L’amour et la passion sont
Let me dance with you
les battements de coeur de la vie

J’avais besoin de sortir, de me vider la tête et de me changer les idées. J’essayais de renouer contact avec Aspen mais ce n’était pas aussi facile à dire qu’à faire. En même temps, je ne pouvais pas blâmer ma jumelle de ne pas avoir spécialement envie que je revienne dans sa vie étant donné comment je m’étais comporté il y a vingt ans. Mais il y avait aussi ma relation avec ma fiancée qui faisait que j’avais besoin de me vider la tête. Je l’avais eu au téléphone et nous nous étions encore disputé au sujet des résultats des analyses que nous avions passé tous les deux. Et elle m’avait encore sortie sa très célèbre phrase "de toute façon, ce ne peut pas être moi donc c’est forcément toi". Vous trouvez vous, que c’est quelque chose à dire à son fiancé? J’en venais à me demander pourquoi je lui avais demandé de devenir ma femme. C’est vrai après tout, nous n’avions pas grand-chose en commun. A ma table, sirotant ma bière calmement, j’aperçus un mouvement du coin de l’œil. En tournant la tête, j’aperçus la femme qui occupait une partie de mes pensées: Grace Dawson, la meilleure amie d’Aspen et celle que je surnommais la peste. Il est vrai que j’avais demandé ma fiancée en mariage à cause de Grace, pour essayer de la faire sortir de ma tête et d’oublier sa douce et dangereuse beauté. Je reportais mon regard droit devant moi mais j’étais irrémédiablement attiré par la jeune femme qui venait d’entrer. J’avais beau détester Grace de tout mon cœur, je n’arrivais pas à l’ôter de ma tête. Il ne suffisait pas seulement que je la voie. Une dispute avec ma fiancée et je ne pouvais m’empêcher de penser à elle. Je m’étais toujours demandé ce qu’elle était devenue depuis la fois où je l’avais revu à New-York, chez elle, il y a deux ans. Je décidais donc de me lever pour la rejoindre au bar alors que la musique hurlait dans la discothèque. Une fois installé derrière elle, je me penchais à son oreille en souriant. J’allais lui faire peur et rien qu’à cette idée, je souriais comme un gamin. « Et bien, mademoiselle Dawson, on s’amuse sans sa meilleure amie? » Je me demandais si elle allait me reconnaître facilement ou pas. Après tout, nous ne nous étions pas croisé depuis le départ d’Aspen.

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Dès qu’elle entra dans la boite, je ne pus ôter mon regard de Grace. Cette femme avait beau m’horripiler, elle m’attirait comme un aimant, comme si j’étais un papillon de nuit qui regardait une lampe et qui savait qu’il allait s’y brûler. Parce que je ne me faisais pas d’illusions, Grace me détestait. En même temps, je le lui avais bien rendu pendant longtemps et nous ne nous étions pas vu depuis vingt ans. Et Grace avait peut-être la rancune tenace, comme ma sœur. Je n’avais pas voulu lui parler, je n’étais ici que pour me rapprocher d’Aspen mais sans que je ne m’en rende compte, je fus rapidement debout derrière la jeune femme qui se trouvait assise au bar. Je me penchais à ses côtés, lui parlant au coin de l’oreille, jubilant en la voyant se retourner en sursautant, se demandant qui osait venir lui parler. Elle ne mit pas longtemps à me reconnaître et la façon dont elle me parla me fit comprendre que je n’étais pas le bienvenue ici. Mais je pouvais le comprendre. Elle devait se douter que j’étais ici pour renouer avec Aspen. Souriant à moitié, je m’installais sur la chaise à côté d’elle tout en posant ma bière sur le bar. « Et oui, je suis toujours plein de surprise. Par contre, toi, t’as pas changé, toujours la même peste. » J’avais envie de voir si son caractère s’était affirmé en vingt ans, de voir si elle pouvait monter autant dans les tours que d’avant, quand elle embêtait Aspen. Et je savais qu’en lui rappelant son petit surnom, j’allais avoir le résultat escompté. Mais étrangement, la voir en colère la rendait encore plus belle que ce qu’elle était déjà. Elle avait ce que ma fiancée n’avait pas: du caractère. Grace était une jeune femme avec du relief, contrairement à Rose qui était fade en comparaison. Je fronçais légèrement les sourcils, me rendant compte que je dénigrais quand même beaucoup ma fiancée pour une femme que je n’appréciais quand même pas plus que cela.

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Grace était réellement devenue une magnifique jeune femme, rien à voir avec ma fiancée. Cette dernière était belle mais elle n’avait pas ce petit quelque chose que Grace pouvait avoir. Ne me demandez pas ce que pouvait être ce petit quelque chose, je n’en ai pas la moindre idée. Par contre, j’avais peut-être été trop loin en l’appelant la peste. Je savais qu’elle détestait ce surnom et j’avais voulu l’énerver pour voir ce que Grace donnait quand elle était en colère. Les rares fois où je l’avais vu énerver contre moi, elle était bien jeune et était complètement insignifiante. Mais maintenant, elle était bien plus grande, bien plus belle et bien plus attirante. Je fronçais les sourcils en souriant légèrement en l’entendant dire que j’étais toujours le même petit con. Mais mon sourire disparu quand elle me parla d’Aspen. J’avais fait une erreur, je le savais mais me prendre un tel reproche de la part de Grace rendait les choses bien plus concrètes et encore moins pardonnables que ce que je pensais. Elle termina son mojito et partit en direction de la piste de danse. Tout se passait bien jusqu’à ce que je la voie se mettre à danser coller-serrer avec un parfait inconnu. Je sentis un étrange sentiment s’emparer de moi, quelque chose qui ressemblait étrangement à de la jalousie. Je ne devrais pas être jaloux de voir Grace avec un autre homme mais rien que de la voir danser comme ça, ça me mettait hors de moi. Je sirotais calmement ma bière en la surveillant mais la voir glisser ses bras autour du cou de l’inconnu fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Je reposais ma bière sur le bar avant de me diriger vers la piste et Grace. Je lui attrapais le bras pour la détacher de la sangsue masculine qui essaya de râler mais un regard noir de ma part le fit battre en retraite. Je plaquais Grace contre moi, bien décidé à lui rendre la monnaie de sa pièce. Une de mes mains se glissa dans le creux de son dos alors que je penchais mon visage tout près de son oreille. « Tu sais, il peut être dangereux de danser avec de parfaits inconnus. » Ainsi placé, je pouvais sentir son parfum, un parfum envoutant qui était très agréable. Mon autre main vint se glisser le long de la taille de Grace pour la maintenir alors que mes lèvres allaient se poser dans son cou, frôlant sa peau.