Il y a des choses que l’on ne contrôle pas, des choses qui nous tombent dessus sans que l’on puisse trouver comment s’en débarrasser. Je suis née à la Nouvelle-Orléans, il y a vingt-quatre ans et rien ne me prédisposait à une telle vie. J’ai vécu cinq ans à la Nouvelle-Orléans avant que mes parents ne partent habiter à New-York. Mon père, un homme d’affaire, avait eu une mutation dans la ville qui ne dort jamais et j’étais obligé de suivre. En même temps, je n’étais pas en âge de subvenir moi-même à mes besoins et je ne pouvais donc pas rester seule en Louisiane. La vie à New-York fut bien plus difficile que celle que j’avais avant. J’étais vu comme la campagnarde par mes camarades de classe. Heureusement, je pouvais compter sur quelques camarades de classe qui se révélèrent être de bons amis. Mais tout changea en Septembre 2001. Mon père mourut dans l’effondrement de la tour Nord du World Trade Center. Un drame pour ma mère qui sombra dans la dépression avant de se suicider. J’étais devenue orpheline en l’espace de deux semaines. Je fus confié à ma grand-mère qui habitait une petite bourgade du Vermont, appelé Burlington. Je n’ai plus jamais quitté la ville depuis. Je suis devenue étudiante en sport de haut niveau, spécialisée dans le basket, profitant de ma grande taille. Mais voilà, l’enfer a remplacé ma vie. Il y a deux ans, on m’a diagnostiqué une tumeur au cerveau. J’ai dû subir une intervention et de lourdes séances de chimiothérapie pour espérer vaincre la maladie. Aujourd’hui, je suis en guérison et j’ai eu le feu vert du médecin pour reprendre le basket après deux ans d’absence. Je sais que cela fait jazzer dans l’université, j’ai même entendu des rumeurs comme quoi j’aurais eu un enfant. Mais je préfère laisser glisser les rumeurs, sachant la vérité.