Je suis né à New-York, dans la maison familiale, d’un père lieutenant de police et d’une mère styliste. Et encore, quand je dis moi, je passe sous silence le fait que je suis né en même temps que ma sœur jumelle, Aspen. Dès notre plus tendre enfance, nous avons été fusionnels, à toujours être fourré ensemble. Même dans le berceau, il était très difficile de nous en sortir à des moments différents. Mais notre fusion prit un petit coup dans l’aile une dizaine d’année plus tard. Cela faisait quatre ou cinq ans, je ne me souviens plus trop, que nous avions une réelle peste comme voisine. Quatre ans de moins que ma jumelle mais un caractère exécrable. Grace Dawson était une réelle peste et pourtant, malgré tous les mauvais mots qu’elle avait eu envers Aspen, cela n’empêcha pas cette dernière de se lier d’amitié avec la voisine. Je n’ai jamais compris, et encore moins accepté, cette amitié. Et je le faisais bien sentir à la fille Dawson. Car non contente d’être amie avec une peste, Aspen nous imposait sa présence à la maison assez fréquemment. J’avais l’impression que la peste était plus souvent chez nous que chez elle. Mais ce qui brisa totalement l’amour que je pouvais avoir pour Aspen, ce fut quand elle commença à fréquenter un homme qui était plus vieux qu’elle. Je ne voyais pas cela d’un très bon œil, j’avais dans l’idée que ce n’était pas l’homme qui lui fallait. J’avais beau la mettre en garde, elle me disait que je me faisais du souci pour rien. Si bien que lorsqu’elle annonça être enceinte, je pris cela comme une trahison. Et je ne fis aucun geste pour la retenir quand notre mère ordonna à Aspen de quitter la maison familiale et de ne jamais y revenir. Aujourd’hui, je me rends compte que ce fut certainement une grosse erreur. Mais j’avais seize ans à l’époque et on ne prend pas toujours les bonnes décisions à cet âge. Je ne revis jamais Aspen mais je voyais de temps en temps sa meilleure amie, notre peste de voisine. Je la vis grandir et devenir une femme avant qu’elle ne quitte définitivement la maison à côté de la nôtre. Je n’ai jamais su où elle était partie mais j’ai toujours pensé qu’elle gardait contact avec Aspen et qu’elle était là pour elle. Au fond de moi, j’étais content qu’Aspen puisse compter sur sa meilleure amie.
Voilà vingt ans que je n’ai pas eu de nouvelles d’Aspen. J’ai beau toujours dire le contraire, ma jumelle me manque terriblement. Mais j’étais tellement absorbé par mes études que je ne faisais rien pour la retrouver. Et je me disais également que si elle avait voulu renouer contact avec sa famille, elle l’aurait fait. Aujourd’hui, je suis devenu agent du FBI. Un rêve depuis ma plus tendre enfance. En même temps, avec un père lieutenant de police, ce n’est pas bien difficile d’avoir ce genre de rêve. Et j’ai trouvé l’amour. Une jeune actrice que j’ai connue par ma mère, sa styliste. Cela fait cinq ans que nous sommes en couples et un an que nous sommes fiancés. Cependant, je ne me sens pas épanoui dans mon couple, les pensées obnubilées par ma sœur et sa meilleure amie. J’ai revu Dawson il y a deux ans alors qu’elle faisait un saut chez sa mère et j’ai découvert quelle magnifique jeune femme elle était devenue. Cela ne m’a pas empêché de demander ma petite amie en mariage, pensant arriver à oublier Dawson et sa beauté. Mais mon couple bat de l’aile depuis quelques semaines, depuis que nous avons appris que nous pouvions avoir d’enfants. Ma fiancée rejette la faute sur moi, disant qu’il était impossible pour être d’être stérile. Oui, elle est un peu imbue d’elle-même. J’ai donc quitté notre appartement de New-York pour une petite ville du Vermont, Burlington. J’avais prétexté une mission de travail alors qu’en réalité, j’y vais pour des raisons personnelles. Après deux ans de recherche, j’ai finalement réussi à retrouver Aspen. Elle habite à Burlington et je compte bien renouer avec elle même si je ne me fais pas d’illusions sur le fait qu’il me faudra du temps et que l’échec n’est pas impossible.