elle suite à ça il n'aurait pas fait l'autruche et aurait tenté quelque chose, pas forcément le jour même, mais il ne serait pas rester là à attendre on ne sait quoi. Bien sur elle n'était pas dans sa tête et lui n'était pas dans la sienne, il aurait peu être fallu parce qu'ils s'embrouillaient réellement pour rien. Tous les deux pensaient la même chose, tous les deux étaient attirés par l'autre et tous les deux semblaient avoir peur du rejet, c'était tout de même idiot. Mais ça pouvait se comprendre après tout, après cette enquête et tout ce qui s'était passé ce n'était pas des plus évident.

Rider fut véritablement surpris quand elle fit demi tour et qu'elle se dirigea vers lui. S'approchant en silence, craignant le pire. Il l'imaginait déjà lui collant une énorme baffe avant de lui crier dessus pour lui dire qu'il n'était qu'un idiot, ou tout autre mot du même genre. Sous l'effet de surprise il se laissa faire et lorsqu'elle posa ses lèvres sur les siennes tout son corps se mit à frissonner sous ce contact et son coeur fit un bond monumental dans sa poitrine manquant de l'étouffer. Puis elle recula, et là Rider se sentit comme abandonné. Ce qu'il venait de se passer avait été super agréable et Rider restait sur sa fin là, mais il vit la jeune femme se retourner à nouveau et se mettre à marcher. Non mais qu'est ce qu'elle faisait là ? elle n'avait pas le droit après ce qu'elle venait de faire elle pouvait pas partir et le laisser là comme un con en plan avec cette sensation en lui. Rider lui cria juste

"- Miss Carpenter !"

Il ne connaissait même pas son prénom mais cela ne l'empêcha pas d'accélérer le pas et de venir à sa hauteur, glissant sa main contre celle de la jeune femme puis la serrant pour la retenir, espérant qu'elle ne lui glisserait pas entre les doigts justement.

"- Je ne connais même pas votre prénom."

Peu être qu'elle s'arrêterait et lui ferait face au moins le temps de répondre à sa question. C'est vrai quoi elle savait tout de lui et lui ignorait même son prénom.

Peut-être que si j’avais cherché à le revoir, si je ne m’étais pas muré dans le silence, il m’aurait cru. Mais j’avais tellement peur d’être rejetée que je n’avais rien fait. Déjà parce que l’indifférence du jeune homme le soir où je le lui avais dit faisait toujours mal et je ne voulais pas rajouter de l’huile sur le feu, d’autant qu’il avait semblé m’en vouloir. Et pourtant, je m’étais pris un blâme pour lui, pour lui faire comprendre que ce que j’avais dit était sincère. Je l’avais empêché de passer une nuit dans les locaux du FBI pour coups et blessures mais apparemment, cela n’avait pas suffi. Si seulement les choses avaient été plus simples, s’il n’y avait pas eu cette enquête et si nous nous étions rencontrés dans des circonstances différentes, peut-être que tout aurait été plus simple. Alors, je ne pus que lui montrer que je ne lui avais pas menti, que je pensais véritablement ce que je lui avais dit en quittant son bureau. Retournant donc près de lui, je glissais une de mes mains dans sa nuque avant de poser mes lèvres sur les siennes. Une douce chaleur s’empara de moi alors que mon cœur se mettait à battre plus fort. C’était un contact terriblement plaisant mais je savais que je devais y mettre fin. Le rejet serait encore plus douloureux et je préférais me rejeter moi-même que de laisser le jeune homme me jeter. Je m’éloignais donc, laissant les larmes couler sur mes joues. Cependant, je ne m’étais pas attendu à ce que Monsieur Wilkins cherche à me retenir. Je sentis sa main se glisser contre la mienne avant que ses doigts ne se referment sur la mienne. Je me demandais bien pourquoi il m’avait suivi, peut-être pour me faire comprendre qu’une telle chose ne devait pas se reproduire. Il ajouta alors qu’il ne connaissait pas mon prénom et je me tournais légèrement vers lui, essayant de cacher mes larmes. « Aiden… Je m’appelle Aiden. » C’était un prénom que ma mère avait choisi en souvenir de ce beau professeur de surf qu’elle avait rencontré et dont elle était tombée enceinte. C’était le deuxième prénom de mon père, un prénom purement masculin. Mais je l’aimais beaucoup, c’était la seule chose qu’il me restait de ma mère. Je me détournais à nouveau, ne cherchant pas à libérer ma main pour autant. « Monsieur Wilkins… Rejetez-moi si vous voulez mais faites le vite. Ne rendez pas les choses plus douloureuses… » Après tout, s’il voulait le faire, pourquoi me demander mon prénom…

Rider fut soulagé qu'elle ne cherche pas à fuir et encore moins à le repousser, après tout c'était elle qui avait commencé alors le repousser le vexerait vraiment et ne lui donnerait pas envie de le retenir, du moins pas plus que ça. Elle se tourna et il fut un peu peiner de voir qu'elle semblait très triste, c'était peu être le froid mais bon Rider voyait bien que son regard était mouillé. Il avait toujours autant de mal à comprendre la jeune femme. Certes, ce n'était pas facile de la suivre mais il n'était pas là pour la comprendre, mais pour l'empêcher de partir là maintenant. Il fut surpris quand elle lui donna son prénom. Etrange prénom, un peu masculin quand même mais pour une personne avec un aussi bel accent que le sien n'importe quel prénom aurait convenu. Il lui fit un léger sourire en guise de réponse, laissant son prénom raisonner dans sa tête. - Aiden Carpenter- ça sonnait quand même mieux que Miss Carpenter non ? Et c'est à ce moment là que Rider entendit ce qu'elle ajouta et fronça les sourcils. Etonné qu'elle dise une chose pareil. S'il lui tenait la main ce n'était pas pour la jeter, il aurait simplement attrapé sa veste si c'était ce qu'il avait voulu et non sa main.
Rider n'était pas vraiment le genre de type à aimer qu'on le presse, alors ce n'était pas facile pour lui non plus de réagir.

"- Très bien

Elle voulait qu'il se presse mais bon lui préférait prendre son temps alors ce n'était pas évident.

"- Vous avez le droit de m'appeler Rider vous savez, tout comme je pense vous appeler Aiden maintenant que je le connais. Aiden.... vous embrassez merveilleusement bien."

Et il planta son regard dans le sien tout en lui faisant un léger sourire, lâchant sa main puisque son autre main tenait la laisse de son chien et vint la glisser au coin de l'oeil de la jeune femme, faisant disparaitre cette vilaine larme qui ne semblait pas vouloir couler mais rester là jusqu'à ce qu'elle gel avec le froid extérieur. Puis il ferma le poing et vint caresser délicatement la joue de la jeune femme avec celui-ci avant de finalement y poser son pouce ouvrant à nouveau sa main alors que son visage se rapprochait du sien et qu'il lui murmura.

"- Je n'ai aucune envie de vous rejeter..."

Et ses lèvres finirent par se poser sur celles de la jeune femme, lui donnant à son tour un baiser, lui montrant par la même occasion qu'il était sincère et qu'il ne la retenait pas pour le jeter ensuite comme elle le pensait juste avant.

"- Je veux vous revoir, je vous l'ai dit déjà."

C'est ce qu'il murmura à nouveau lorsque le baiser pris fin et bien sur il parlait de l'autre fois il y a un moment déjà quand il lui avait fait savoir qu'il avait envie de la revoir et qu'elle lui avait confirmé que ce n'était pas une bonne idée.

Qu’il n’était pas facile de garder contenance quand vous vous attendez à être rejeté alors que vous avez ouvert votre cœur plus encore que vous ne l’aviez jamais fait. J’avais certes déjà eu des hommes dans ma vie mais aucun dont je ne sois réellement tombée amoureuse comme c’était le cas actuellement. Alors si le jeune homme devait me repousser, autant que cela soit fait rapidement. La douleur serait là mais elle deviendrait supportable avec le temps. Mais il ne semblait pas vouloir se presser, me rendant réellement fébrile. Il reprit la parole, disant que je pouvais Rider si j’en avais envie et que lui comptait bien m’appeler par mon prénom maintenant qu’il le connaissait. C’était assez étrange d’ailleurs de se dire que l’on allait être repoussé par quelqu’un qui allait nous appeler par notre prénom. Mais ce qu’il ajouta me rendit encore plus perplexe. Je ne savais pas quoi faire ou dire et je gardais donc le silence, incapable de parler. Je n’osais pas m’imaginer qu’il n’allait pas me repousser parce que cette information ne voulait pas s’imprimer dans mon cerveau. Après tout, je le méritais quand même, après ce qu’il c’était passé il y a un mois… La main du jeune homme se glissa sur ma joue, essuyant une larme qui restait accroché au coin de mon œil. Je fermais un court instant les yeux, savourant ce contact avant de les rouvrir en sentant le visage de Rider près du mien. Je crus avoir mal entendu quand il ajouta qu’il ne comptait pas me repousser. Devais-je le croire? Apparemment oui car rapidement après, je sentis ses lèvres sur les miennes. Je dus m’accrocher à sa veste pour ne pas tomber, mes jambes ayant du mal à me soutenir. C’était incroyable qu’un simple baiser me mette dans cet état de fébrilité. Le baiser prit finalement fin et je l’écoutais me rappeler qu’il avait envie de me revoir. Il était vrai qu’il me l’avait dit. « Mais je pensais qu’avec ce qu’il c’était passé il y a un mois… Que vous préfèreriez ne plus entendre parler de moi… » Cela expliquait également que je n’avais jamais cherché à le revoir même si je lui avais avoué être amoureuse de lui. J’étais perdue, ne sachant pas quoi faire. Alors, je me raccrochais à la seule pensée cohérente qui me venait actuellement. « Je dois toujours vous remercier d’ailleurs, pour m’avoir aidé avec Iskra… » Moi non plus, je n’avais pas oublié ce que je lui avais dit, même si je n’avais pas tenu ma promesse de lui donner des nouvelles du chien qu’il m’avait aidé à sauver. Je m’en voulais d’ailleurs de ne pas avoir tenu ma promesse parce que cela ne me ressemblait pas.

Rider n'avait plus ses gants puisqu'il les avait retiré un peu plus tôt pour répondre au téléphone et il avait un peu peur de geler la jeune femme en touchant directement sa peau avec sa main c'est donc pour ça qu'au début il ne la toucha que du revers de sa main, osant ensuite le faire avec son pouce et sa paume. Ce contact avec les lèvres de la jeune femme était plus que doux et Rider appréciait réellement d'avoir osé y revenir ne sachant pas vraiment si c'était aussi ce qu'elle désirait. Mais une chose était sur, c'était agréable, doux, et Rider ressentit exactement les même sensations que tout à l'heure, pas de quoi avoir peur, juste de quoi en redemander encore. Sauf qu'il savait qu'il ne pouvait pas, pas sans qu'elle lui ait donné son autorisation. Là, il ne venait que répondre à ce qu'elle avait elle même fait tout à l'heure et Rider savait maintenant qu'il avait envie de l'embrasser à nouveau. Il voulait la voir, la revoir, apprendre à la connaitre encore puisqu'en réalité il ne savait rien d'elle. Il venait tout juste de connaitre son prénom alors qu'elle connaissait le sien depuis des semaines déjà.

"- J'aurai préféré oui, mais il y a des choses qu'on ne contrôle pas..."

Et Rider ne rajouta rien parce que ça aurait été trop long à raconter et puis elle allait se moquer de lui, parce que le coup du coup de foudre elle aussi devait trouver ça très niais et enfantin.
Il eut un léger sourire à ce qu'elle ajouta.

"- Alors invitez moi, à diner, à prendre un verre.. ce que vous voulez et quand vous voulez."

Rider retira doucement sa main du visage de la jeune femme pour venir attraper la main qu'elle avait posé sur sa veste pour s'y accrocher et entreprit de la retirer afin de pouvoir la prendre dans la sienne. Il avait cette envie qu'il était incapable de contrôler, celle de prendre sa main et de la tenir jusqu'à ce qu'ils se séparent pour partir chacun de leur côté. C'était un truc tout con, tenir la main d'une femme tout en promenant son chien, mais ça lui plaisait. Cette idée lui plaisait. Et il ne voulait pas qu'elle s'enfuit cette fois-ci.

Le contact de la main froide de Rider sur ma joue me faisait du bien. Beaucoup vous diront que ce n’est pas agréable et c’était vrai mais personnellement, cela ne me posait aucun souci. Je n’avais pas facilement froid alors il allait falloir plus qu’une main froide sur ma joue pour me glacer. Ce contact était agréable et très apaisant, il fallait dire les choses comme elles étaient. Mais ce n’était rien comparé à la sensation des lèvres du jeune homme contre les miennes. Moi qui m’était attendu à être repoussée, j’étais très agréablement surprise. Si bien que mes jambes furent comme coupées et que je dus me maintenir au jeune homme pour éviter de tomber. Quand le baiser prit fin, je lui fis part de ce que je pouvais penser, toujours étonné qu’il m’ait embrassé en retour. Je n’avais jamais réellement cru au coup de foudre, ne l’ayant jamais vécu, mais je commençais doucement à prendre conscience de ce qu’il se passait. J’eus cependant un petit sourire quand Rider ajouta qu’il y avait parfois des choses que l’on ne contrôlait pas. Je me rendais bien compte qu’il avait raison et parfois, ne rien contrôler pouvait à la fois faire peur et être terriblement excitant. Quand il reprit la parole en me proposant de l’inviter, je hochais doucement la tête en souriant toujours. La question été désormais de savoir quand l’invité et où surtout. Dans un restaurant en ville, cela faisait assez informel mais en même temps, je n’aurais jamais le courage de l’invité à venir manger chez moi. Et quand… J’avais peur de passer pour la jeune femme collante si je lui proposais ce soir et en même temps, j’avais très envie de le revoir rapidement. Il m’avait retourné le cerveau comme aucune autre personne n’avait su le faire. « Dites-moi quand vous êtes libre, je m’arrangerais… Ce n’est pas non plus comme si je travaillais… » Je pouvais remercier mon chef de m’avoir mise à pieds pour un certain temps. Après tout, l’enquête n’était pas encore terminée, il fallait encore faire tomber le fournisseur du trafiquant et cela pouvait prendre encore plusieurs semaines. Alors j’étais pour ainsi dire libre tous les soirs, donc autant se caler sur l’emploi du temps du jeune homme en face de moi. Il prit à ce moment-là ma main dans la sienne, me faisant rougir légèrement. Ce n’était pas un contact habituel pour moi mais il n’était pas désagréable. « Et sinon… On pourrait peut-être laisser tomber le vouvoiement… » Après tout, nous venions d’échanger deux baisers et cela me faisait bizarre de toujours lui donner du vous.

Rider ne pouvait pas contrôler le fait qu'il pensait à elle sans arrêt et même si pendant un moment tout ceci c'était calmé il avait du mal à l'oublier. Il y avait toujours un petit détail qui lui faisait penser à elle. Son bureau, la piste de danse, un linge au bar quand les employés faisaient la vaisselle et même la baie vitrée. Sans oublier quand plus Rider était retourné plusieurs fois au siège du FBI là où l'enquête se faisait et là-bas quasiment à chaque fois il espérait secrètement croiser la jeune femme, mais rien, malgré qu'il soit au courant qu'on lui avait retiré l'enquête il espérait toujours. Parce que pour lui, dans sa tête on lui avait donné une autre enquête donc qu'elle bossait toujours. Il fut donc un peu surpris quand il l'entendit lui dire que ce n'était pas comme si elle travaillait.

"- Je suis libre quand vous voulez mise à part la nuit. Mais ne vous inquiétez pas ils vont vous mettre sur une autre enquête."

Oui, ça l'ennuyait de savoir ça, lui qui avait juste pensé qu'on lui avait retiré l'enquête pas qu'on lui avait tout retiré.
Rider garda la main de la jeune femme dans la sienne, la relevant juste jusqu'à ses lèvres pour y déposer un baiser, comme l'autre fois mais cette fois-ci dans sa paume. Et il eut un léger sourire à ce qu'elle ajouta ensuite. C'est vrai, ils pouvaient arrêter de ce vouvoyer maintenant quand même, ils n'étaient plus de parfait étrangers. Du moins on ne peut pas dire ça quand ces personnes ont gouter leurs lèvres deux fois de suite.

"- C'est vrai. Tu as raison miss...... Aiden."

Il avait faillit répondre miss Carpenter, histoire d'habitude en faite. Difficile d'oublier ses habitudes, mais le prénom de la jeune femme il n'était pas prêt de l'oublier. Banjo n'arrêtait pas de bouger, allant et venant, entourant et Rider et revenant sur ses pas, espérant que peu être son maitre allait enfin se décider à bouger, parce que mine de rien le chien avait besoin de se dégourdir les jambes lui et les histoires de coeur de son maitre il s'en fichait pas mal à cet instant précis. Rider le rappela à l'ordre en tirant un coup sur sa laisse et le chien se calma.

C’était certainement ce que j’avais le plus de mal à supporter: me retrouver privée de travailler, ne plus être sur une seule affaire parce que j’avais été mise à pieds. Je pouvais le comprendre, je n’avais pas agi convenablement en n’embarquant pas Rider, mais en même temps, je n’arrivais pas à l’accepter. Parce que cela voulait dire qu’un agent m’avait balancé au chef et je n’arrivais pas à y croire. Les agents qui font du zèle et qui rapportait tous les faits et gestes de ses collègues, ce n’était pas acceptable. D’une part pour la confiance et puis on avait un peu l’impression d’être fliqué. Mais pour être honnête, c’était surtout le fait de penser que le jeune homme ne voulait plus me voir qui m’avait fait déprimer pendant un mois. Mais maintenant que je savais qu’il n’en était rien et qu’il avait toujours envie de me revoir, je pouvais dire sans crainte que mon moral était bien remonté. Je pris le temps de la réflexion quand il me donna ses disponibilités en souriant légèrement quand il ajouta qu’on allait rapidement me donner une nouvelle enquête. « On verra bien. Demain midi, ce serait possible? » Je ne travaillais pas et ce n’était pas en soirée donc il y avait de fortes chances pour que cela soit possible mais je préférais demander au jeune homme histoire d’être bien sûr qu’il n’y avait pas de problème pour lui, qu’il n’avait rien de prévu. Je ne pus m’empêcher de frissonner quand Rider déposa un baiser dans la paume de ma main. J’en profitais pour lui proposer d’arrêter le vouvoiement, ce n’était plus vraiment d’actualité avec ce qu’il c’était passé. Sa réponse me fit sourire. Il avait failli m’appeler par mon nom de famille, comme avant. J’allais ajouter quelque chose quand je vis l’état d’agitation dans lequel se trouvait Banjo. Il n’arrêtait pas de bouger, comme s’il avait des fourmis dans les pattes. Iskra restait calme elle mais je sentais qu’elle avait besoin de bouger. Je reportais mon regard sur Rider, gardant mon petit sourire aux lèvres. « Les chiens ont besoin de se promener on dirait. Tu viens? » Cela me faisait bizarre de tutoyer le jeune homme mais ce n’était pas désagréable. Rider avait toujours ma main dans la sienne alors j’attendais qu’il se décide pour bouger. J’aimais le contact de sa main sur la mienne et je ne voulais pas que cela cesse.

Rider était disponible un peu n'importe quand, même s'il aurait préféré qu'elle lui propose une soirée plutôt qu'un midi, mais il ne comptait pas refuser. Tant pis il dormirait moins longtemps et au pire ferait une sieste en fin d'après midi et puis voilà. Ou il pourrait aussi partir plus tôt et laisser la boite être fermée par quelqu'un d'autre mais après ce qui venait d'arriver, l'enquête et cette histoire de drogue il ne préférait pas trop, pour l'instant du moins.

"- Oui, demain midi oui, ce serait possible."

Et tant pis s'il devait se lever plus tôt et moins dormir, après tout son sommeil pouvait attendre, pas la jeune femme. Il serait dommage qu'elle lui file entre les doigts parce qu'il préfère dormir que passer du temps avec elle, surtout qu'au départ c'est lui qui a demandé.

"- A quel endroit ?"

Parce que oui, ça avait son importance malgré tout. Le lieu avait son importance, parce que jouerait aussi sur la tenue. Si elle l'invitait à manger au restaurant ou chez elle ou dans un restaurant style mac do ou autre, ça jouait aussi, donc valait mieux savoir. Mais il est vrai qu'il aurait pu aussi l'appeler plus tard pour lui demander, ça aurait été une excuse pour lui parler un peu ou discuter avec elle via sms. Rider n'y pensa qu'après, tant pis, il trouverait une autre raison valable pour faire ça.
Puis il accepta d'arrêter de se vouvoyer mais faillit malgré tout l'appeler comme il en avait l'habitude et cela le fit sourire, tandis que son chien lui lui faisait savoir qu'il avait envie de bouger.

"- Oui. Je viens."

Rider était d'accord avec ce qu'elle lui dit, et garda sa main dans la sienne tout en se mettant à avancer, suivant Aiden et marchant à ses côtés. Et Banjo semblait plus que content que Rider se soit remis en marche parce qu'il gambadait s'arrêtant de temps en temps pour regarder son maitre et reprendre ensuite son petit bonhomme de chemin, l'air satisfait.

J’aurais de même préféré la soirée mais je savais que le jeune homme était pas mal pris avec sa boite de nuit alors je ne voulais pas l’obligé à passer du temps avec moi au détriment de son entreprise. Et puis, nous aurions certainement l’occasion de nous revoir. Mais j’espérais sincèrement que le jeune homme n’allait pas remettre en cause ses plans de la journée pour passer du temps avec moi. J’eus un petit sourire quand il me répondit que c’était bon pour lui avant de hausser les épaules. « J’aurais préféré en soirée mais avec ta boite de nuit, ça risque de ne pas être évident. » Il me demanda ensuite où nous pourrions aller et j’eus un blanc. Je ne me voyais pas l’inviter dans un fastfood, ce n’était pas assez bien au regard de l’aide qu’il m’avait apporté mais en même temps, les restaurants faisaient trop pompeux, j’aurais préféré quelque chose de simple. La seule solution, c’était de l’inviter chez moi mais j’avais peur que le jeune homme n’apprécie pas cette idée. Tant pis, il fallait que je tente le coup. « Je suis bonne cuisinière alors pourquoi pas chez moi? » J’espérais qu’il allait répondre qu’il était d’accord parce que je ne savais pas où aller sinon. Mais je remarquais rapidement que le chien du jeune homme avait envie de se dégourdir les pattes, ce qui devait certainement être le cas pour la mienne, même si elle restait stoïque à mes pieds. On reprit donc notre marche et Rider garda ma main dans la sienne, me faisant sourire. Je me sentais bien à marcher ainsi en compagnie du jeune homme, à marcher ainsi main dans la main. Cela ne m’était jamais arrivé avant et je découvrais que c’était bien agréable. Me penchant, je libérais Iskra de sa laisse, lui permettant de marcher à son rythme et de se balader plus librement que prise par la laisse. Je jetais de temps en temps un regard sur le jeune homme, gardant mon petit sourire à mes lèvres. « Comment ça se passe à la boite? Notre visite n’a pas trop bouleversé les choses? Et ta main d’ailleurs? J’ai appris que ton ancien employé avait osé porter plainte… » J’espérais que non, je me sentirais réellement trop coupable si c’était le cas. Je n’avais que peu de nouvelles par mes collègues. Ils n’avaient pas trop le droit de me parler de ce qu’il se passait pendant l’enquête. Mais j’avais quand même appris que l’employé poursuivit pour trafic de drogue avait porté plainte contre Rider pour coups et blessures. Les gens n’ont décidément pas de culot.

En fait Rider se fichait un peu de savoir où cela se passerait, juste qu'il avait besoin de le savoir afin d'adapter sa tenue à l'endroit, parce qu'il n'irait pas dans un restaurant en tenue trop décontracté et inversement si c'était quelque chose de plus habituel. Et il fut surpris de l'entendre parler de chez elle. Pas qu'il n'en avait pas envie juste qu'il n'aurait jamais pensé qu'elle le ferait directement chez elle, préférant sans doute un endroit un peu plus neutre ou plus formel. Mais en même temps ça lui faisait plaisir, il pourrait découvrir un peu plus la jeune femme en entrant dans son univers, chose qu'il n'avait jamais eu l'occasion de faire alors qu'elle si en partie avec sa boite. Bien sur elle ne connaissait pas le loft de Rider, là où il vivait réellement mais le bureau de Rider était malgré tout à son image, donc elle en connaissait plus de lui que lui d'elle.

"- Oui, pourquoi pas. J'apporte le vin ? le dessert ? qu'est ce que tu préfères ?"

Rider se voyait très mal arriver les mains vides, là c'est clair et peu être qu'il serait plus facile d'apporter quelque chose en rapport avec le repas, parce qu'apporter des fleurs ce n'était pas encore dans ses habitudes et puis il ne la connaissait pas encore assez pour ça. Et si elle était bonne cuisinière il ne voulait pas non plus la privée de préparer un bon dessert si elle excellait dans quelque chose en particulier.

La balade repris ensuite et Rider garda son chien en laisse, préférant laisser Aiden libérer le sien et donc qu'il n'y en ait qu'un parce que pour le moment ils ne se connaissaient pas assez, en parlant des chiens bien entendu. Les laisser les deux en liberté c'était prendre un risque malgré tout. Se balader comme ça main dans la main c'était plaisant. Rider ne se souvenait plus vraiment de quand datait la dernière fois que ça lui était arrivé. Sans doute quand il était à la fac, quand il avait découvert certaines petites choses, mais ça datait malgré tout d'un bon moment. Et puis Aiden s'adressa à nouveau à lui et il l'écouta attentivement afin de pouvoir lui répondre. Elle s'intéressait à sa boite et à lui, puisqu'elle apparemment elle avait malgré tout entendu des choses à son sujet, donc ça voulait dire qu'elle l'avait suivit de loin malgré qu'elle ait été retiré de l'affaire. Rider haussa légèrement les épaules avant de répondre.

"- Ca va. C'est encore compliqué mais ça va, ça aurait pu être pire. Et ma main ça va, je me suis remis de mon entorse, de toute façon c'était ma faute si je me suis fait mal, j'ai agis sous le coup de la colère et j'ai un peu perdu pieds."

Bon et bien au moins Rider semblait être totalement conscient de ses erreurs, d'ailleurs il avait conscience aussi qu'il lui avait parlé comme il l'avait fait uniquement parce qu'il était en colère et vexé et qu'il n'aurait sans doute pas utilisé les même mots si elle n'avait pas agit ainsi ce soir là.

"- Oui il a porté plainte et c'est pour ça qu'ils m'ont à nouveau arrêté et que j'ai su qu'on t'avais retiré l'affaire. Mais on a trouvé un accord avec nos avocats, donc ça va. je m'en sors assez bien."

Et Rider fit une légère moue tout en regardant où il mettait les pieds parce qu'il venait de manquer de glisser.

"- Au fait je voulais te dire.. j'y ai été un peu fort ce soir là aussi avec toi, à propos de ce que je t'ai dit, mais j'étais en colère, cette boite c'est toute ma vie. J'espère que tu ne m'en veux pas trop."

Du moins jusqu'à présent, parce que Rider pourrait bien trouver un tout autre intérêt à l'avenir surtout si entre eux ça fonctionne. Mais ils en sont loin encore, donc pour l'instant la boite ça reste toute sa vie.

Je fus contente quand le jeune homme accepta de venir diner chez moi demain midi. J’avais un temps craint qu’il ne refuse mais il avait accepté, me demandant si je voulais qu’il ramène le vin ou le dessert. J’étais certes une bonne cuisinière mais les desserts me donnaient toujours du fil à retordre. « Un dessert, ce sera parfait. » Je pouvais comprendre qu’arriver les mains vides pouvait lui poser problème alors je n’avais pas cherché à le faire changer d‘avis. Il y avait des personnes comme ça qui avait besoin d’apporter quelque chose, surtout quand il mangeait chez une autre personne. Mais personnellement, il aurait pu ne rien emmener, cela m’aurait satisfaite. Je me fichais bien du reste, tout ce que je voulais, c’était la compagnie de Rider. Tout en continuant à marcher, je lui posais des questions sur la boite de nuit et sur lui, voulant me renseigner sur ce que j’avais loupé en un mois de temps, même si j’avais eu quelques informations. Je fus contente d’apprendre que sa boite se portait bien même si l’intervention du FBI avait bouleversé un peu les choses. Par contre, je me sentis coupable d’apprendre qu’il avait été blessé à la main. Même si ce n’était qu’une entorse, j’aurais dû être plus attentive aux réactions du jeune homme et j’aurais également dû comprendre qu’il aurait été capable d’en venir aux mains avec son ancien employé. Mais quand même, j’étais étonnée que son ancien employé ait osé porter plainte, c’était affligeant. Il m’expliqua que c’était à cause de cette arrestation qu’il avait appris que je n’étais plus sur l’affaire. Savoir qu’il avait pu trouver un arrangement avec son ancien employé me redonna du baume au cœur et un petit sourire naquit sur mes lèvres. Sourire qui disparut rapidement quand il parla de la façon dont il c’était comporté avec moi ce fameux soir. Je haussais doucement les épaules tout en le regardant. « Je ne t’en veux pas. Les méthodes du FBI sont un peu musclées et cavalières. Et les agents qui prennent des libertés se font mettre à pieds… Comme moi par exemple. » J’avais voulu faire cavalier seul et j’avais laissé Rider libre, chose qui s’était retourné contre moi. Mais si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. Parce que cela avait été la moindre des choses que de laisser partir le jeune homme libre après le bordel que nous avions mis dans sa boite de nuit. Tout en marchant, je regardais Iskra qui courrait devant, revenant souvent vers nous pour ensuite repartir. « Ça doit te faire bizarre de la voir dans cet état, toi qui m’a aidé à la sauver et qui l’a vu quand elle était au plus mal. » Mais c’était agréable de se dire que l’on avait tous les deux sauvés un chien. La demoiselle était pétillante de bonheur, rien à voir aux quelques jours qu’elle avait passé chez le vétérinaire pour reprendre du poil de la bête avant que je ne puisse la ramener chez moi.

Rider n'avait aucune raison de refuser son invitation, après tout lui aussi voulait la connaitre et passer du temps avec elle donc rien de mieux que de la voir le lendemain et tant pis s'il devait se lever un peu plus tôt. Il faudrait juste qu'il pense à mettre son réveil sinon il est fort possible qu'il s'oublie et se serait plutôt mal vu. De plus Rider ne voulait pas agacer la jeune femme ni même lui laisser croire qu'il lui poserait un lapin, ça non, il s'en voudrait trop ensuite. Elle préférait qu'il apporte le dessert, tant mieux, il savait déjà ce qu'il irait chercher et où, il connaissait une bonne adresse.
Ils discutèrent ensuite de ce qui s'était passé durant ce mois, vis à vis du travail de Rider mais aussi de lui et de sa santé puisqu'elle se doutait qu'il s'était blessé en frappant son employé ce soir là. Rider en profita pour s'excuser à sa manière de la façon dont il lui avait parlé ce soir là, sous le coup de la colère.

"- Peu être, mais je n'ai jamais souhaité que ça finisse comme ça pour toi. J'étais en colère et je n'aurais jamais pensé qu'ils te retireraient l'affaire."

C'est vrai que ça lui avait fait un choc quand même, toute cette histoire, tout ce qu'il avait pu penser, ce qu'elle avait dit en quittant le bureau, tout ça, c'était beaucoup pour un seul soir. Et heureusement qu'il avait eu un peu de temps pour réfléchir et repenser à certaines choses.
Puis elle lui parla du chien et il la regarda en souriant.

"- C'est vrai, elle semble vraiment mieux. Elle a eu de la chance de croiser ton chemin. Au fait, c'est quoi son nom ?"

Rider n'avait pas le souvenir de l'avoir entendu lui donner le nom de son chien ni même l'appeler, à moins qu'il n'ait pas fait attention, mais il était sur qu'il s'en souviendrait si ça avait été le cas.

J’étais contente que Rider accepte de venir chez moi, j’avais pensé que c’était aller un peu trop vite de le lui proposer. Mais j’avais hâte de savoir ce qu’il allait bien pouvoir ramener comme dessert. Je n’étais d’ailleurs pas particulièrement difficile question dessert tant qu’il n’y avait pas d’amande. Je haussais simplement les épaules quand le jeune homme ajouta qu’il n’avait jamais souhaité une telle chose pour moi. « Pour être honnête, je ne pensais pas qu’un collègue allait me balancer au chef quand je t’ai libéré. Mais personnellement, si c’était à refaire, je referais la même chose. » Au moins, les choses étaient claires. Si jamais une telle situation devait se représenter pour Rider, ce que je n’espérais pas, je referais la même chose. Tout en marchant, je regardais Iskra qui courrait autour du jeune homme et de moi-même, un petit sourire aux lèvres. Elle était tellement joyeuse, rien à voir avec le moment où Rider et moi-même l’avions sauvé. Mais c’était compréhensible. Je hochais la tête en souriant. En réalité, elle devait surtout la vie à Rider parce que je n’aurais jamais été capable de la transporter. « Elle se nomme Iskra. C’est un prénom bulgare qui signifie bienveillance. » J’avais cherché pour lui trouver un prénom symbolique, cherchant sur internet. Mais avoir prononcé son prénom avait alerté la jeune chienne et elle se précipita vers moi. Je ne vis pas la chienne arrivée, trop occupé à regarder le jeune homme à mes côtés. En même temps, c’était bien plus agréable de parler à quelqu’un en le regardant. Je ne vis pas la chienne approchée et elle me sauta dessus, me déséquilibrant. Tout aurait bien pu se passer si je n’avais pas glissé. Je me retrouvais donc au sol après avoir lâché la main de Rider, pour éviter de le faire tomber avec moi. Iskra était surtout occupé à me lécher le visage, trop contente d’elle pour s’excuser.

Rider se montrait sincère avec elle et espérait vraiment qu'à aucun moment elle ne douterait de cette sincérité parce qu'il n'aimait pas vraiment quand on doutait de lui. Déjà qu'elle l'avait fait tout à l'heure et qu'ils avaient bien faillit se brouiller encore un peu plus. Il ne voulait pas que certaines choses qui ont été dites par le passé puissent dégrader leur relation, étant donné que maintenant on pouvait dire qu'ils se fréquentent. D'ailleurs c'est étrange comme idée, vu qu'il va manger chez elle le lendemain c'est exactement ça, ils se fréquentent. Rares étaient les fois où Rider avait mangé chez une petite amie, ils allaient souvent chez des amis que ce soit des amies femmes ou des amis hommes mais rarement chez d'autres personnes en règle générale. Mais il savait se tenir donc ce n'était pas vraiment un problème. Il ne fallait juste pas qu'il oublie de se réveiller, ce qui ne serait pas chose simple quand on sait qu'il se couche souvent très tard.
Elle lui expliqua ensuite qu'elle pensait qu'un collègue l'avait dénoncé vis à vis de ce qu'elle avait fait pour Rider en lui retirant les menottes. Il ne pensait pas non plus que quelqu'un pourrait faire ça.

"- Sans doute une personne qui voudrait ta place."

Il ne voyait que ça. Et puis ils parlèrent un peu du chien. Rider ne connaissait pas son nom et supposait qu'elle avait du lui en donner un, même quand on adopte un chien adulte on doit lui donner un nom s'il n'est pas inscrit dans un registre.

"- C'est un joli nom.. pour un chien."

Enfin une chienne, ça Rider l'avait bien compris. Lui n'avait pas cherché bien loin en nommant son chien. Il avait juste choisi un nom qui semblait bien lui aller et qui correspondait à l'année de sa naissance.
Il fut surpris de voir la chienne arriver, voir même foncer sur Aiden et encore plus quand celle-ci le lâcha pour s'étaler bêtement sur le sol, à cause de la chienne justement. Et machinalement il se mit à sourire en voyant l'image, la maitresse affalé sur le sol et la chienne lui léchant le visage. Rider se pencha vers Aiden et lui tendit la main pour l'aider à se relever.

"- Ca va, tu ne t'es pas fait mal ?"

Il valait mieux demander quand même, parce que bon, parfois on peut se faire bien mal dans des moments pareils, même si ça pousse à sourire de manière involontaire. Et puis Rider avait remarqué qu'ils n'étaient plus très loin de l'endroit où il avait stationné sa voiture, ils allaient donc bientôt se séparer.

J’étais déçu qu’un de mes collègues ait pu me balancer à mon supérieur concernant le geste que j’avais fait vis-à-vis de Rider. Après tout, ce que j’avais fait n’était que la moindre des choses comparé au mal que nous avions pu faire pour la réputation de la boite de nuit. Je fus cependant étonnée quand le jeune homme répondit que c’était certainement un collègue qui avait voulu prendre ma place. Je n’avais jamais réellement pensé à ça mais maintenant qu’il le disait, je me rendais compte que c’était plus que probable et cela me faisait encore plus mal. La jalousie n’avait pas sa place au sein d’une équipe au FBI parce que cela remettait en cause plein de choses, notamment l’entente entre les différents membres. Je soupirais en secouant la tête. « Cela ne m’étonnerait même pas… » Et du coup, j’avais un suspect parfait maintenant. Néanmoins, je ne pouvais pas accuser sans preuve et je ne le ferais de toute façon pas, c’était le meilleur moyen pour détériorer encore plus l’entente dans le groupe. On changea de sujet pour parler d’Iskra et cela alerta la demoiselle qui me bondit littéralement dessus, au point de me faire tomber. Je me retrouvais les fesses dans la neige, incapable de me relever car elle était actuellement posée sur moi, occupée à me lécher le visage. J’essayais bien de la repousser mais elle revenait à l’attaque à chaque fois. Je ne pouvais m’empêcher de sourire tout en riant légèrement devant le ridicule de la scène. Je finis par réussir à repousser la chienne qui partit en direction inverse, aussi rapidement qu’elle n’était arrivée. Je me tournais donc en direction de Rider, pouvant enfin parler. « Tout va bien, je ne me suis pas fait mal. Heureusement d’ailleurs. » Cela aurait été tellement compliqué si je m’étais blessée. Heureusement, la neige avait amortie ma chute. Me relevant, je sortis un mouchoir de ma poche pour essuyer la bave que ma chienne m’avait laissé sur le visage. Une fois ceci fait, je jetais le mouchoir à la poubelle avant de me rendre compte que nous n’étions plus très loin du parking. Dommage, je serais bien resté un petit peu plus en compagnie du jeune homme.

Rider sait bien qu'il y a de la jalousie partout, des gens qui vous envie et tout ça, parce qu'il y a été confronté pendant ses études et même au début quand il a repris la boite, certains ne comprenaient pas comment il avait pu y arriver. Mais Rider n'a jamais rien voler à personne, il a toujours bosser pour y arriver, et parfois même il faisait deux jobs pour réussir à terminer les fins de mois et mettre un peu d'argent de côté. Les études ça coute de l'argent et il n'avait ni famille ni bourses pour le soulager durant cette période. Donc, que quelqu'un ait dénoncé Aiden, ça ne lui parait pas si impossible après tout.
La jeune femme finit par tomber, poussée par son chien et cela fit sourire Rider et Aiden aussi après quelques secondes à se remettre de ce qui venait de lui arriver, prenant conscience que la chienne était un peu brutal, bien plus qu'elle ne l'aurait sans doute pensé.

"- Tant mieux. Ca m'aurait ennuyé de devoir annuler notre repas de demain."

Enfin, c'était surtout elle qui aurait été ennuyé parce qu'elle semblait vraiment y tenir. Lui, aurait pu attendre encore un peu pour la revoir. Et pourtant il était assez impatient d'être au lendemain, mais sait très bien que parfois il faut savoir attendre. Et puis comme ça il la connaitrait un peu mieux, entrerait dans son univers, tout comme il lui avait fait découvrir le sien.
Après s'être assuré qu'elle allait bien et jetant un oeil un peu partout sur elle, il lui prit à nouveau la main avant de lui dire un peu ennuyé quand même.

"- Ma voiture est juste là."

Tout en lui montrant d'un geste de la main où elle se trouvait et ajouta.

"- Je crois que notre petite balade est terminée pour aujourd'hui. Mais on se voit demain, si c'est 13 heures ça t'ennuie ?"

Rider ne pourrait jamais être prêt pour midi il est certain mais ils pourraient toujours essayer de l'être pour 12h30 si vraiment elle préférait.

J’étais quand même étonné que l’on puisse agir de cette façon juste parce que l’on jalousait une personne. Mais en même temps, l’être humain était bas et je savais qu’il pouvait faire bien pire mais quand même entre collègue, je ne pensais pas que l’on puisse faire une telle chose. Les agents du FBI étaient censés être irréprochables. Je soupirais légèrement avant qu’Iskra ne vienne faire la folle avec moi. Me retrouvant assise par terre, je ne pouvais m’empêcher de sourire face à ma chienne qui n’en faisait clairement qu’à sa tête. Rider s’inquiéta de savoir si j’allais bien et je le rassurais rapidement. Heureusement, je ne m’étais pas blessée, cela m’aurait clairement ennuyé de devoir aller à l’hôpital. Je n’étais pas spécialement fan des espaces aseptisés et blancs. Je me relevais donc en souriant à ce qu’il ajouta concernant notre repas de demain. « Cela m’aurait ennuyé également. » Après tout, je lui avais proposé de venir manger chez moi parce que j’avais envie de le voir et de voir me passer de sa présence m’aurait fait de la peine, autant que le fait d’être blessé. J’avais déjà hâte d’être à demain et il allait falloir que je décide de ce que je faisais à manger. Mais ce n’était pas évident car je ne connaissais pas les goûts du jeune homme à mes côtés. Mais je trouverais bien quelque chose à cuisiner. Néanmoins, je me rendais compte que notre balade était terminée car nous étions proches du parking. C’était dommage, j’aurais bien continué à marcher en sa compagnie mais ce n’était que partie remise car demain serait bientôt là. Il désigna sa voiture et je tournais la tête, souriant en me rendant compte que je reconnaissais la voiture du jeune homme. J’avais une assez bonne mémoire et j’étais assez fière de moi pour le coup. « La mienne n’est pas très loin de la tienne. » Effectivement, je n’avais pas fait attention mais une voiture était garé entre celle de Rider et la mienne. Cela me fit rire alors que je me dirigeais vers la mienne pour faire monter ma chienne du côté passager. Je revins cependant rapidement vers le jeune homme pour le saluer. « Demain, 13h, aucun problème pour moi. » Cela pouvait même être 13h30 que je ne lui en voudrais pas. Avec son emploi du temps décalé, je pouvais lui pardonner son retard. Je me rapprochais légèrement du jeune homme pour déposer un bref baiser sur ses lèvres. Après un dernier sourire pour le jeune homme, je rejoignis ma voiture pour retourner chez moi.