Bien qu’elle soit née au Vietnam, Maélisse passa la plus grande partie de sa ville à Burlington et ce grâce à sa famille d’adoption, qui en réalité, était la seule famille qu’elle avait connue et aimée jusqu’à présent.
Monsieur et madame Atkinson avaient fait d’interminable démarche administrative, avaient vu leurs espoirs d’adoption et d’agrandissement de leur famille bien souvent mis à mal. Pourtant après de longs mois, ils avaient obtenu la garde de Maélisse et avaient pu la ramener dans sa nouvelle maison. Bien trop petite pour se souvenir du voyage et de la première rencontre avec ses parents. Au fond d’elle quelque chose semblait lui rappeler à quel point tout le monde avait extrêmement content de son arrivée. Même après toutes ces années et même après l’adolescence et des sentiments de rébellions, elle gardait une certaine fierté de savoir que les parents qui l’avaient élevé étaient des gens aussi courageux, des battants, grâce à eux, elle avait aussi appris, qu’une famille, il fallait parfois se battre pour l’avoir.
Lorsqu’elle est arrivée à la maison, elle n’était pas la seule enfant du couple, une grande sœur l’attendait déjà. Au fil des années, Aurore et Maélisse avaient fait résonner la maison de cris, de rire et parfois même de pleurs, mais elles s’étaient toujours adorées, alternant les rôles de meilleures amies, de grande sœur protectrice et de petite sœur capricieuse.
Étant plus âgée que Maélisse, Aurore s’est marié il y a quelques années (un jeune homme charmant Maélisse n’a rien à redire là-dessus) et avaient eu son premier enfant dans la foulée. Propulsant ainsi Maélisse au rang de vénérable tante.

Quelle question tout à fait large ! Eh bien oui Maélisse a eu des moments heureux et d’autres moins.
Il n’est pas facile de traverser l’adolescence sans y laisser des plumes. Il n’est pas facile de passer l’adolescence en étant une fille adoptée, sans y laisser des plumes. La cour de récréation avait parfois été le théâtre de méchanceté qui la troublait encore aujourd’hui. Il est vrai qu’il est difficile de ne pas remarquer la différence d’ethnie entre le reste de sa famille et elle, mais certaines personnes n’étaient pas obligées de lui rappeler presque tous les jours, la blessant plus qu’elle ne voulait l’admettre. Mais face à l’adversité, elle s’était entourée d’amis plus bienveillants les uns que les autres et oui, peut-être que sa grande sœur était venu dispenser quelques raclées.
À 17 ans et fraichement sortis de l’école, Maélisse n’avait aucune perspective d’avenir, aucune idée d’étude à entamer, donc aucune idée d’un futur métier à exercer. Cette période fut vraiment dure pour elle. Elle avait l’impression d’attendre sur un quai de gare alors que tous ses amis avaient pris le train sans l’attendre. À cette image s’ajoutaient cette impression d’immuabilité et la petite voix perfide qui chuchotait qu’elle était une ratée.
Puis des mois après le début d’une nouvelle année, alors que ses journées se ressemblaient toutes (trouver un sens à sa vie en somme) c’est sa grande sœur qui lui souffla l’idée de devenir puéricultrice. Après tout, elle semblait aimer les enfants, les enfants qu’elle gardait de temps en temps (dont sa nièce) semblait l’aimer, pourquoi ne pas faire de son petit job de baby-sitter, son job permanent ?
N’ayant pas d’autres idées, elle commença ses études à l’université l’année suivante et on peut le dire, avec grand plaisir. Si elle avait su plutôt que l’université, ses nouvelles connaissances (donc nouveaux amis) et ses cours lui donneraient autant de plaisir, elle aurait passé moins de temps à se morfondre et plus de temps à multiplier les petits boulots pour trouver sa filière.

Hahahaha, Joker ?
Comment ça non ? Tsss
Bon eh bien si je suis forcée, pour le moment, de ce côté-là, c’est le calme plat, oh, au fil des années et en prenant de l’âge, il y avait bien eu quelques béguins, quelques flirts et quelques mises en couple. Par contre il n’y a encore jamais eu cet amour avec un grand « A », le mec parfait, l’osmose suprême, que dis-je, LA relation intergalactique !
Parfois, Maélisse est jalouse de toutes ses amies et de tous ses amis, décrivant leur bonheur conjugal et lui précisant à quel point elle rate quelque chose (oui, les personnes en couple sont si prévenante…). Mais en même temps elle préfère encore se laisser porter par le courant, trainer avec ses amis, réussir ses cours et peut-être que quelque chose de merveilleux allait arriver, qui sait ?

Maélisse est en troisième année de puéricultrice et quant au faite qu’elle soit plus Léonie Gratin ou Ducobu, disons qu’elle serait leur enfant s’ils s’étaient marié.
Sans être un cas désespérée, Maélisse ne brille pas dans ses études, elle réussit ses années, mais toujours en repassant quelques examens en aout. Peut-être que si elle travaillait de manière plus régulière pendant l’année, elle serait en mesure de passer un été complet, mais franchement, passer la majorité de l’année tranquille à trainer avec les copains, étudier plus ou moins sérieusement au moment des examens et réussir (bon ok, elle n'explose pas les scores, mais elle réussit quand même !), c’est largement suffisant non ?