Je m'éveille en sursaut, encore ce même cauchemar, le même depuis trois ans maintenant. Je vois mon père mourir sur le champ de bataille. Je lui cris de faire attention, mais il ne m'entends pas. Puis je me réveille, étouffant un cri. Des gouttes de sueurs perlant sur mon front. J'ignore pourquoi je continue de faire ce cauchemar après trois ans. J'ai pourtant fait mon deuil, mais apparemment, ça n'a pas suffit. Je jette un coup d’œil à mon réveil, six heure de matin. Je ferme les yeux pour essayer de me rendormir, mais je sais d'avance que je n'y parviendrais pas. Après plusieurs minutes, je finis par repousser les couvertures et me lever. Ma sœur doit encore être entrain de dormir, ses cours ne commencent pas avant un moment. Doucement, sans faire de bruit pour éviter de la réveiller, je me rends dans la cuisine ou je grignote quelque chose avant d'aller m'habiller. J'enfile un jean et un simple haut. Je rassemble mes cheveux en une natte afin qu'ils ne me gênent pas.

Une fois prête, j'attrape ma veste et l'enfile avant d'aller chercher mon arc et mon carquois avec mes flèches. J'enfile une paire de bottines et je sors de notre appartement pour me rendre dans la forêt. Elle ne se trouve pas très loin, à quelques minutes de marche. Je finis par l'atteindre et m'enfonce dans ses profondeurs. La forêt est comme ma seconde maison. C'est un endroit que j'aime et où je me sens bien. Il me rappelle tous les moments passés avec mon père, lorsqu'il m'apprenait à faire du tir à l'arc. Il disait que j'avais ça dans le sang, que je ne ratais jamais ma cible. Depuis sa mort, je me suis souvent réfugiée dans les bois. J'arme mon arc et commence à m'exercer. Après autant d'années de pratiques, je suis devenue implacable, j'atteins toujours ma cible avec précision. Le plus souvent, je me contente de tirer sur des arbres. Lorsque je partais avec mon père dans la forêt, il nous arrivait de chasser. Pas illégalement, c'était durant les périodes de chasse. Depuis que j'ai emménagé ici, je n'ai jamais tiré sur des animaux. Je ne sais pas si c'est autorisé, et je me garde bien de le demandé. Mais je suppose que je serais capable de le faire, si un jour nous manquions vraiment d'argent pour subvenir à nos besoins. Mais pour l'instant, malgré les faibles revenus que me rapporte mon boulot à mi-temps, nous nous en sortons plutôt bien, en partie grâce à ce que mon père nous à léguer ainsi qu'à l'aide de notre grand mère qui nous envois chaque mois un peu d'argent.

Je m'enfonce de plus en plus au cœur de la forêt, continuant de tirer quelques flèches jusqu'à arriver à un certain point de la forêt. Là où je m'arrête toujours pour me reposer. Il y a un tronc allongé sur le sol, pas très grand. Je m'y assois et pose mon arc près de moi. Je profite du silence et de l'atmosphère qui émane de cet endroit. On entends le chant des oiseaux, le bruissement des pas d'animaux. C'est une des raisons qui me font aimer la forêt, le calme qui y règne. J'observe l'endroit, profitant du silence et de l'atmosphère apaisante, me remémorant tous les moments passés avec mon père dans la forêt. J'ignore depuis combien de temps je suis là, lorsque j'entends un bruit qui me fait revenir sur terre. Instinctivement, j'attrape mon arc et encoche une flèche, le pointant ensuite vers l'endroit d'où provient le bruit. Je m'aperçois alors que c'est une personne, néanmoins, je garde mon arc prêt. Par habitude.