Je me présente Wayne Pierce. Je suis né(e) le 09/09/1987 à Burlington, ce qui me fait 28 ans et promis, j'ai toutes mes dents ! Je suis en ville depuis toujours. Pour moi, les plus sexy sont les hommes et je suis actuellement célibataire. Je suis un ancien militaire, actuellement en reconversion et j'aime ce que je fais. Oh je vous ai pas dit... j'ai un don, je suis vraiment agile. Niveau caractère, on dit de moi que je suis attachant +, protecteur +, jaloux + mais également courageux -, se braque facilement - ainsi que têtu -. On me dit souvent que je ressemble à André Hamann mais en plus canon évidement. Et dernière petite info', j'appartiens au groupe I'll Be There for You et je suis un scénario.

Un mois après les attentats.

On m'a demandé d'écrire ce que je ressentais, ce que j'avais vécu, tout ce que je voulais en faites. Tout ça pour aller mieux. Je ne suis absolument pas convaincu, mais je vais jouer un peu le jeu, on sait jamais.

J'ai passé un test hier ou avant-hier, ce n'est pas important, je l'ai raté. Enfin, le résultat n'était pas celui attendu. J'ai soit disant échoué. Je souffre de troubles quelconques suite à ce que j'ai vu. Mais c'est normal, non ? Voir des gens exploser devant soit, des gens mourir petit à petit sous des décombres, des enfants se faire mitrailler en voulant aller se cacher, ça marque, non ? On doit tous ressortir avec des sequelles. Plus ou moins prononcées, mais on est tous choqués, hantés, par ce qu'on a vu ou fais. Tuer un homme, même horrible, ça ne laisse pas de marbre. On a tous eu du sang sur les mains. Autant au sens figurés qu'au sens propre. On a tout vu, tout fais. On n'en est pas fiers, du moins, moi je ne le suis pas. J'ai servi mon pays, je suis fier de mon métier, mais pas de ce que j'ai du faire. J'y repense souvent, mais ça devrait passer, non ? On finit par oublier ou s'en remettre je pense. Enfin j'espère. J'aurai du soutien avec les autres gars, je vais prendre un peu de recul et de temps pour moi pour m'éloigner un peu du monde militaire, me ressourcer un peu. Je devais pourtant être préparé à ça. Mon père et mon grand-père étaient dans l'armée, ils m'ont prévenus de ce que je verrais ou ferrais. Les instructeurs l'ont aussi fait, tout le monde nous mets en garde, mais on ne les prend jamais au sérieux. On veut voir de nous même tout cela.


Un mois et demi après les attentats.

Je dors peu. Trop peu. Presque à chaque fois que je ferme les yeux, je revois ce gosse. Il devait avoir cinq ans, il courrait, vite, sa vie en dépendait. Et d'un coup, une rafalle de balle et le voilà qui chute, se retrouvant inerte au sol. Une marre de sang se créer petit à petit autour de son frêle corps. On est en Irak. C'est un vrai cauchemar ici. Le bruit des balles résonne en permanence dans nos oreilles, comme un bourdonnement. Alors que je pourrais me concentrer sur ce qui m'entoure, sur les ennemis à abattre, sur les gars de mon unité qui hurlent diverses choses, mes yeux restent plantés sur ce gosse. Il est mort. Mort par ma faute. Je lui avais dit de courir le plus vite qu'il pouvait pour aller se cacher derrière un mur de briques. Ce souvenir me hante. J'aurai du le garder avec moi, le couvrir au moins quand il s'est mit à courir. Empêcher ces enfoirés de le tuer. Et comme à chaque fin de ce cauchemar, je vois le visage du gosse, Omar ou un truc dans le genre, reposer sur le sol poussièreux, les yeux ouverts, observant un point dans le vide, la bouche entrouverte. Ce gosse n'est qu'une des milliers de victimes collatérales que font toutes ces guerres. Un innocent de plus qui essayait de survivre en temps de guerre. Un enfant qui avait fait l'erreur de m'écouter. L'erreur de vouloir écouter un gars avec une arme qui semblait tout aussi désorienté que lui, qui ne comprenait pas plus que lui ce qu'il se passait autour. Il s'agissait de ma première vraie mission à l'étranger.
Les autres fois, je revois simplement toutes ces personnes sous les décombres. Toutes ces personnes qu'on a pas pu sauver lors des attentats. Des personnes qui travaillaient simplement, des étudiants voulant coûte que coûte réussir leur vie, des enfants encore bien trop innocents pour mériter tout ça. Tout ce qu'on voyait était des ruines, du sang, de la poussière, des gens courir dans tous les sens. La panique. Des cris. Il devenait difficile de se réperer parmi tout ça.


Deux mois et quelques jours après.

Plus de deux mois. Plus de deux mois que j'ai en quelque sorte été mis de côté. Je ne fais plus rien sur la base militaire, je suis là sans vraiment être là. On m'a conseillé de trouver un autre boulot pour m'occuper un peu mais je ne sais rien faire d'autre. Je pense que je vais devenir fou. Je ne dors quasiment pas. Je ne fais rien de mes journées.
On m'a mis de côté. Moi qui ai sauvé des tas de vies. Lors des attentats, j'ai sorti des dizaines et des dizaines de personnes des décombres. J'en ai même emmené quelques uns à l'hôpital. Je me souviens d'ailleurs d'un garçon. Un beau garçon. Je l'avais vu lors du premier attentat, mais lors du second, j'ai du le conduire, enfin le porter, jusqu'à l'ambulance. Il s'était évanouis. Un surplus d'émotion, un choc un peu trop dur un peu plus tôt, une trop forte concentration de poussière dans ses poumons, que sais-je. Je suis resté un peu avec lui à l'hôpital, mais quand il s'est réveillé j'étais déjà partis. J'avais d'autres choses à faire.
Bref, tout ça pour dire que je ne comprend pas pourquoi j'ai été mis sur la touche. Je suis marqué par ce que j'ai vu et fais, mais je sais encore tirer et me concentrer suffisamment longtemps pour ne pas mettre les autres soldats en danger. J'ai besoin de m'occuper de toute manière, ils ne peuvent pas me laisser ne rien faire. Qu'ils me fassent repasser un nouveau test, je le réussirai celui-là. Mais non, ils ne veulent rien entendre pour le moment. Tu parles, ils voient simplement sur mon visage que je ne dors pas, ou très peu, et ils ne veulent rien savoir d'autre. Ils ne peuvent même pas savoir que je vais mal puisque je ne montre rien d'autre. Je fais même des blagues, ils ne peuvent rien voir d'autre que ma fatigue, impossible. Il faut que je change d'air, que je pense à autre chose qu'à ça, que je sorte, que je m'aère l'esprit, ça ne pourra que me faire du bien de toute manière.